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- Une nouvelle baisse annoncée pour les livrets réglementés
- Pourquoi ces taux continuent de baisser ?
- Le LEP, pilier en danger
- Impact concret pour les Français
- Faut-il conserver son argent sur un Livret A ?
- Quelles alternatives à l’épargne réglementée ?
- Comment optimiser ses livrets malgré la baisse
- Vers la fin de l’ère dorée des livrets ?
Les épargnants français vont devoir revoir leurs attentes. Après plusieurs baisses successives cette année, les livrets réglementés — Livret A, LDDS et LEP — pourraient perdre encore en rendement dès le 1er février 2026. Une situation frustrante pour les Français, alors que l’inflation reste faible et que les taux financiers continuent de reculer. Comment protéger son argent et conserver un minimum de rentabilité ?
Une nouvelle baisse annoncée pour les livrets réglementés
Selon les prévisions de la Banque de France, le Livret A et le LDDS pourraient passer de 1,7 % à 1,5 % début 2026. Ce recul, apparemment modeste, représente tout de même près de 170 € de moins par an pour un Livret A au plafond (22 950 €) par rapport à 2024.
Le LEP (Livret d’Épargne Populaire), conçu pour protéger le pouvoir d’achat des ménages modestes, pourrait tomber de 2,7 % à seulement 2 %. Une mauvaise nouvelle pour un produit pourtant pensé pour compenser l’inflation.
Pourquoi ces taux continuent de baisser ?
Le taux du Livret A dépend d’une formule automatique prenant en compte :
- l’inflation moyenne des six derniers mois ;
- les taux interbancaires à court terme (Euribor) ;
Or, ces deux indicateurs sont en baisse : l’inflation retombe sous les 2 % et les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne restent faibles pour soutenir la croissance. Résultat : la rémunération des livrets diminue mécaniquement.
Entre début 2025 et février 2026, le Livret A aura vu son rendement divisé par deux, passant de 3 % à 1,5 %, sans amélioration notable du pouvoir d’achat des épargnants.
Le LEP, pilier en danger
Le LEP avait longtemps été un refuge pour les ménages modestes. S’il tombe à 2 %, il perd son avantage principal : protéger contre l’inflation. Pour de nombreux détenteurs, le rendement réel s’approchera alors de zéro.
Malgré tout, le LEP conserve certains atouts : il reste exonéré d’impôts et plafonné à 10 000 €, ce qui en fait un outil utile pour une épargne de précaution à court terme.
Impact concret pour les Français
Avec un Livret A à 1,5 %, un épargnant ayant placé le plafond de 22 950 € percevrait environ 344 € d’intérêts par an, contre 517 € en 2024. Cette baisse diminue non seulement le rendement mais aussi la valeur réelle de l’épargne, car les prix continuent de croître lentement. Plus de 56 millions de Français détiennent un Livret A, ce qui montre l’ampleur de la situation.
Faut-il conserver son argent sur un Livret A ?
Le Livret A reste pertinent pour :
- constituer une épargne de précaution ;
- faire face à un imprévu ;
- garantir une liquidité immédiate.
Mais à long terme, il n’est plus rentable. Comme le souligne un expert : « Le Livret A, c’est une bouée pour flotter, pas pour avancer. »
Quelles alternatives à l’épargne réglementée ?
Pour compenser la baisse des taux, plusieurs options existent :
- Comptes à terme : taux fixes plus élevés, jusqu’à 3 %, en immobilisant l’argent plusieurs mois ;
- Assurances-vie en fonds euros : capital garanti avec rendement légèrement supérieur (environ 2,5 %) ;
- Unités de compte et placements boursiers : ETF, actions à dividendes ou fonds diversifiés, avec rendement ciblé entre 4 et 6 %, mais risque de perte existe ;
- SCPI : pierre-papier via la location collective, rendements nets souvent supérieurs à 4 % et gestion simplifiée.
Comment optimiser ses livrets malgré la baisse
Quelques gestes simples permettent de tirer le meilleur parti des livrets :
- Remplir chaque livret jusqu’à son plafond : Livret A 22 950 €, LDDS 12 000 €, LEP 10 000 € ;
- Éviter de laisser trop d’argent sur le compte courant, qui ne rapporte rien ;
- Répartir l’épargne selon le besoin : court terme → Livret A / LDDS ; moyen terme → fonds euros ou compte à terme ; long terme → bourse, SCPI, assurance-vie multisupport ;
- Surveiller les décisions de la Banque de France, un geste politique pourrait stabiliser temporairement les taux.
En matière d’épargne, la réactivité est essentielle : un placement sûr aujourd’hui peut devenir obsolète demain.
Vers la fin de l’ère dorée des livrets ?
Pendant des décennies, le Livret A a été le symbole de l’épargne française : sûr, simple et défiscalisé. Mais entre inflation modérée et taux directeurs faibles, son rendement réel est presque nul. Les Français doivent désormais composer avec un paradoxe : sécurité oui, mais moins de rendement. Diversifier son patrimoine devient la clé pour ne pas voir son argent fondre doucement.

