« J’ai 76 ans, dois-je encore payer la taxe foncière ? » Ce que révèle la loi

Rédigé par La rédaction

15 juin 2025

Marcel a 76 ans et se demande s’il doit toujours s’acquitter de la taxe foncière sur son logement. Avec toutes les réformes fiscales qui se succèdent, il est naturel de se poser cette question. L’exonération de cette taxe, souvent évoquée pour les personnes âgées, dépend en réalité de plusieurs critères, notamment le revenu fiscal de référence (RFR) et la composition du foyer. Voici ce qu’il faut savoir aujourd’hui pour éviter les erreurs et bénéficier des droits légitimes.

À quel moment la taxe foncière peut-elle être exonérée ?

Contrairement à une idée répandue, l’âge seul ne garantit pas une exonération automatique de la taxe foncière. En effet, la loi prévoit que les personnes de plus de 75 ans peuvent bénéficier d’une exonération, mais uniquement si elles remplissent certaines conditions, notamment en ce qui concerne leurs ressources.

Pour l’année 2024, le plafond de revenu fiscal de référence est fixé à 12 455 euros pour une personne seule. Ce plafond évolue selon le nombre de parts fiscales du foyer, avec une majoration de 3 326 euros par demi-part supplémentaire. Ainsi, si Marcel vit seul, il doit avoir un revenu inférieur à ce seuil pour prétendre à une exonération complète.

Cette règle vise à éviter que seuls les plus aisés continuent à bénéficier de cet avantage, tout en protégeant les retraités modestes.

Le quotient familial, un facteur clé

Le quotient familial est un concept essentiel dans le calcul des impôts. Il représente le nombre de parts fiscales attribuées à un foyer en fonction de sa composition : célibataire, couple, enfants à charge, etc. Plus il y a de parts, plus le plafond de revenus pour l’exonération augmente.

Par exemple, un couple aura droit à un plafond plus élevé qu’une personne seule, ce qui lui permet de gagner plus tout en bénéficiant de l’exonération. Dans le cas de Marcel, si d’autres personnes vivent avec lui et partagent leurs revenus, le calcul du plafond prendra en compte l’ensemble des parts du foyer.

Cette adaptation permet de mieux ajuster la fiscalité aux situations réelles et d’éviter des injustices.

Quand la taxe foncière peut-elle être plafonnée ?

Il arrive que le foyer ne remplisse pas toutes les conditions pour une exonération totale, mais qu’il soit tout de même en difficulté face à une taxe foncière élevée. Pour cela, la loi prévoit un dispositif de plafonnement. Celui-ci limite la taxe à 50 % des revenus fiscaux du foyer.

Ce mécanisme est particulièrement utile pour les ménages modestes qui risqueraient de voir leur budget trop lourdement impacté par une taxe foncière disproportionnée. Si Marcel estime que le montant de sa taxe dépasse ce que ses revenus devraient lui permettre, il peut saisir les services fiscaux pour demander ce plafonnement.

Quelle démarche pour bénéficier du plafonnement ?

Pour demander ce plafonnement, il est nécessaire de remplir le formulaire 2041-DPTF-SD et de le transmettre aux services fiscaux avec les justificatifs de revenus. Ce n’est pas automatique : la demande doit être formalisée et accompagnée des preuves nécessaires.

Le plafond de revenu pour prétendre au plafonnement est fixé à 29 288 euros pour une part fiscale, avec des majorations en fonction des parts supplémentaires. Ainsi, un foyer plus important bénéficiera d’un seuil plus élevé.

Cette procédure est un vrai filet de sécurité pour ne pas se retrouver étouffé par une taxe trop lourde, surtout quand les revenus sont limités.

Une exonération spéciale pour les bénéficiaires de l’AAH

Enfin, une autre situation particulière peut ouvrir droit à une exonération totale ou partielle : celle des bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Ce dispositif social prévoit des allègements fiscaux, indépendamment des conditions liées à l’âge ou aux revenus.

L’article 1391B du Code général des impôts précise que les personnes touchant certains minimas sociaux, dont l’AAH, peuvent voir leur taxe foncière supprimée ou réduite de façon significative. Cette mesure vient en aide aux personnes les plus vulnérables, en tenant compte de leur situation particulière.

Ce qu’il faut retenir pour bien gérer sa taxe foncière

Il est important de ne pas partir du principe que la taxe foncière disparaît automatiquement à 75 ans. Il faut d’abord vérifier son revenu fiscal de référence, puis la composition du foyer, car ces éléments conditionnent le droit à l’exonération. Lorsque ces conditions ne sont pas réunies, le plafonnement peut limiter la charge fiscale, à condition de faire la démarche administrative.

Enfin, pour certains bénéficiaires de minimas sociaux comme l’AAH, des exonérations spécifiques existent, sans tenir compte des critères classiques.

Marcel et bien d’autres seniors ont donc tout intérêt à bien s’informer et à ne pas hésiter à demander des conseils ou à effectuer les démarches nécessaires pour ne pas payer plus que ce qu’ils doivent. Avec un peu de vigilance, il est possible d’alléger cette dépense et d’éviter un stress inutile.

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