« Je suis agent des impôts depuis 15 ans, voici les contribuables qui seront dans le viseur du fisc en 2026 »

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En 2026, le fisc affine ses contrôles et certains contribuables vont se retrouver sous haute surveillance. Hauts revenus, comptes à l’étranger, holdings patrimoniales… plusieurs profils attireront particulièrement l’attention des inspecteurs. Derrière ces mesures, une volonté claire : lutter contre la fraude tout en sécurisant les recettes publiques. Si vous vous demandez si vous êtes concerné, voici ce qu’il faut savoir.

Quels contribuables seront ciblés ?

Les premiers visés sont les foyers aux hauts revenus. Le projet de loi de finances 2026 prévoit un taux minimal de 20 % pour les célibataires gagnant plus de 250 000 euros et les couples dépassant 500 000 euros. En parallèle, la transformation de l’IFI en impôt sur la fortune improductive et le retour d’une exit tax à la manière de 2019 sont à l’étude. Ces mesures visent à sécuriser la contribution des plus aisés au budget de l’État.

Viennent ensuite les holdings patrimoniales. Une taxe de 2 % pourrait s’appliquer sur les sociétés qui logent des actifs non professionnels, dépassant 5 millions d’euros, détenues à plus d’un tiers par une personne et dont la majorité des revenus provient de produits passifs. Les comptes bancaires à l’étranger non déclarés font également l’objet d’une attention particulière, avec une amende minimale de 1 600 euros par compte, pouvant aller jusqu’à 2 000 euros, aggravée pour les juridictions opaques.

Enfin, certains hauts revenus expatriés vers des pays à fiscalité très basse seront eux aussi ciblés, conformément aux amendements adoptés en commission. Les flux financiers atypiques ou les structures patrimoniales complexes seront ainsi passés au crible.

Comment le fisc détecte-t-il les anomalies ?

Sur le terrain, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) s’appuie de plus en plus sur l’intelligence artificielle pour repérer les incohérences. Par exemple, un salarié déclarant 20 000 euros de revenus et 18 000 euros de charges déductibles déclenchera automatiquement une alerte. Les mouvements inhabituels, dépôts d’espèces importants, virements atypiques ou avantages indus font également partie des signaux surveillés.

Pour les entreprises, les montages fiscaux douteux et les erreurs de TVA restent des cibles prioritaires. Les contrôles se déclenchent dès qu’un schéma de minoration est identifié. Malgré la pression, le droit à l’erreur est préservé : en cas de faute non intentionnelle, les pénalités sont réduites à 10 %, mais les fraudes avérées restent sévèrement sanctionnées.

Le contexte budgétaire et ses implications

Le contexte économique et budgétaire influence fortement les contrôles. Le barème de l’impôt sur le revenu a été indexé de 1,1 %. En revanche, la réforme de l’abattement des retraités a été écartée. De nouvelles taxes sont également envisagées : 2 euros pour les petits colis hors UE de moins de 150 euros, 0,30 à 0,50 euro par flacon de 10 ml pour le vapotage, 30 euros la tonne pour les emballages plastiques non recyclés, avec une hausse progressive jusqu’à 150 euros en 2030.

Pour les entreprises, la baisse de la CVAE est relancée afin de soutenir les petites et moyennes structures. Comme l’explique Sébastien Lecornu : « La CVAE pèse sur la production de nos petites et moyennes entreprises ». Certains parlementaires ont déjà annoncé qu’ils ne voteraient pas le budget 2026, en raison de mesures jugées insuffisantes ou incohérentes. Maud Bregeon précise : « Il n’y a aucune raison d’utiliser les ordonnances, […] ça n’aurait pas de sens ».

Comment se préparer pour 2026 ?

Pour limiter le risque de contrôle, il est essentiel de :

  • Déclarer tous les comptes à l’étranger ;
  • Tenir des documents précis sur les revenus et charges ;
  • Éviter les montages patrimoniaux complexes ou opaques ;
  • Respecter les obligations TVA et fiscales pour les entreprises ;
  • Conserver un historique clair des transactions et mouvements financiers.

En résumé, 2026 sera une année de surveillance renforcée pour les hauts revenus et certaines structures patrimoniales. L’intelligence artificielle, les incohérences déclaratives et les flux financiers atypiques serviront de déclencheurs principaux. S’assurer d’une déclaration transparente et précise permettra d’éviter la plupart des tracas avec le fisc. Un peu de vigilance aujourd’hui peut prévenir des complications demain et garantir une gestion sereine de ses finances.


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