Parents, retraités : notez bien cette date, elle peut alléger vos frais de succession !

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Quand il s’agit de transmettre un petit pécule à ses proches, l’assurance-vie reste le chouchou des Français. Prisée par les retraités comme par les parents, elle permet de laisser de l’argent à ses enfants ou petits-enfants dans des conditions souvent plus avantageuses que les donations classiques. Mais attention : tout repose sur une date clé à ne pas oublier. Si elle est dépassée, les héritiers risquent de devoir payer bien plus que prévu.

Un placement familial qui a la cote

En France, ce sont près de 18 millions de personnes qui détiennent un contrat d’assurance-vie, d’après les chiffres de la Banque de France. Un pactole qui vise à bénéficier à plus de 38 millions de bénéficiaires. Pas étonnant que ce placement reste en tête chez les ménages, surtout chez les seniors qui cherchent à préparer leur succession avec un minimum de tracas.

Le principe est simple : vous placez de l’argent auprès d’un assureur, et en échange, celui-ci s’engage à reverser cette somme – ou les intérêts générés – à une personne désignée, souvent au moment de votre décès. L’un des gros avantages, c’est que ces montants peuvent, dans certaines limites, échapper aux droits de succession.

Un exemple qui dit tout

Imaginons deux situations. Jeanne décède en laissant 150 000 euros en placements classiques à son fils. Résultat : l’héritier doit verser plus de 8 000 euros au fisc. À l’inverse, Jean avait mis la même somme dans une assurance-vie. Résultat pour son fils : pas un centime à payer. Mais cette belle économie repose sur une condition incontournable.

70 ans : le cap à ne pas franchir

Pour que l’assurance-vie permette d’éviter les frais de succession, il faut que l’argent ait été placé sur le contrat avant que le souscripteur ait soufflé sa 70e bougie. Passé cet âge, les règles deviennent beaucoup moins souples. Et attention : l’exonération ne concerne que la part des primes versées avant 70 ans, dans la limite de 152 000 euros par bénéficiaire.

Autrement dit, si vous avez prévu de transmettre un joli pactole, mieux vaut ne pas attendre l’anniversaire des 70 ans pour signer votre contrat. Ce petit détail du calendrier peut avoir un impact énorme sur les sommes réellement perçues par vos proches.

Mais gare aux impôts sur les gains

Si l’assurance-vie est avantageuse pour la succession, elle ne fait pas l’impasse sur l’impôt sur le revenu. Pour les contrats ouverts avant le 27 septembre 2017, les gains peuvent être taxés selon le barème progressif ou via un prélèvement forfaitaire qui diminue avec la durée du contrat : 35 %, puis 15 %, puis 7,5 %. À cela s’ajoutent les 17,2 % de prélèvements sociaux obligatoires.

Des règles différentes pour les nouveaux contrats

Les contrats signés après le 27 septembre 2017 sont soumis au fameux PFU – le prélèvement forfaitaire unique – de 30 % si le contrat a moins de huit ans. Une fois ce délai passé, les choses s’améliorent. Les gains bénéficient d’un abattement annuel de 4 600 euros (ou 9 200 euros pour les couples), et la fiscalité devient plus douce : 7,5 % pour la part des primes inférieures à 150 000 euros, et 12,8 % au-delà. Encore une fois, les prélèvements sociaux s’ajoutent à la facture.

Les épargnants peuvent, dans certains cas, choisir une imposition selon le barème classique de l’impôt sur le revenu. Une option à étudier selon le montant des gains et la situation fiscale personnelle.

Ne laissez pas passer la bonne fenêtre

Si vous souhaitez faire bénéficier vos enfants ou vos proches d’une somme d’argent sans trop leur faire de cadeaux… au fisc, n’attendez pas trop. Verser sur une assurance-vie avant vos 70 ans peut faire toute la différence. C’est un levier puissant pour alléger les droits de succession – encore faut-il en connaître les règles.

La date des 70 ans agit comme une frontière fiscale. Avant, les avantages sont nombreux ; après, ils fondent comme neige au soleil. Il serait donc dommage de rater cette opportunité, surtout si vous avez déjà prévu d’aider vos proches financièrement.

En bref

Transmettre via une assurance-vie est un vrai coup de pouce pour ses héritiers… à condition de s’y prendre au bon moment. Ce contrat reste un outil redoutablement efficace, à la fois pour épargner et pour transmettre sans trop de casse fiscale. Mais tout se joue avant les 70 ans. Une information capitale que tous les parents et retraités devraient garder en tête.


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