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Imaginez la scène : vous attendez vos vacances depuis des mois, et voilà qu’une grippe ou une gastro vient tout gâcher. Jusqu’ici, ces jours perdus étaient irrémédiablement déduits de votre quota de congés. Mais une nouvelle directive européenne pourrait bien tout changer. Si la France suit le mouvement, il sera bientôt possible de rattraper ses jours de congés perdus à cause d’une maladie survenue pendant les vacances.
L’Europe pousse à revoir les règles
En matière de droit du travail, la France et l’Union européenne ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. Certaines lois nationales ne correspondent pas exactement aux décisions européennes. C’est précisément le cas pour la gestion des congés payés en cas de maladie pendant les vacances.
Récemment, Bruxelles a rappelé à la France qu’elle devait se mettre en conformité avec une jurisprudence européenne claire : lorsqu’un salarié tombe malade pendant ses vacances et qu’un arrêt maladie est établi, ces jours ne devraient pas être déduits de ses congés. Au contraire, il devrait avoir la possibilité de les récupérer ultérieurement.
Ce que prévoit la directive
Actuellement, dans plusieurs pays européens, cette règle est déjà appliquée : un salarié malade pendant ses vacances ne perd pas ses jours de repos. Ces derniers sont replacés dans son solde pour être pris plus tard.
En France, c’est tout l’inverse. La loi ne prévoit aucune compensation. Concrètement, si vous partez deux semaines en vacances et que vous tombez malade cinq jours, ces cinq jours sont tout de même déduits de vos congés, même si vous avez passé la majeure partie du temps alité.
L’Union européenne estime que cela n’est pas juste. Selon sa jurisprudence, « un congé payé est fait pour que le salarié se repose, qu’il soit en bonne santé et qu’il puisse donc reprendre le travail en forme ». En cas de maladie, l’objectif de repos n’est pas atteint, ce qui justifie la possibilité de récupérer les jours perdus.
Pourquoi ce changement serait une petite révolution
Si cette règle venait à être appliquée en France, elle représenterait une avancée majeure pour les droits des salariés. Fini le sentiment d’être doublement pénalisé : par la maladie et par la perte de jours de congés.
Les avantages pour les travailleurs seraient multiples :
- Ne plus perdre de jours de repos à cause d’une maladie imprévue ;
- Améliorer la qualité de la récupération physique et mentale après un arrêt maladie ;
- Réduire le stress lié à l’idée de « gâcher » ses congés annuels.
Côté employeurs, cela demanderait une adaptation administrative, mais pourrait aussi améliorer le bien-être et la motivation des salariés. Un salarié reposé et en bonne santé est souvent plus productif et impliqué.
Une application encore incertaine en France
Pour l’instant, rien n’est acté. La directive européenne fixe le cadre, mais chaque État membre doit l’intégrer dans sa législation nationale. En clair, la France doit encore transposer cette règle dans son droit du travail pour qu’elle devienne applicable.
Il est donc probable que des discussions s’ouvrent prochainement entre partenaires sociaux, syndicats et gouvernement pour déterminer comment mettre en œuvre cette compensation. Des ajustements seront nécessaires, notamment sur la façon de justifier l’arrêt maladie pendant les vacances et sur le délai pour récupérer les jours perdus.
Et maintenant ?
Le message de l’Europe est clair : tomber malade pendant ses vacances ne devrait pas coûter de jours de congés. La balle est désormais dans le camp de la France. Si le texte est transposé, des millions de salariés pourraient voir leurs droits renforcés et leur été — ou leurs vacances d’hiver — considérablement protégés.
En attendant, cette mesure reste au stade de la recommandation. Mais pour beaucoup, elle serait une véritable bouffée d’air frais, synonyme de vacances enfin sereines, même face aux imprévus de santé.
