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Le rêve de nombreux automobilistes — passer sous les radars sans être vu — n’est plus seulement une rumeur. Au Royaume-Uni, une enquête révèle que certains conducteurs utilisent des techniques pour rendre leur véhicule difficilement lisible par les caméras. Ces pratiques inquiètent les autorités qui voient là un vrai danger pour la sécurité routière.
Plaques 3D et 4D : l’illusion qui trompe les caméras
La manipulation la plus répandue consiste à poser des plaques d’immatriculation en relief ou recouvertes de films réfléchissants. Ces plaques jouent sur la lumière et les reliefs pour créer une illusion optique qui perturbe les systèmes de lecture automatique. Le résultat : la caméra capte une image brouillée et le logiciel ne parvient pas à identifier le numéro.
Certaines méthodes sont simples : un film brillant, un vernis particulier ou des reliefs ajoutés sur les caractères suffisent à fausser la lecture. D’autres vont plus loin en modifiant la forme des lettres ou la taille des chiffres pour créer une confusion lors du passage devant un dispositif ANPR (Automatic Number Plate Recognition).
Techniques repérées et risques juridiques
Parmi les astuces illégales relevées par les enquêteurs, on trouve :
- Application de films réfléchissants renvoyant la lumière des flashes pour rendre la plaque illisible ;
- Ajout de surfaces en relief créant une illusion optique face aux caméras ;
- Modification de la police ou de la taille des caractères pour tromper les logiciels de lecture ;
- Clonage de plaques pour imiter un autre véhicule et échapper à l’identification ;
Ces pratiques sont strictement interdites et punies par la loi. Le clonage, en particulier, entraîne des conséquences lourdes pour les victimes, qui reçoivent des amendes injustifiées et doivent engager des démarches longues pour prouver leur innocence.
Pourquoi ces astuces séduisent-elles ?
Avec la multiplication des radars fixes et mobiles, certains conducteurs cherchent des palliatifs pour éviter les contraventions. L’idée d’une « voiture invisible » séduit, car elle promet de la tranquillité. Mais cette illusion incite aussi à des comportements plus dangereux : excès de vitesse, comportement plus agressif sur la route.
Face à cette tentation, les autorités rappellent que contourner les dispositifs de contrôle met en danger tous les usagers et fragilise le dispositif de surveillance, qui sert aussi à repérer les véhicules volés ou impliqués dans des délits.
Des limites technologiques mises à nu
Les systèmes de lecture automatique ne sont pas infaillibles. Selon certains experts, le taux d’erreur peut atteindre plusieurs pourcents, en partie à cause de ces modifications visuelles. Améliorer les algorithmes de reconnaissance reste une priorité pour les fabricants de solutions de surveillance.
Les chercheurs travaillent sur des outils plus robustes : algorithmes affinés, recoupement des données et capteurs complémentaires. Parmi les pistes, on étudie l’usage de balises RFID ou le croisement d’informations entre caméras et capteurs embarqués pour limiter les manipulations.
Sanctions et réponses des autorités
Au Royaume-Uni, l’usage de telles plaques ou modifications visuelles est puni d’une amende et d’autres sanctions. En France, la réglementation est également stricte : toute altération empêchant l’identification d’une plaque est illégale et passible de sanctions. Les experts demandent parfois des peines plus dissuasives, estimant que les amendes actuelles sont insuffisantes.
Les forces de l’ordre et les autorités techniques planchent sur des réponses : durcir les contrôles, renforcer la réglementation et moderniser les dispositifs de lecture pour qu’ils détectent mieux les altérations. L’objectif est de préserver l’efficacité du contrôle automatisé tout en protégeant les usagers.
Ce qu’il faut retenir
Rendre sa voiture « invisible » aux radars peut sembler astucieux, mais c’est dangereux et illégal. Entre le risque d’échapper à une infraction et la possibilité de faciliter des délits plus graves, ces pratiques fragilisent la sécurité collective. Mieux vaut opter pour des solutions légales, comme les alertes radars proposées par des applications, et respecter les règles pour protéger tout le monde sur la route.

