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La taxe foncière reste l’un des impôts les plus redoutés par les propriétaires français. Pourtant, une grande partie des retraités ignore encore qu’ils peuvent bénéficier d’un dégrèvement ou même d’une exonération totale. Une mesure bienvenue en période de forte inflation et de budgets serrés.
Taxe foncière : ce qui change pour les propriétaires en 2025
Chaque année, la taxe foncière est calculée à partir de la valeur locative cadastrale du bien, puis ajustée selon les taux votés par les collectivités locales. Depuis la disparition progressive de la taxe d’habitation sur les résidences principales, cet impôt est devenu une source essentielle de financement pour les communes. En 2025, beaucoup de Français ont eu la mauvaise surprise de constater une hausse notable de leur facture.
Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs : la revalorisation automatique des bases cadastrales, fixée par l’État à environ 3,9 %, et les hausses décidées localement pour compenser la hausse des dépenses publiques. Résultat : les propriétaires, notamment les retraités, voient leur budget logement encore plus sous pression.
La taxe foncière se compose de deux parties principales : une part communale et une part intercommunale. Depuis la réforme de 2021, les départements ne perçoivent plus cet impôt. Mais certaines catégories de contribuables peuvent en être partiellement ou totalement dispensées, selon leurs revenus et leur âge.
Un allègement fiscal pour les retraités modestes
Peu de retraités le savent, mais ils peuvent bénéficier d’une réduction de taxe foncière en 2025. Les personnes âgées de 65 à 75 ans profitent d’un dégrèvement partiel de 100 euros, à condition de remplir certains critères. Ce coup de pouce est réservé aux foyers modestes propriétaires de leur résidence principale.
Pour y avoir droit, il faut :
- être âgé de 65 à 75 ans au 1er janvier de l’année d’imposition ;
- occuper le logement concerné à titre de résidence principale ;
- disposer de revenus inférieurs à un plafond fixé chaque année par l’administration fiscale.
Le revenu fiscal de référence de 2024 est pris en compte pour l’imposition 2025. Ce seuil varie selon la composition du foyer et le nombre de parts fiscales : il est plus bas pour une personne seule que pour un couple. Les montants exacts peuvent être consultés sur le site des impôts ou directement sur l’avis d’imposition.
Une aide souvent automatique… mais pas toujours
En principe, l’administration applique le dégrèvement de manière automatique dès que les conditions sont réunies. Les retraités n’ont donc pas de démarche particulière à effectuer. Cependant, des erreurs ou des oublis peuvent survenir, notamment si certaines informations personnelles ne sont pas à jour (adresse, situation de famille, etc.).
Si le dégrèvement n’apparaît pas sur l’avis de taxe foncière, il est recommandé de contacter le service des impôts des particuliers pour demander une vérification. Les coordonnées figurent sur l’avis reçu par courrier ou dans l’espace en ligne du contribuable.
Pour les retraités de plus de 75 ans, la bonne nouvelle est encore meilleure : ils peuvent être totalement exonérés de taxe foncière, sous réserve de remplir les mêmes critères de revenus et de résidence. Une mesure qui allège considérablement les charges des seniors aux revenus modestes.
Exonérations spécifiques pour les bénéficiaires de certaines aides
En plus de l’âge, certaines aides sociales ouvrent également droit à une exonération complète de la taxe foncière. C’est le cas notamment pour les bénéficiaires de :
- l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) ;
- l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) ;
- l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI).
Pour l’Aspa et l’AAH, des conditions de revenus et de résidence s’appliquent. En revanche, pour les personnes touchant l’ASI, l’exonération est accordée sans aucune restriction. Ces dispositifs visent à soutenir les contribuables les plus vulnérables, souvent confrontés à des dépenses de santé ou de dépendance.
À noter que même en cas d’entrée en maison de retraite ou en Ehpad, les retraités peuvent conserver leur exonération s’ils conservent la jouissance de leur logement. L’administration prend en compte cette situation particulière pour éviter toute perte injustifiée de droit.
Un impôt à surveiller de près
La taxe foncière reste un sujet sensible pour des millions de ménages français. Alors que les prix de l’énergie, de l’alimentation et des services ne cessent d’augmenter, cette aide fiscale constitue une véritable bouffée d’oxygène pour de nombreux retraités.
Il est essentiel de vérifier chaque année son avis d’imposition et de s’assurer que toutes les exonérations ou dégrèvements applicables ont bien été pris en compte. En cas de doute, un simple appel ou courrier au service des impôts suffit pour régulariser la situation.
Attention toutefois : le dégrèvement ou l’exonération de taxe foncière ne s’applique pas à la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Celle-ci reste due, même pour les foyers bénéficiant d’un allègement sur la taxe foncière.
Un coup de pouce bienvenu pour les seniors
Face à la hausse du coût de la vie, toute économie compte. Le dégrèvement ou l’exonération de la taxe foncière offre aux retraités une manière concrète de préserver leur pouvoir d’achat. Qu’il s’agisse d’un allègement de 100 euros ou d’une suppression totale, ce geste fiscal contribue à alléger le quotidien des personnes âgées.
En gardant un œil sur son dossier fiscal et en connaissant ses droits, chaque retraité peut s’assurer de ne pas payer plus qu’il ne doit. Une simple vigilance qui, chaque année, peut faire la différence sur le budget.

