TVA sur l’électricité : votre facture changera-t-elle à votre retour de vacances ?

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À votre retour de vacances, une modification fiscale pourrait bien faire varier le montant de votre facture d’électricité. Dès le 1er août 2025, la TVA sur la part fixe de l’abonnement passe à 20 %. Quelles conséquences pour votre budget ?

La réforme a été votée dans la loi de finances 2025 : la France s’aligne sur les règles européennes en supprimant le taux réduit de 5,5 % qui s’appliquait jusqu’ici à la part fixe des contrats d’électricité. Désormais, toute la facture — abonnement comme consommation — sera soumise au taux plein de 20 % de TVA.

Pourquoi cette harmonisation ?

Ce changement est une exigence de l’Union européenne, qui impose des taux de TVA homogènes sur un même service. Jusqu’à présent, la France faisait exception. Cette uniformisation fiscale vise à simplifier le système et à éviter des écarts entre les États membres.

Elle s’inscrit aussi dans un mouvement plus large d’ajustement des politiques énergétiques. L’objectif européen : construire un marché plus cohérent, plus intégré, et accélérer la transition énergétique.

Des hausses… compensées par des baisses

Pour éviter un choc sur les factures, le gouvernement a décidé d’agir en parallèle sur deux autres leviers : l’accise et le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité).

  • Le taux de l’accise — une taxe sur la consommation — passera de 33,70 € à 29,98 €/MWh dès le 1er août ;
  • Le TURPE, après une hausse de 7,7 % en février, sera ajusté à la baisse de 2,5 %.

Ces mouvements visent à « compenser la hausse de la TVA tout en maintenant la stabilité des tarifs réglementés », précise la Commission de régulation de l’énergie.

Votre facture va-t-elle grimper ou baisser ?

Tout dépend de votre profil de consommation. Pour les ménages peu énergivores, la hausse de TVA sur l’abonnement sera plus sensible. À l’inverse, les foyers plus gourmands en électricité bénéficieront davantage de la baisse du prix au kilowattheure.

En chiffres, le prix du kWh devrait passer de 0,2016 € à 0,1952 €. Selon les estimations, un foyer consommant 4 400 kWh/an verra sa facture annuelle passer de 1 050 € à 1 046 €. Une baisse de 4 €, modeste mais bien réelle.

Comment se forme le prix de l’électricité ?

La facture dépend de plusieurs éléments :

  • L’approvisionnement : la France s’appuie sur un mix incluant nucléaire, hydraulique, éolien et solaire. Chaque source a ses coûts et contraintes ;
  • Le réseau : le TURPE couvre les frais de transport de l’électricité. Il est revu régulièrement par la CRE ;
  • Les taxes : TVA, accise, et CTA (contribution tarifaire d’acheminement) sont toutes incluses dans le montant final.

« Les taxes représentent plus du tiers du montant total d’une facture d’électricité », rappellent les experts.

Des inquiétudes chez les consommateurs

Si le gouvernement assure que l’opération est neutre pour la plupart des usagers, certaines associations de consommateurs alertent. Pour elles, les ménages modestes, dont la part fixe représente une part plus importante de la facture, pourraient être perdants.

Elles demandent le renforcement des tarifs sociaux et la mise en place d’aides spécifiques, afin de ne pas pénaliser les plus fragiles.

Un marché plus ouvert à long terme

En toile de fond, cette réforme ouvre la voie à un marché européen de l’électricité plus concurrentiel. L’espoir, côté Bruxelles, est de voir émerger des prix plus justes et plus compétitifs grâce à une harmonisation des règles.

Mais à court terme, les effets dépendront surtout des politiques nationales et de la volatilité du marché de l’énergie.

Restez attentifs à vos prochains relevés : quelques euros de plus ou de moins peuvent signaler l’impact concret de cette réforme estivale.


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