Coup dur pour 3 millions d’épargnants : leur PEL sera bientôt clôturé, voici la date à retenir

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De nombreux Français vont bientôt découvrir un courrier pas très réjouissant dans leur boîte aux lettres. Leur banque leur annonce la fin prochaine de leur Plan d’Épargne Logement (PEL). En réalité, cette fermeture n’a rien d’un caprice bancaire, mais résulte d’une mesure décidée il y a déjà plusieurs années. Voici ce qui change pour des millions d’épargnants.

Un contrat qui arrive à son terme

Contrairement à d’autres domaines comme les impôts ou la sécurité sociale, où les règles sont imposées, les relations avec une banque sont d’abord basées sur un contrat entre deux parties. Autrement dit, le client comme l’établissement financier peuvent mettre fin à cette relation s’ils le souhaitent.

Il n’est donc pas rare qu’une banque décide, par exemple, de clôturer un compte courant si celui-ci reste trop souvent dans le rouge. Il arrive aussi que des produits comme le livret d’épargne populaire soient automatiquement fermés lorsque le client dépasse les plafonds de revenus autorisés.

Un courrier inattendu dans les boîtes aux lettres

Mais cette fois, ce n’est pas pour une question de solvabilité ou de plafond dépassé que les banques écrivent à leurs clients. D’ici peu, plus de 3 millions de Français vont recevoir un courrier leur annonçant la fin prochaine de leur PEL. Et ce n’est ni une erreur ni une initiative personnelle de leur banque.

La raison ? Une réforme adoptée en 2011 prévoit que tout PEL ouvert à partir de cette date ne peut durer plus de 15 ans. Ainsi, à compter du 1er mars 2026, les plans concernés atteindront leur limite légale et seront automatiquement transformés en livrets classiques.

Des plans transformés en livrets à taux libre

Concrètement, les PEL de plus de 15 ans perdront leur statut privilégié. Ils seront convertis en un livret d’épargne ordinaire, avec un taux fixé librement par chaque banque. Ce changement pourrait donc entraîner une baisse de rendement pour les épargnants qui ne suivent pas de près l’évolution de leur compte.

La Banque de France estime que cette mesure va toucher environ 36 % de l’ensemble des PEL entre 2026 et 2030. Cela représente un montant total de 93 milliards d’euros, soit un énorme volume d’épargne en transformation.

Une perte réelle… ou pas tant que ça ?

Cette fermeture automatique peut paraître brutale, mais elle ne représente pas forcément une grosse perte. En réalité, les taux des PEL ouverts depuis 2011 ne sont pas très attractifs. Même les plus récents, ouverts en 2024, plafonnent à 2,25 %.

Et ce n’est pas tout : ces intérêts sont désormais fiscalisés et soumis aux prélèvements sociaux. Résultat, une partie de ces gains part directement dans les caisses de l’État, réduisant encore leur rentabilité réelle.

Certains plans à préserver

Tout le monde n’est pas concerné par cette mesure. Si vous avez un PEL ouvert avant le 1er mars 2011, bonne nouvelle : vous pouvez le garder aussi longtemps que vous le souhaitez. Le taux de ces anciens plans est souvent bien plus avantageux que les produits actuels. Et surtout, votre banque ne peut pas vous imposer sa clôture.

« Pour les PEL anciens, on parle parfois de taux autour de 4 %, ce qui est exceptionnel aujourd’hui », souligne un expert en épargne.

Ces anciens plans offrent donc un refuge intéressant pour ceux qui les détiennent encore. À l’heure où les produits d’épargne se montrent moins généreux, ces PEL font figure de perle rare.

Un bon moment pour faire le point

Face à cette vague de clôtures à venir, il est temps pour chaque épargnant de vérifier la date d’ouverture de son PEL. Si vous êtes concerné par la réforme, mieux vaut anticiper et réfléchir à une solution de repli, comme une assurance vie, un livret à haut rendement ou une autre stratégie d’épargne à moyen terme.

Le courrier envoyé par les banques n’est pas une menace, mais un rappel : votre contrat arrive à expiration, et il faudra trouver une alternative pour continuer à faire fructifier votre argent dans de bonnes conditions.

Pour les plus prévoyants, cette transition peut être l’occasion de revoir l’ensemble de leur stratégie patrimoniale. Et qui sait, peut-être d’opter pour un placement plus adapté à leurs projets d’aujourd’hui.


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