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- Un poids fiscal de plus en plus difficile à porter
- Saint-Étienne, Nîmes et Le Havre en tête des villes les plus touchées
- Paris, Lyon et Aix : des taux moins élevés, mais à relativiser
- La taxe d’habitation supprimée, mais la facture reste lourde
- Une variable souvent oubliée lors d’un achat immobilier
Les boîtes aux lettres des propriétaires vont bientôt se remplir, et pour beaucoup, ce ne sera pas une bonne surprise. La taxe foncière, souvent sous-estimée lors d’un achat immobilier, s’annonce particulièrement lourde en 2024. Dans certaines villes, elle peut représenter jusqu’à trois mensualités de crédit. Un fardeau de plus pour les ménages déjà mis à mal par le contexte économique.
Un poids fiscal de plus en plus difficile à porter
Ce que beaucoup oublient en devenant propriétaires, c’est que la taxe foncière n’est pas un détail. Pour un logement de 70 m², elle atteint en moyenne 118 € par mois en 2024, contre 113 € l’année précédente. Cela représente l’équivalent de 1,3 mensualité de prêt. Et cette hausse, estimée à près de 5 %, pourrait bien continuer dans les années à venir, avec une revalorisation des valeurs locatives prévue à +1,7 % en 2025.
*On pense souvent que les charges s’arrêtent une fois le crédit lancé, mais la taxe foncière, c’est un autre combat*, glisse un jeune propriétaire de région lyonnaise.
Saint-Étienne, Nîmes et Le Havre en tête des villes les plus touchées
Selon une étude du courtier Meilleurtaux, certaines communes voient cette fiscalité locale atteindre des sommets. À Saint-Étienne, la facture est la plus salée : elle équivaut à 3,1 mensualités de prêt pour un bien de 70 m², avec une hausse de 18 % cette année. Juste derrière, on retrouve Nîmes et Le Havre, où elle pèse environ 2,2 mensualités.
D’autres villes comme Perpignan, Clermont-Ferrand ou Limoges affichent également des niveaux bien supérieurs à la moyenne nationale. Le coup est dur, surtout pour les primo-accédants qui n’avaient pas anticipé cette dépense récurrente.
*Ce sont les mêmes villes qu’en 2023 qui souffrent le plus. La tendance ne faiblit pas*, constate Aga Bojarska-Serres de Meilleurtaux.
Paris, Lyon et Aix : des taux moins élevés, mais à relativiser
Du côté des grandes métropoles comme Paris, Lyon ou Aix-en-Provence, le poids de la taxe foncière semble plus faible. Mais attention à ne pas s’y méprendre. À Paris, par exemple, bien que la taxe annuelle atteigne 1 298 €, elle ne représente que 0,3 mensualité. Pourquoi ? Parce que le montant du crédit y est beaucoup plus élevé.
Autrement dit, les villes où les prix sont élevés semblent moins touchées… en proportion seulement. À Nice, la taxe a bondi de 21 %, faisant passer son poids de 0,5 à 0,7 mensualité. Même dans les zones prisées, la pression fiscale s’intensifie.
La taxe d’habitation supprimée, mais la facture reste lourde
Il faut tout de même nuancer. Grâce à la suppression de la taxe d’habitation, les propriétaires restent globalement avantagés sur le plan fiscal. Mais cela ne suffit pas toujours à compenser la hausse continue de la taxe foncière, surtout dans les villes où les hausses locales viennent s’ajouter à l’augmentation nationale.
Pour les couples avec enfants ou les personnes à revenu moyen, cette charge devient de plus en plus difficile à intégrer dans le budget annuel.
Une variable souvent oubliée lors d’un achat immobilier
L’étude souligne aussi un point crucial : la taxe foncière est rarement prise en compte sérieusement lors d’un achat immobilier. Pourtant, elle peut modifier la viabilité d’un projet. Dans certaines villes, ce sont plusieurs milliers d’euros à régler chaque année, en plus du crédit, des charges et des frais d’entretien.
Voici quelques villes où elle pèse le plus lourd :
- Saint-Étienne : 3,1 mensualités ;
- Nîmes : 2,2 mensualités ;
- Le Havre : 2,2 mensualités ;
- Perpignan, Limoges, Clermont-Ferrand : plus de 1,5 mensualité ;
- Nice : hausse de 21 % en 2024.
Des hausses parfois décidées localement, sans que les habitants puissent s’y opposer. Et une réalité qui pousse certains à reconsidérer l’achat dans certaines zones où la fiscalité devient trop lourde.
Face à cette situation, la vigilance s’impose. Avant de signer un compromis de vente, il est essentiel de vérifier le montant moyen de la taxe foncière dans la commune ciblée. Car une mensualité en plus chaque année, c’est un budget vacances ou travaux qui disparaît.
En résumé, la taxe foncière reste une dépense incontournable et, dans certaines villes, carrément étouffante. Les propriétaires les plus prudents y prêtent désormais attention dès les premières étapes de leur projet immobilier. Et vous, saviez-vous que votre ville pouvait alourdir votre prêt jusqu’à trois mensualités ?