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Chaque rentrée apporte son lot de surprises, mais cette année, l’avis d’imposition pourrait créer une onde de choc pour beaucoup. Selon une note récente de l’Insee, le rendement de l’impôt sur le revenu devrait fortement augmenter, laissant craindre un supplément à payer pour de nombreux foyers. Cette hausse, si elle renforce les finances publiques, risque de décevoir ceux qui pensaient leur situation fiscale réglée grâce au prélèvement à la source. Décryptage complet de ce phénomène qui pourrait chambouler le budget de beaucoup de ménages à la rentrée.
Pourquoi cette hausse spectaculaire de l’impôt sur le revenu en 2025 ?
Ce qui surprend cette année, c’est un décalage entre l’inflation prise en compte dans la revalorisation du barème fiscal et la progression rapide des salaires observée en 2024. En théorie, le barème est ajusté chaque année pour compenser la hausse des prix, afin d’éviter que les contribuables ne basculent dans des tranches d’imposition supérieures. Mais la forte montée des revenus a largement dépassé cet ajustement, provoquant une augmentation inattendue de l’impôt dû.
Cette situation touche en particulier les salariés qui ont bénéficié d’une promotion, d’une prime ou d’une augmentation significative. Pour beaucoup, la surprise sera grande car ils avaient le sentiment d’avoir déjà réglé leur impôt à travers le prélèvement à la source. « On croit avoir tout payé avec le prélèvement à la source, et puis voilà le choc en septembre », confie un contribuable inquiet.
Le dispositif du prélèvement à la source, qui vise à lisser le paiement de l’impôt sur l’année, montre ses limites lorsque les revenus évoluent rapidement. Ce phénomène inédit crée un décalage entre ce qui a été prélevé et ce qui est réellement dû, nécessitant un rattrapage au moment de la déclaration annuelle.
Comment fonctionne ce rattrapage à la rentrée ?
Le cœur du système reste le prélèvement à la source, basé sur les revenus perçus l’année précédente. Si vos revenus augmentent en cours d’année, le taux appliqué ne correspond plus à la réalité. Ainsi, lors de l’envoi de l’avis d’imposition en septembre 2025, les contribuables devront s’acquitter d’un solde, ou au contraire recevoir un remboursement en cas de trop-perçu.
Concrètement, deux cas se présentent :
- Un remboursement, si le prélèvement a été supérieur à l’impôt final calculé ;
- Un solde à payer, plus fréquent cette année, si le prélèvement était insuffisant.
Pour le paiement, voici les modalités :
- Si le montant à régler est inférieur à 300 euros, il sera prélevé en une seule fois le 25 septembre 2025 ;
- Au-delà de 300 euros, le règlement s’échelonnera sur quatre mensualités : 25 septembre, 27 octobre, 27 novembre et 29 décembre.
Malheureusement, beaucoup découvrent ce solde seulement au dernier moment, ce qui peut compliquer la gestion de leur budget. Une lecture attentive de l’avis d’imposition permet pourtant d’anticiper cette dépense plusieurs semaines à l’avance.
Les années précédentes, un contexte fiscal bien différent
Ces dernières années, la majorité des contribuables ont plutôt vu leur impôt diminuer ou recevoir un remboursement. La crise sanitaire avait fortement réduit les revenus pour certains, et plusieurs mesures d’allégement temporaire avaient été mises en place pour soutenir les ménages. Mais avec la reprise économique et les fortes hausses salariales de 2024, le contexte a radicalement changé.
Pour certains, une simple évolution professionnelle ou un ajustement tardif du taux de prélèvement à la source peut désormais faire basculer la balance. « Je pensais encore avoir un virement cet été, mais je dois finalement payer un supplément », témoigne un salarié surpris.
Pourquoi ce phénomène prend-il tant de contribuables au dépourvu ?
Le système d’indexation du barème fiscal repose sur l’inflation, qui est une moyenne nationale. Pourtant, dans la réalité, les augmentations de salaire individuelles ne suivent pas toujours ce rythme. Quand un salaire grimpe vite, le taux de prélèvement n’est pas réajusté immédiatement, ce qui génère un décalage fiscal.
À cela s’ajoutent des situations spécifiques, notamment chez les retraités. Beaucoup s’interrogent sur la case 2OP à cocher dans leur déclaration, qui concerne certains abattements fiscaux. Ce genre de questionnement peut compliquer la bonne application des règles et nécessite souvent un éclairage supplémentaire.
Pour ne pas être pris au dépourvu, il est donc essentiel de bien se renseigner sur sa situation fiscale, de vérifier ses notifications, et de préparer son budget en conséquence.
Cette rentrée fiscale s’annonce ainsi comme un moment délicat pour une large part des contribuables. Entre hausses de revenus et ajustements du barème, il faudra redoubler d’attention pour éviter les mauvaises surprises et gérer au mieux son portefeuille.