Afficher les titres Masquer les titres
Les nouvelles mesures prévues pour le chèque énergie en 2025 inquiètent fortement les associations de consommateurs et les acteurs sociaux. Le dispositif, destiné à aider les ménages modestes à régler leurs factures d’énergie, pourrait exclure un grand nombre de bénéficiaires. La réduction du budget et la modification des critères d’éligibilité risquent de réduire le soutien accordé aux foyers les plus vulnérables.
Un budget en baisse et des critères révisés
Le gouvernement a décidé de diminuer significativement le budget du chèque énergie. Pour 2025, seulement 615 millions d’euros seront alloués, contre 795 millions l’année précédente, soit une baisse de 180 millions, rapporte Le Monde. Cette réduction pourrait entraîner soit une diminution du nombre de bénéficiaires, soit des montants accordés plus faibles.
La suppression de la taxe d’habitation en 2023 a également bouleversé le mode d’attribution. Alors que le chèque était auparavant envoyé automatiquement, il dépendra désormais d’une analyse croisée de plusieurs sources :
- Informations fiscales ;
- Données des fournisseurs d’énergie ;
- Fichiers des gestionnaires de réseau ;
- Déclarations individuelles des foyers ;
Une plateforme en ligne et un formulaire papier seront disponibles entre septembre 2025 et février 2026. Les experts jugent ce délai trop court, ce qui pourrait exclure les publics moins informés ou peu à l’aise avec les démarches administratives, notamment les personnes âgées et les ménages en grande précarité.
Des critères qui changent et des montants qui peinent à suivre
Le calcul du chèque énergie va aussi évoluer. Le montant sera désormais défini selon le foyer fiscal titulaire du contrat d’énergie et non plus en fonction du nombre de personnes dans le ménage. Cette nouvelle règle pénalise les familles dont certains membres font des déclarations séparées.
Actuellement, l’aide varie entre 48 et 277 euros par an, un montant qui n’a pas été réévalué depuis 2019. Dans le même temps, les tarifs de l’énergie ont fortement augmenté :
- Électricité (tarifs réglementés) : +40% ;
- Gaz (tarifs réglementés) : +60% ;
Ce décalage accentue la difficulté pour les foyers modestes. En 2024, 1,2 million de ménages ont déjà connu des problèmes de paiement ; parmi eux, 309 000 ont subi des coupures totales et 937 000 des réductions de puissance, limitant l’utilisation normale des appareils électriques.
Des associations qui tirent la sonnette d’alarme
Face à cette situation, le médiateur de l’énergie et diverses associations demandent des mesures concrètes :
- Une augmentation immédiate de 40% du montant du chèque énergie ;
- Une simplification drastique des démarches ;
- L’automatisation complète du dispositif d’ici 2026 ;
- L’extension des critères d’éligibilité ;
Ces organisations proposent de mobiliser une partie du Fonds social pour le climat européen, qui devrait apporter plus d’un milliard d’euros par an entre 2026 et 2032. Cela permettrait de renforcer le soutien aux ménages les plus précaires.
Le médiateur insiste : Il est crucial d’agir avant l’hiver 2025-2026. Sans ajustements rapides, des centaines de milliers de foyers risquent de se retrouver sans solution pour payer leurs factures d’énergie. L’enjeu dépasse le simple soutien financier, il s’agit de garantir un accès à un service essentiel pour les populations vulnérables.
Vers un soutien renforcé ?
La question du chèque énergie illustre bien le défi des pouvoirs publics : comment protéger les ménages modestes alors que les tarifs continuent d’augmenter et que la transition énergétique impose de nouvelles dépenses ? Les associations espèrent que ces recommandations seront entendues pour éviter que la précarité énergétique ne s’aggrave.
En attendant, les foyers devront surveiller de près leurs droits et s’informer sur les nouvelles démarches pour ne pas être exclus de cette aide vitale. La vigilance reste de mise pour que chaque ménage puisse traverser l’hiver avec un minimum de sécurité énergétique.