Héritage : les notaires conseillent de transmettre avant cet âge

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On pense souvent avoir le temps de tout prévoir pour sa succession, surtout quand on est en bonne santé après la retraite. Pourtant, selon les notaires, il existe un âge charnière à ne pas dépasser si l’on veut transmettre son patrimoine en limitant les frais. Et ce cap est bien plus proche qu’on ne l’imagine. Passé cette limite, les options fiscales se réduisent, au détriment des héritiers. Voici ce qu’il faut savoir pour éviter de mauvaises surprises.

Avant 70 ans, l’assurance-vie est une alliée précieuse

Beaucoup de Français choisissent l’assurance-vie pour faire une transmission simple et avantageuse. Et ils ont raison : tant que les sommes sont versées avant les 70 ans du titulaire, chaque bénéficiaire peut recevoir jusqu’à 152 500 € sans droits de succession à payer. Ce qui représente un vrai coup de pouce pour les enfants ou petits-enfants.

À l’inverse, si les versements sont faits après les 70 ans, les règles changent : les droits de succession s’appliquent, même si un petit abattement global de 30 500 € reste possible. Seuls les intérêts générés échappent aux impôts. D’où l’importance de ne pas attendre trop longtemps pour verser sur son contrat.

La nue-propriété : un autre outil à activer avant la limite

Autre stratégie fiscale trop souvent oubliée : la donation de la nue-propriété d’un bien immobilier. Plus on est jeune au moment de cette donation, plus la part transmise est faible fiscalement. Et donc, moins les enfants ont de droits à payer.

Par exemple, à 69 ans, la valeur de la nue-propriété représente 60 % du bien. Pour une maison estimée à 300 000 €, cela revient à transmettre 180 000 € sans taxation, grâce à l’abattement légal. Mais si on attend 80 ans, cette même part grimpe à 80 % de la valeur du bien, soit 240 000 €… et là, les enfants risquent de devoir passer à la caisse.

Pourquoi 70 ans est une vraie frontière fiscale

La règle est simple : avant 70 ans, vous avez plus de marge de manœuvre. Après, c’est le fisc qui reprend la main. Les spécialistes de la succession sont unanimes : il faut agir avant cet âge pour optimiser la transmission. Cela ne veut pas dire tout céder d’un coup, mais réfléchir aux bons outils au bon moment.

Voici quelques réflexes à adopter avant 70 ans :

• verser sur une assurance-vie en pensant à la date des versements ;
• transmettre la nue-propriété de certains biens à ses enfants ;
• utiliser les abattements fiscaux (100 000 € par enfant, renouvelables tous les 15 ans).

Les erreurs à éviter absolument

Attendre trop longtemps en se disant que « rien ne presse » est l’une des erreurs les plus fréquentes. Or, repousser la transmission, c’est parfois condamner ses héritiers à payer des impôts évitables. Il est donc essentiel de se faire accompagner tôt, par un notaire ou un conseiller en patrimoine.

Comme le rappelle un notaire interrogé : « anticiper sa succession, ce n’est pas prévoir sa fin, c’est assurer l’avenir de ceux qu’on aime ». Et cette anticipation, fiscalement parlant, a un nom : agir avant 70 ans.

Ce qu’il faut retenir

Quand on parle de succession, l’âge n’est pas qu’un chiffre. C’est une véritable limite fiscale. Tant que vous êtes en-dessous des 70 ans, vous avez toutes les cartes en main pour transmettre sereinement et sans alourdir la facture. Une fois cette barrière franchie, les règles deviennent bien plus contraignantes.

Alors si vous êtes à la retraite ou approchez de cet âge clé, prenez le temps de vous informer. En agissant maintenant, vous éviterez bien des tracas à vos enfants… et vous ferez un vrai geste pour leur avenir.


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