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Passer à l’électrique avec une Tesla promet des économies sur le carburant et l’adieu aux stations-service. Mais après douze mois, la réalité financière se révèle souvent plus complexe. Entre coûts inattendus et dépenses régulières, le gain espéré peut fondre comme neige au soleil. Alors, qu’en est-il vraiment des économies annoncées ?
Un ticket d’entrée plus élevé que prévu
L’aventure commence dès l’achat : le prix catalogue n’est que la partie visible de l’investissement. Le premier coût supplémentaire ? L’installation d’une borne de recharge à domicile. Le connecteur mural Tesla coûte environ 475 $, mais faire passer le câblage peut coûter entre 500 € et plus de 2 000 €. Le youtubeur Kevin « The Tech Ninja » raconte : « J’ai payé 1 200 $ juste pour relier mon sous-sol à mon garage ».
À cela s’ajoutent les aides gouvernementales, comme le bonus écologique, qui semblent attractives mais restent soumises à des plafonds de revenus et de prix du véhicule. Ce qui paraît un avantage certain peut rapidement devenir conditionnel selon la situation de l’acheteur.
Les économies sur le carburant : moins simples qu’il n’y paraît
L’un des arguments principaux de Tesla est le coût réduit du « carburant ». À domicile, c’est vrai : parcourir 100 km en Model Y coûte environ 3,20 $ contre 9,68 $ pour un SUV essence équivalent, soit trois fois moins. Sur un an, l’économie peut dépasser les 1 500 $.
Mais dès que l’on utilise les Superchargeurs, le prix du kWh peut atteindre 0,60 $, multipliant presque par quatre le coût de la recharge. Pour les grands voyageurs ou ceux sans accès à une borne à domicile, l’avantage économique diminue fortement, et la promesse d’économies spectaculaires s’amenuise.
Les dépenses souvent oubliées : assurance et dépréciation
Deux postes majeurs pèsent lourd dès la première année. D’abord, l’assurance. Assurer une Tesla reste onéreux. La prime annuelle moyenne pour un Model Y atteint 3 112 $, soit 1 213 $ de plus qu’un Toyota RAV4, un concurrent direct. Ce surcoût, lié aux réparations spécifiques et aux pièces coûteuses, réduit considérablement les économies de carburant.
Ensuite, il y a la dépréciation, souvent le coût le plus important. Alors que les Tesla conservaient leur valeur, le marché a changé. Selon iSeeCars, le Model Y perd 60,4 % de sa valeur sur cinq ans, contre 45,6 % pour la moyenne du secteur. L’analyste précise : « La dépréciation reste l’aspect le plus coûteux de l’achat d’un véhicule neuf, et la différence entre les types de véhicules peut représenter des dizaines de milliers de dollars de valeur perdue ». La première année, une voiture neuve peut perdre 20 à 30 % de sa valeur, un « coût » silencieux qui éclipse toutes les autres économies.
Une vision à long terme
Après un an, le bilan financier de nombreux propriétaires se résume souvent à un jeu à somme nulle. Les économies visibles sont annulées par les frais cachés. L’électrique n’offre ses véritables bénéfices qu’à long terme, après plusieurs années de possession.
Pour profiter pleinement des avantages financiers d’une Tesla, il faut adopter une vision sur le long terme et considérer l’achat comme un marathon plutôt qu’un sprint. L’investissement initial, les coûts récurrents et la dépréciation sont autant de facteurs à anticiper pour ne pas être surpris.
Des comptes à nuancer
En résumé, le passage à une Tesla apporte certes des avantages : confort de conduite, réduction des frais de carburant à domicile et plaisir de conduire électrique. Mais le gain économique immédiat reste limité pour beaucoup. Comprendre les coûts cachés, ajuster sa routine de recharge et se projeter sur plusieurs années est essentiel pour tirer pleinement profit de son véhicule.
Alors, si vous envisagez l’électrique, prenez le temps d’analyser votre usage, vos déplacements et votre budget global. Les économies sont possibles, mais elles exigent un peu de planification et de patience.
