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En France, la pension de réversion représente un soutien financier essentiel pour des millions de personnes veuves ou divorcées. Versée par les caisses de retraite après le décès d’un assuré, elle permet au conjoint survivant de conserver une partie du revenu de son partenaire. Mais attention : cette aide est soumise à des plafonds de ressources stricts qui peuvent évoluer d’une année à l’autre. Voici ce qu’il faut savoir si vous souhaitez en bénéficier jusqu’à fin 2025… et après.
Une pension précieuse mais conditionnée
Actuellement, près de 4,5 millions de Français perçoivent une pension de réversion. Cette somme mensuelle peut représenter jusqu’à 54 % de la retraite que le défunt percevait (ou aurait dû percevoir). Pour certains foyers modestes, c’est même la principale source de revenu. Mais derrière cette aide précieuse se cache un système bien encadré par la législation.
Il existe en réalité deux types de pensions : celle versée par l’Assurance retraite (régime général) et celle gérée par l’Agirc-Arrco (régime complémentaire des salariés du privé). Si la deuxième ne prend pas en compte les ressources du bénéficiaire, la première, en revanche, est soumise à des conditions de revenus très précises.
Quels critères pour en bénéficier ?
Pour espérer toucher cette pension de réversion, plusieurs conditions doivent être réunies :
- avoir au moins 55 ans au moment de la demande ;
- avoir été marié avec la personne décédée (les concubins et partenaires PACS sont exclus) ;
- ne pas dépasser un certain plafond de ressources, mis à jour chaque année.
*« Il ne suffit pas d’avoir été marié : vos revenus sont scrutés de près »*, rappelle une conseillère de la Caisse nationale d’assurance vieillesse.
Les plafonds à ne pas franchir jusqu’au 31 décembre 2025
Chaque année, ces plafonds évoluent en fonction du Smic horaire, revalorisé chaque 1er janvier. Pour 2025, le montant à ne pas dépasser est calculé à partir du Smic brut fixé à 11,88 € de l’heure. Cela donne :
- pour une personne vivant seule : 24 710 € par an, soit environ 2060 € par mois ;
- pour un bénéficiaire en couple : 39 537 € annuels.
Ces seuils s’appliquent à tous les dossiers examinés en 2025. Ils resteront valables jusqu’au 31 décembre, car aucune revalorisation du Smic n’est attendue avant le 1er janvier 2026.
Et en 2026 ? Une hausse attendue
Dès le 1er janvier 2026, ces plafonds seront réajustés pour tenir compte de l’évolution des prix et des salaires. Si l’inflation se poursuit au rythme actuel, les montants pourraient être relevés de plusieurs centaines d’euros. Une bouffée d’air pour les foyers proches de la limite ? Oui, mais rien n’est encore officiel à ce jour.
« Ce changement de seuils peut tout faire basculer. On peut passer au-dessus pour quelques euros et perdre sa pension », alerte un retraité concerné.
Que se passe-t-il en cas de dépassement ?
Si vos ressources dépassent les plafonds, la pension de réversion est alors réduite. Le montant exact de la réduction correspond à la somme excédant le seuil autorisé. En clair : si vous avez 100 € de trop par mois, votre pension sera diminuée de 100 €.
À noter également un point souvent méconnu : si vous travaillez encore, seuls 70 % de vos revenus d’activité sont pris en compte dans le calcul. Un coup de pouce qui peut faire la différence pour certains demandeurs encore actifs professionnellement.
Anticiper pour éviter les mauvaises surprises
Avant de déposer votre dossier, mieux vaut faire vos calculs. Il est fortement recommandé de :
- vérifier l’ensemble de vos revenus imposables de l’année précédente ;
- prendre en compte les aides perçues, pensions, loyers éventuels, etc. ;
- consulter un conseiller retraite en cas de doute.
« Il suffit parfois d’un changement mineur dans vos revenus pour tout remettre en question », souligne une assistante sociale.
Pour éviter une demande rejetée ou une réduction brutale de votre pension, anticipez dès maintenant les plafonds prévus pour l’année à venir.
Ce qu’il faut retenir
La pension de réversion permet à des millions de Français de garder un certain équilibre financier après le décès de leur conjoint. Mais elle n’est pas automatique : pour en bénéficier, il faut répondre à des conditions strictes, notamment en matière de revenus. En 2025, les seuils sont clairement définis et resteront stables jusqu’à fin décembre. Une hausse est attendue en 2026, mais il faudra attendre les annonces officielles pour en connaître les détails. En attendant, restez vigilant, car un simple dépassement peut vous coûter cher.