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La question intrigue, alimente les débats, et pousse parfois à se comparer : à partir de quel revenu mensuel peut-on dire qu’on fait partie des « riches » en France ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est pas nécessaire de rouler en voiture de luxe ou de posséder trois résidences secondaires pour franchir ce cap symbolique. Chaque année, l’Observatoire des inégalités se penche sur la répartition des revenus dans le pays et fixe un seuil. Et cette année encore, les résultats ont de quoi surprendre.
Une notion plus subjective qu’il n’y paraît
Demandez autour de vous ce que signifie « être riche » et vous verrez : chacun a sa propre définition. Pour certains, c’est pouvoir partir en vacances sans compter ; pour d’autres, c’est ne pas avoir à vérifier son compte à chaque fin de mois. Autrement dit, la notion de richesse est très personnelle. Pourtant, pour mieux comprendre les inégalités, les statisticiens tentent de poser un cadre plus clair.
L’Observatoire des inégalités publie chaque année un rapport qui classe les Français en trois grandes catégories de revenus : classe populaire ; classe moyenne ; classe aisée. Pour établir ce classement, les experts se basent sur un indicateur simple mais parlant : le niveau de vie médian. C’est-à-dire la barre au-dessus de laquelle se situent 50 % des Français, et en dessous, l’autre moitié.
Le vrai seuil de richesse est plus bas qu’on ne le pense
Alors, à combien faut-il prétendre pour entrer dans la catégorie des « riches » ? D’après une récente enquête du ministère du Travail, les Français estiment qu’on devient riche à partir de 5 000 euros de revenus mensuels. En réalité, le chiffre est légèrement inférieur.
Le directeur de l’Observatoire, Louis Maurin, explique leur méthodologie au journal Le Figaro : « Si le seuil de pauvreté est défini comme la moitié du revenu médian, alors le seuil de richesse, lui, correspond au double. » Et selon les dernières données de 2025, cela équivaut à un revenu de 4 056 euros net après impôts, pour une personne seule sans enfants à charge.
Un revenu élevé, mais pas inatteignable
Concrètement, cela revient à toucher environ 6 130 euros brut par mois. Si l’on prend en compte le net avant impôts, cela donne environ 4 850 euros. Des sommes importantes, mais finalement pas si éloignées de ce que les Français imaginent lorsqu’on évoque la richesse.
Ce seuil reste toutefois à nuancer. Une famille avec plusieurs enfants ou vivant dans une grande ville où les prix de l’immobilier flambent ne ressentira pas nécessairement le même « confort » qu’une personne seule vivant en zone rurale, même avec les mêmes revenus.
Combien de Français sont concernés ?
Difficile de donner un chiffre exact, car tout dépend de la situation personnelle de chacun. Mais selon les estimations disponibles, environ 8 % des salariés du secteur privé atteindraient ou dépasseraient ce seuil. Côté fonctionnaires, ils seraient à peine 3 %, selon l’Insee.
À cela s’ajoutent environ 750 000 retraités qui touchent une pension d’au moins 4 000 euros par mois. En tout, cela représenterait autour de 2,5 millions de personnes en France pouvant être considérées comme riches… sur le papier du moins.
Des revenus qui ne racontent pas toute l’histoire
Ce chiffre de 4 056 euros net ne tient pas compte d’un certain nombre de critères qui peuvent pourtant tout changer. Le nombre d’enfants à charge ; le coût de la vie selon les régions ; les dépenses fixes comme un loyer ou un crédit ; les aides perçues ou non… Tous ces éléments peuvent influencer fortement le ressenti financier d’un individu, même avec un revenu « élevé ».
Autrement dit, si ce seuil permet d’établir un repère statistique, il ne reflète pas toujours la réalité vécue par chacun. C’est un point de départ pour mieux comprendre les écarts de niveau de vie, mais il ne faut pas l’interpréter comme une vérité universelle.
Finalement, être riche, ce n’est pas seulement une question de chiffre sur une fiche de paie. C’est aussi – et peut-être surtout – une affaire de perception, de stabilité, et de capacité à vivre sans trop de contraintes financières au quotidien.
