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Le témoignage d’Alain glace le sang. En un instant, ce père de famille a vu s’envoler plus de 46 000 euros, victimes d’une escroquerie redoutablement efficace. Cette fraude, qu’on appelle fraude à la facture, frappe de plus en plus de particuliers et d’entreprises. Pourtant, avec un peu de vigilance, il est possible d’éviter le pire. Voici ce qu’il faut absolument savoir pour ne pas se faire avoir.
Le cauchemar vécu par un couple ordinaire
Alain et sa femme pensaient vivre un moment de bonheur : après avoir économisé pendant plus de deux ans, ils allaient enfin s’offrir la voiture de leurs rêves. Mais tout s’est effondré en un clic. Comme le rapporte un média local, ils ont transféré plus de 46 000 euros à un escroc. Le piège ? Une facture envoyée par leur garage, interceptée en chemin par des pirates. Ces derniers ont modifié le numéro de compte bancaire avant de la transmettre au couple. Alain, persuadé de payer le vendeur, a en réalité financé un voleur.
Un stratagème bien rodé
« Quatre minutes seulement se sont écoulées entre l’envoi de la facture et sa réception », confie Alain, pompier de métier. C’est tout ce qu’il a fallu aux escrocs pour intercepter le mail, modifier les coordonnées bancaires et renvoyer le document. Sans se douter de rien, Alain a effectué le virement. Aujourd’hui, le couple est contraint de contracter un prêt pour régler la facture auprès du vrai vendeur. Cette méthode s’appelle la fraude à la facture : une technique bien connue des arnaqueurs qui consiste à récupérer un document authentique, y glisser de fausses coordonnées bancaires et piéger la victime.
Pourquoi cette fraude fait tant de victimes ?
Cette arnaque ne connaît pas de frontières et peut viser n’importe qui : particuliers, artisans, grandes entreprises. Selon plusieurs études, c’est même la fraude la plus fréquente dans le monde des affaires. Les secteurs comme le bâtiment sont particulièrement dans le viseur des escrocs, mais aucune activité n’est réellement épargnée. Pire encore : la fraude fonctionne aussi bien sur des factures électroniques que sur des versions papier. Les documents semblent réels et ne laissent rien paraître… jusqu’au moment où l’on s’aperçoit que l’argent est parti au mauvais destinataire.
Les signaux qui doivent alerter
Pour ne pas tomber dans le piège, certains détails doivent éveiller votre méfiance :
- une demande de paiement sur un compte bancaire différent de celui habituel ;
- une adresse mail légèrement modifiée de votre contact ;
- une facture dont le ton ou la présentation diffèrent légèrement des documents habituels.
Le bon réflexe ? Avant de payer, prenez le temps de vérifier le numéro de compte bancaire sur la facture. Comparez-le avec celui qui figure sur le bon de commande ou le site officiel de votre fournisseur. Et surtout, en cas de doute, appelez directement votre interlocuteur via un numéro que vous avez déjà enregistré, pas celui indiqué sur la facture douteuse.
Comment réagir si l’on a été piégé ?
Si vous réalisez que vous avez été victime, la rapidité d’action est primordiale. Contactez sans attendre votre banque ainsi que celle du compte destinataire. Parfois, un virement peut encore être bloqué à temps. Il faut aussi déposer plainte au plus vite pour signaler l’arnaque aux autorités. Malheureusement, si le transfert a déjà été validé et que la banque considère que vous avez fait preuve de « négligence grave » (par exemple en répondant à un email douteux), elle n’est pas forcément tenue de vous rembourser.
Enfin, pensez à conserver une liste à jour des coordonnées bancaires de vos fournisseurs habituels : cela vous permettra de vérifier rapidement les informations en cas de doute avant de valider un paiement.
Prévenir plutôt que guérir
Face à cette menace, la vigilance reste votre meilleure alliée. Les autorités recommandent de :
- ne jamais régler une facture sans avoir vérifié les coordonnées bancaires ;
- vous méfier des changements soudains dans les modes de paiement ;
- garder un œil sur toute communication inhabituelle de la part d’un fournisseur.
Alain et son épouse l’ont appris à leurs dépens : une simple vérification aurait pu leur éviter ce drame financier. Alors mieux vaut prendre quelques minutes de précaution plutôt que de perdre des milliers d’euros en quelques secondes. Les arnaques évoluent, mais la prudence reste toujours de mise.