À la veille de sa chute, le gouvernement publie les nouvelles règles du chèque énergie : les nouveautés

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Quelques heures à peine avant sa chute historique, le gouvernement de François Bayrou a surpris tout le monde. Le 8 septembre 2025, un communiqué officiel est tombé : les nouvelles règles du chèque énergie pour cette année. Une annonce de dernière minute qui vise à rassurer des millions de foyers, tout en laissant planer l’incertitude sur l’avenir du dispositif.

Un dernier geste avant la fin

Dans ce communiqué, Bercy confirme que le chèque énergie 2025 sera bien versé en novembre. Mais les modalités changent : fini l’envoi automatique pour tout le monde. L’attribution dépend désormais d’un croisement de fichiers entre la Direction des finances publiques, les gestionnaires de réseau et les fournisseurs d’électricité. En clair, le système se complexifie.

Désormais, deux cas de figure :

  • identification automatique pour la majorité des foyers, avec réception d’un courrier début octobre puis du chèque en novembre ;
  • démarche volontaire pour les autres (jeunes, colocataires, ménages ayant déménagé…), via un portail en ligne ouvert mi-octobre, avec une date limite fixée au 28 février 2026.

Éteindre l’incendie de 2024

Cette annonce in extremis est aussi une manière de corriger le fiasco de l’an dernier. En 2024, près d’un million de foyers avaient été privés de leur chèque énergie après la suppression de la taxe d’habitation, qui servait de base au calcul. Le guichet de réclamation avait très mal fonctionné, laissant environ 900 000 ménages sur le carreau. Cette fois, le gouvernement voulait montrer qu’il avait appris de ses erreurs.

Une aide sauvée pour 2025, mais incertaine après

Si la chute du gouvernement bouleverse la scène politique, elle ne remet pas en cause l’aide prévue pour 2025. Le communiqué publié le 8 septembre a une valeur juridique : il sécurise la distribution de l’aide pour cette année. En revanche, rien n’est garanti pour 2026. Le futur exécutif devra faire face à une dette record et à une assemblée critique, ce qui pourrait fragiliser le dispositif social.

Des critiques de plus en plus fortes

Depuis plusieurs années, la pertinence du chèque énergie est questionnée. La Cour des comptes avait déjà pointé du doigt en 2022 un ciblage jugé inefficace. Trop de bénéficiaires ne sont pas réellement en situation de précarité énergétique, tandis qu’un quart des foyers qui en ont besoin passent à côté. Résultat : le dispositif est perçu comme une aide au pouvoir d’achat, plutôt qu’un véritable outil de lutte contre la pauvreté énergétique.

En mai 2025, un rapport conjoint de l’Inspection générale des finances et de l’Inspection de l’environnement a été encore plus sévère. Il considère le dispositif comme « dommageable à la biodiversité », car l’aide peut servir à financer des énergies polluantes comme le gaz ou le fioul. En pratique, l’État subventionne indirectement des consommations qui vont à l’encontre de ses objectifs climatiques.

Un avenir suspendu aux décisions politiques

Avec un budget de près de 800 millions d’euros, le chèque énergie est devenu un sujet sensible. Pour ses défenseurs, il reste un filet de sécurité indispensable face à l’explosion des factures d’électricité et de gaz. Pour ses détracteurs, il s’agit d’une dépense mal ciblée, coûteuse et contraire aux ambitions écologiques. Le prochain gouvernement devra trancher entre maintien, réforme ou suppression pure et simple du dispositif.

En attendant, les 5,8 millions de ménages éligibles peuvent souffler : leur aide pour 2025 est garantie. Mais pour demain, rien n’est écrit. Comme souvent, les décisions budgétaires et politiques auront le dernier mot.


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