Mon fils a utilisé mon identité pour un crédit à la consommation : comment réagir ?

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Découvrir que votre fils a utilisé vos documents pour contracter un crédit à la consommation à votre insu peut être un choc. Cette situation, à la fois familiale et financière, nécessite de réagir vite pour éviter des conséquences importantes. En effet, même si l’acte est commis par votre enfant, vous pouvez être tenu responsable des remboursements et faire face à des complications bancaires. Voici un guide pour comprendre les risques et agir efficacement.

Comment un enfant peut usurper votre identité pour un crédit ?

L’usurpation d’identité consiste à utiliser les informations personnelles de quelqu’un sans son accord. Si cette infraction est souvent le fait d’inconnus, elle peut aussi être commise par un proche. Votre fils peut avoir utilisé votre pièce d’identité, votre RIB, un justificatif de domicile, ou même imité votre signature pour obtenir un crédit à la consommation. Dans ce cas, c’est vous qui seriez redevable des mensualités !

Les crédits en ligne facilitent malheureusement ce type de fraude, car ils demandent souvent peu de justificatifs. Pourtant, la loi impose aux établissements financiers de vérifier l’identité des clients, notamment par l’article L561-5 du Code monétaire et financier. Les banques doivent également consulter les fichiers de la Banque de France pour détecter tout incident de paiement. Mais malgré ces règles, des failles existent, et des mineurs peuvent parfois exploiter ces lacunes.

Pour prévenir ce risque, quelques réflexes simples : détruire soigneusement les documents contenant des informations personnelles avant de les jeter ; sécuriser vos espaces de stockage numériques ; vérifier régulièrement que vos papiers et relevés de compte sont intacts ; contrôler vos opérations bancaires pour détecter toute dépense suspecte.

Quels réflexes adopter face à l’usurpation ?

Si vous constatez que votre fils a contracté un crédit à votre nom, la priorité est d’agir rapidement pour limiter les conséquences financières et légales. Commencez par essayer de résoudre la situation avec lui, pour qu’il rembourse le crédit sans que vous soyez tenu responsable. Mais il est crucial de protéger vos droits et de signaler cette usurpation, car elle constitue un délit puni d’un an de prison et de 15 000 € d’amende.

Porter plainte

Déposer plainte est la première étape officielle. Vous pouvez vous rendre au commissariat ou à la gendarmerie, ou envoyer votre plainte au procureur de la République, accompagnée de toutes les preuves disponibles. Il est aussi possible de passer par la plateforme en ligne plainte-en-ligne.masecurite.interieur.gouv.fr. Cette démarche permet d’entamer la procédure et de protéger vos droits face aux établissements financiers.

Informer vos établissements financiers

Prévenez immédiatement votre banque et tous les organismes de crédit auprès desquels vous êtes client. Si votre fils a utilisé vos coordonnées bancaires, vous pouvez fournir :

  • Une attestation sur l’honneur expliquant la situation ;
  • Une copie du dépôt de plainte ;
  • Faire opposition sur les moyens de paiement utilisés frauduleusement.

Il est conseillé de renouveler vos pièces d’identité concernées pour éviter toute utilisation ultérieure.

Contacter la Banque de France

Les incidents de remboursement sont consignés dans le fichier national des crédits aux particuliers (FICP). Si des mensualités non réglées apparaissent à cause de l’usurpation, vous pouvez :

  • Vérifier si vous êtes inscrit dans ce fichier ;
  • Déposer un dossier pour usurpation d’identité avec votre pièce d’identité et le dépôt de plainte ;
  • Demander la rectification afin que les établissements financiers sachent que vous n’êtes pas responsable.

La Banque de France contacte ensuite les organismes de crédit concernés pour confirmer la fraude et mettre à jour le fichier, vous protégeant ainsi pour l’avenir.

Prévenir et sécuriser vos données

Pour éviter que cette situation ne se reproduise, quelques bonnes pratiques sont essentielles : sécuriser vos documents physiques et numériques ; surveiller vos relevés bancaires et alertes de paiement ; ne jamais partager vos identifiants et codes avec quiconque, même un membre de la famille. Ces gestes simples limitent les risques d’usurpation d’identité, même dans un cadre familial.

Face à un cas d’usurpation d’identité par votre enfant, il est crucial d’agir rapidement et méthodiquement. Porter plainte, informer vos banques et contacter la Banque de France sont les étapes clés pour protéger vos finances et votre nom. Avec vigilance et organisation, il est possible de limiter les conséquences et de restaurer la sécurité de vos données personnelles.


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