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Alors que le gouvernement cherche des solutions pour alléger le déficit public, les retraités se retrouvent aujourd’hui dans la ligne de mire. Un projet en préparation pourrait bien alourdir la note fiscale de nombreux seniors. En cause : un avantage fiscal dont bénéficient les pensions de retraite depuis plusieurs décennies, qui pourrait être réduit voire supprimé. Quels retraités sont concernés ? À partir de quels revenus ? Voici ce qu’il faut savoir sur cette mesure qui pourrait peser lourd dès l’an prochain.
Un avantage fiscal historique sur la sellette
Depuis 1977, les retraités bénéficient d’une déduction automatique de 10 % sur leurs pensions lorsqu’ils déclarent leurs revenus. Cet abattement permet à beaucoup de réduire le montant de leur impôt sur le revenu, voire de ne pas en payer du tout. Mais face à la nécessité de combler les caisses de l’État, cet avantage est désormais dans le viseur du gouvernement. La suppression de cette déduction, envisagée pour 2026, pourrait rapporter plusieurs milliards d’euros.
Selon le Conseil des prélèvements obligatoires, cette niche fiscale coûte à l’État environ 4,6 milliards d’euros par an. Une somme importante, qui explique pourquoi cet avantage est aujourd’hui pointé du doigt dans les débats budgétaires.
Pourquoi cette déduction est critiquée ?
Si cet abattement a été instauré pour alléger la charge fiscale des retraités, son impact est jugé inégal. D’après les chiffres du Conseil des prélèvements obligatoires, près de 30 % du coût total profite aux 10 % des retraités les plus aisés. Un constat qui alimente les arguments en faveur de sa suppression. Certains estiment qu’il s’agit là d’un dispositif devenu injuste au fil du temps.
Le sujet ne fait pas seulement débat dans les rapports officiels : des voix s’élèvent aussi parmi les responsables politiques et économiques. En début d’année, des représentants comme le président du Conseil d’orientation des retraites ou celui du Medef ont également appelé à mettre fin à cet avantage.
Quels seuils de revenus sont dans le viseur ?
Si cette mesure entre en vigueur, les retraités dépassant certains seuils verront leur impôt augmenter. Un retraité vivant seul, percevant au moins 17 069 € de pensions annuelles, deviendrait imposable sans l’abattement de 10 %. Pour un couple, ce seuil serait fixé autour de 32 202 € de revenus cumulés. Concrètement, cela signifie que de nombreux ménages jusque-là exonérés pourraient se retrouver à devoir payer l’impôt sur le revenu.
Cette hausse pourrait toucher ceux qui ne perçoivent que leur retraite et dont les revenus dépassent ces montants. L’impact serait donc immédiat sur le budget des ménages concernés dès la déclaration suivante.
Une décision attendue en septembre
Pour l’heure, rien n’est encore acté. Le projet de budget 2026 sera présenté en septembre lors du Conseil des ministres. C’est à ce moment-là que les retraités sauront précisément ce qui les attend. Ce projet pourrait également inclure d’autres mesures peu favorables aux seniors, comme une hausse de la CSG ou un désindexation des pensions par rapport à l’inflation.
Autrement dit, la rentrée s’annonce décisive pour des millions de retraités qui redoutent une baisse de leur pouvoir d’achat. Le gouvernement, de son côté, tente de trouver un équilibre entre solidarité et rigueur budgétaire.
Des alternatives sont-elles possibles ?
La suppression de cet abattement n’est pas la seule piste étudiée. D’autres options pourraient consister à mieux cibler les bénéficiaires de la déduction, afin qu’elle profite en priorité aux retraités aux revenus modestes. Une telle mesure limiterait l’impact sur les ménages les plus fragiles, tout en générant des économies pour l’État.
Les débats promettent d’être vifs dans les prochaines semaines, tant le sujet touche à une catégorie de la population qui compte beaucoup dans le paysage électoral et social.
Pour résumer, l’avenir de l’avantage fiscal des retraités est plus incertain que jamais. Entre rigueur budgétaire et protection des plus modestes, le gouvernement va devoir trancher, en espérant éviter un nouveau front de mécontentement parmi les seniors.