Mauvaise nouvelle : les parents de deux enfants et plus restent soumis aux impôts dans ce pays européen

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En Hongrie, un changement fiscal majeur bouleverse la vie des familles. Une nouvelle loi adoptée en 2025 offre désormais une exemption d’impôts à vie aux mères ayant au moins deux enfants, alors qu’auparavant ce privilège était réservé uniquement aux familles nombreuses de quatre enfants ou plus. Ce dispositif s’inscrit dans une politique pro-natalité ambitieuse, destinée à freiner le déclin démographique du pays. Explications.

Pourquoi cette exonération fiscale s’étend-elle aux mères de deux enfants ?

Le gouvernement hongrois fait face à un défi démographique important. Depuis 1980, la population a chuté de 10,7 à environ 9,5 millions d’habitants. Le taux de fécondité, qui mesure le nombre moyen d’enfants par femme, reste bien en dessous du seuil nécessaire pour renouveler les générations, fixé à 2,1. Aujourd’hui, ce taux est tombé à 1,31 en mars 2025. Pour inverser cette tendance, Budapest mise sur des mesures incitatives fortes.

Jusqu’à présent, seules les familles avec au moins quatre enfants bénéficiaient de cette exonération d’impôts à vie. La loi récente élargit donc nettement le dispositif, offrant un avantage fiscal dès le deuxième enfant. Cette mesure vise à encourager davantage de femmes à fonder une famille et à soutenir les parents déjà engagés dans cette démarche.

Quels objectifs derrière cette réforme fiscale ?

Le principal but affiché par le gouvernement est d’encourager la natalité. Face à un indice de fécondité qui stagne dangereusement sous le seuil de renouvellement, un cadre fiscal avantageux doit donner un coup de pouce aux projets familiaux. Il s’agit aussi de stabiliser le niveau de vie des familles hongroises en réduisant leur charge fiscale.

Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large, où la Hongrie cherche à devenir un exemple européen en matière de politique nataliste. En incluant les mères de deux enfants, le gouvernement espère renforcer le tissu social et garantir la pérennité de la population à long terme.

Quelles conditions pour bénéficier de cette exonération ?

Pour profiter de cette exonération, certaines conditions s’appliquent. Dès 2025, elle concerne les mères de moins de 40 ans ayant au moins deux enfants. Progressivement, d’ici 2029, elle sera étendue aux femmes plus âgées, jusqu’à 60 ans, selon les critères fixés par la réforme.

Cette progression tient compte de plusieurs facteurs : l’âge, le nombre d’enfants et un calendrier prévu pour assurer un rajeunissement démographique progressif. Les modalités précises seront bientôt précisées par décret, en cohérence avec l’ambition gouvernementale.

Un levier parmi d’autres dans la politique nataliste hongroise

Cette exonération vient compléter une série d’aides destinées à soutenir la famille et encourager la naissance d’enfants. Parmi celles-ci :

  • Crèches gratuites et développement de l’accueil collectif des jeunes enfants ;
  • Aides au logement pour les couples avec enfants ou en projet d’en avoir ;
  • Subventions pour l’achat de voitures familiales ;
  • Mise en place de prêts à taux réduit pour les nouveaux parents.

Ces mesures visent toutes à alléger le poids financier lié à la parentalité, un frein souvent pointé par les familles.

Comment cette mesure est-elle perçue ?

Pour de nombreuses familles, cet élargissement de l’exemption d’impôts est une véritable bouffée d’oxygène dans un contexte économique européen incertain. Pourtant, cette générosité fiscale suscite aussi des débats. Certains experts s’inquiètent d’un creusement du déficit public, estimé à 2,3 milliards d’euros d’ici 2029, ainsi que d’un possible effet inflationniste.

Le risque de voir les investissements sociaux prioritaires se réduire inquiète également. Par ailleurs, certains redoutent que cette mesure profite surtout à une minorité, sans pour autant inverser durablement la tendance démographique.

Un modèle à suivre ou un pari risqué ?

De nombreux pays européens observent cette politique hongroise avec intérêt. Si l’exemption d’impôts à vie est vue comme une démarche audacieuse, son efficacité réelle reste à démontrer sur le long terme. Les premières données montrent une amélioration temporaire du taux de natalité, rapidement suivie d’un recul.

Ce constat soulève la question de l’accompagnement global nécessaire : logement, éducation, santé, autant de domaines qui doivent compléter les incitations fiscales pour espérer un vrai changement démographique.

Quelles conséquences pour les finances publiques ?

Le coût élevé de cette exonération pèse lourd sur les finances hongroises. Pour une économie de taille moyenne, 2,3 milliards d’euros représentent une charge importante. Les spécialistes alertent sur la possible aggravation du déficit budgétaire, alors même que les besoins sociaux restent élevés.

Ce débat alimente la réflexion publique sur les choix à privilégier pour assurer un avenir stable au pays et une politique familiale durable.

Cette mesure audacieuse montre la volonté hongroise de soutenir les familles et d’inverser la courbe démographique. Mais elle invite aussi à réfléchir à un équilibre entre ambition sociale et rigueur budgétaire, un enjeu qui concerne bien au-delà des frontières.


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