Près de 300 automobilistes flashés en 10 jours : premier bilan des nouvelles voitures radars en circulation

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Les automobilistes du Gard n’ont pas tardé à faire connaissance avec les nouvelles voitures radars confiées à des sociétés privées. À peine dix jours après leur déploiement, le premier bilan est déjà lourd : près de 300 excès de vitesse enregistrés. Un chiffre qui alerte la préfecture et qui relance le débat sur ces véhicules de contrôle automatisé.

Un démarrage fulgurant pour les voitures radars

Entre le 22 et le 31 août, pas moins de 286 infractions ont été constatées par ces voitures radars sillonnant le Gard. La préfecture, dans un communiqué publié sur Facebook, a détaillé les chiffres : 35 % des excès concernent des vitesses comprises entre 20 et 50 km/h au-dessus de la limite autorisée. Plus inquiétant encore, 2 % dépassent les 50 km/h. L’un des cas cités fait froid dans le dos : *« un véhicule a été flashé à 150 km/h sur une route limitée à 80 »*.

Ces données, obtenues en seulement dix jours, traduisent l’ampleur du phénomène. Elles confirment que la vitesse reste un facteur majeur d’accidents, et que la mise en circulation de ces nouveaux radars n’est pas passée inaperçue.

Des radars gérés par le privé

Ces voitures radars ne sont pas pilotées par des policiers ou des gendarmes. Leur conduite est assurée par des salariés de sociétés privées, missionnées par l’État. Leur rôle se limite à rouler normalement, tandis que le boîtier installé dans le véhicule effectue les contrôles automatiquement. Les clichés capturés sont ensuite envoyés au Centre national de traitement des infractions routières à Rennes. C’est là que les excès sont validés et que les contraventions partent chez les contrevenants.

Ce mode de fonctionnement suscite parfois la méfiance de certains conducteurs, qui craignent une forme de « radar piège ». La préfecture insiste pourtant : l’objectif n’est pas de piéger les automobilistes mais de renforcer la lutte contre la vitesse excessive.

Un déploiement progressif dans toute la France

Le Gard n’est pas un cas isolé. Son département voisin, l’Hérault, a lui aussi vu arriver ses premiers véhicules début septembre. Petit à petit, ces voitures radars seront présentes dans l’ensemble du pays, dans le cadre d’un plan national de sécurité routière. L’idée est claire : automatiser davantage les contrôles pour libérer du temps aux forces de l’ordre et maintenir une pression constante sur les excès de vitesse.

Des sanctions qui peuvent coûter cher

Les amendes varient selon l’importance du dépassement. Un excès de moins de 20 km/h entraîne une simple contravention et un retrait de points. En revanche, au-delà de 30 km/h, les sanctions s’alourdissent : suspension du permis pouvant aller jusqu’à trois ans, forte amende et perte significative de points. La préfecture du Gard rappelle que *« au-delà des sanctions, ce sont les vies des usagers de la route qui sont en jeu »*.

La pédagogie reste donc un axe central. Si les voitures radars sanctionnent, elles sont aussi censées rappeler l’importance de respecter les règles pour la sécurité de tous.

À quoi servent les recettes des radars ?

Dans les commentaires accompagnant son communiqué, la préfecture a souhaité répondre à une question souvent posée : que devient l’argent collecté grâce aux radars ? Selon les chiffres de la Sécurité routière pour l’année 2023, plusieurs centaines de millions d’euros ont été récoltés. Après qu’une partie ait été affectée au désendettement de l’État (20,9 %), le reste a été réparti entre plusieurs postes :

  • 211 millions d’euros pour améliorer les infrastructures routières et leur sécurité ;
  • 187 millions d’euros pour financer les projets de sécurité routière menés par les collectivités locales ;
  • 340 millions d’euros pour assurer le fonctionnement du contrôle automatisé ;
  • 26 millions d’euros pour moderniser l’investissement en santé, notamment pour mieux prendre en charge les blessés de la route.

La préfecture souligne que cette répartition démontre bien que le but premier n’est pas uniquement financier. Il s’agit avant tout de réduire le nombre d’accidents et de sauver des vies.

Un outil qui divise mais qui fait ses preuves

En seulement dix jours, les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 300 excès de vitesse relevés dans le Gard. Une statistique qui, si elle choque certains automobilistes, conforte les autorités dans leur choix d’élargir le dispositif. Entre prévention et sanction, ces voitures radars se présentent comme un nouvel outil pour améliorer la sécurité routière. Reste à savoir si, sur le long terme, elles permettront de modifier les comportements derrière le volant.


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