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La saison des avis de taxe foncière arrive à grands pas, et pour beaucoup de Français, ce courrier rime avec mauvaise surprise. Pourtant, certains propriétaires ont trouvé des moyens simples et légaux pour réduire cette facture… et parfois en seulement quelques semaines.
Une facture qui grimpe d’année en année
Dès cet été, plus de 32 millions de propriétaires recevront leur avis de taxe foncière. Qu’il s’agisse d’une maison, d’un appartement, d’un terrain ou d’un local commercial, tous les biens possédés au 1er janvier 2025 sont concernés. Et cette dépense pèse de plus en plus lourd. En douze ans, l’impôt a bondi d’environ 33 %. En 2013, un propriétaire payait en moyenne 800 euros ; aujourd’hui, la note tourne autour de 1 092 euros.
Les trois dernières années ont été particulièrement rudes. En 2023, la hausse a atteint 7,1 %, puis 3,9 % en 2024. Pour 2025, une augmentation minimale de 1,3 % est déjà annoncée. Et ce n’est qu’un plancher : chaque commune peut décider d’appliquer une hausse supplémentaire.
Comprendre comment est calculée la taxe foncière
Pour espérer la réduire, il faut d’abord savoir comment cet impôt est calculé. La Direction générale des Finances publiques (DGFIP) se base sur plusieurs critères : la surface en mètres carrés, le type de bien (logement, commerce, parking), et la valeur cadastrale, c’est-à-dire le loyer théorique que le bien rapporterait s’il était loué. À cela s’ajoutent ce que l’administration appelle des « éléments de confort ».
Ces équipements influencent directement le montant à payer. On parle par exemple de l’eau courante, de l’électricité, du gaz, du raccordement au tout-à-l’égout, du nombre de sanitaires, de radiateurs, ou encore de la présence d’un vide-ordures. Le fisc traduit chacun de ces éléments en surface supplémentaire, ce qui augmente mécaniquement la taxe foncière.
Un exemple concret : –8 % en quelques gestes
Contacté par le Journal du Net, un propriétaire raconte avoir allégé sa facture en apportant de petites modifications chez lui. « J’ai remplacé ma baignoire par une douche, retiré un radiateur dans un petit cagibi que je n’utilisais presque pas, et coupé l’eau dans mon sous-sol« , explique-t-il.
Ces changements n’ont rien d’anodin. « Pour la baignoire, le fisc ajoutait 5 m² de surface. Avec une douche, ce n’est plus que 3,5 m²« , précise le contribuable. En coupant l’eau du sous-sol, il a pu faire reclasser cette pièce comme simple espace de stockage, et non plus comme surface habitable.
Bilan : sa taxe foncière est passée de 957 € à 880,44 €, soit une économie annuelle de 76,56 €. Une somme qui, cumulée sur plusieurs années, devient loin d’être négligeable.
Les démarches à effectuer pour mettre à jour son dossier
Pour bénéficier de cette réduction, il ne suffit pas de réaliser les travaux. Il faut impérativement informer l’administration fiscale des changements. Cela se fait directement depuis l’espace personnel du site impots.gouv.fr. Il suffit d’aller dans la rubrique « Gérer mes biens immobiliers » et de mettre à jour la fiche descriptive du logement.
Ces déclarations permettent à la DGFIP de recalculer la surface prise en compte et de réajuster la taxe. Omettre cette étape, c’est risquer de payer inutilement pour des équipements ou pièces qui ne sont plus utilisés comme avant.
Pourquoi c’est le bon moment d’agir
La hausse continue de la taxe foncière incite de plus en plus de propriétaires à chercher des solutions. Les communes, confrontées à la baisse de certaines dotations, n’hésitent plus à augmenter leur taux pour financer leurs projets. Résultat : même si l’augmentation nationale semble faible, la facture peut grimper bien plus vite localement.
En agissant maintenant, les propriétaires peuvent donc éviter que leur impôt ne gonfle inutilement dans les prochaines années. Et dans un contexte où chaque euro compte, revoir la description de son logement auprès du fisc peut être un geste simple mais efficace.
En résumé
Si votre bien possède des équipements ou des pièces que vous n’utilisez plus, ou que vous pouvez transformer sans perdre en confort, il peut être intéressant de les déclarer à la DGFIP. Une douche plutôt qu’une baignoire, un radiateur retiré dans une pièce inutilisée, un sous-sol reclassé en zone de stockage… Autant d’astuces légales qui peuvent réduire la taxe foncière de plusieurs dizaines d’euros chaque année.
Avec un peu d’anticipation et quelques démarches en ligne, il est donc possible de limiter l’impact de cet impôt local, sans attendre que la prochaine hausse vienne encore alourdir le budget des ménages.