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- Pourquoi les virements entre livrets sont désormais interdits
- Quels comptes sont concernés par cette règle ?
- Un fonctionnement plus long mais plus sécurisé
- Les virements vers les livrets de proches sont aussi bloqués
- Les bons réflexes à adopter pour gérer son épargne
- Que se passe-t-il si l’on tente un virement interdit ?
- L’exception prévue pour les mineurs
- Une tendance qui s’étend en Europe
- Un changement contraignant mais sécurisant
La nouvelle réglementation bancaire a surpris plus d’un Français. Désormais, impossible de déplacer librement son argent d’un livret d’épargne à un autre, même lorsqu’il s’agit de ses propres comptes. Derrière cette mesure se cache un objectif clair : renforcer la sécurité des usagers et limiter les fraudes, quitte à compliquer un peu la gestion de son budget au quotidien. Alors, que faut-il retenir de cette interdiction et comment adapter ses habitudes ?
Pourquoi les virements entre livrets sont désormais interdits
Depuis quelques années, les établissements bancaires français appliquent des règles plus strictes sur les comptes épargne. Ce changement résulte d’une volonté européenne, via la directive DSP2, et d’un appui direct du ministère de l’Économie. Autrefois, il suffisait de quelques clics pour transférer de l’argent d’un Livret A vers un LDDS, ou même vers le livret d’un proche. Mais ces pratiques ouvraient la porte aux arnaques et aux détournements.
Aujourd’hui, tout transfert doit obligatoirement passer par un compte courant appartenant au titulaire. Cette étape supplémentaire permet de tracer chaque opération et de vérifier l’identité de la personne à l’origine du mouvement. Les banques rappellent régulièrement cette règle à leurs clients, afin d’éviter les mauvaises surprises.
Quels comptes sont concernés par cette règle ?
La restriction s’applique à la quasi-totalité des produits d’épargne. Sont concernés :
- le Livret A ;
- le LDDS (livret de développement durable et solidaire) ;
- le LEP (livret d’épargne populaire) ;
- le Livret Jeune ;
- les comptes sur livret fiscalisés ;
- les comptes à terme.
En clair, peu importe la banque ou le nombre de livrets que vous possédez, le passage par le compte courant est désormais incontournable. Il n’est donc plus possible d’arbitrer rapidement ses économies d’un support à un autre.
Un fonctionnement plus long mais plus sécurisé
Le transfert direct entre deux livrets est devenu impossible. Concrètement, il faut :
- retirer la somme de son premier livret vers son compte courant ;
- puis verser à nouveau l’argent depuis le compte courant vers le livret cible.
Ce double mouvement peut sembler contraignant, mais il limite les risques de fraude et améliore la traçabilité des fonds. Pour les usagers, cela implique surtout d’anticiper un délai un peu plus long et de redoubler de vigilance lors de gros montants.
Les virements vers les livrets de proches sont aussi bloqués
Autre changement majeur : il est interdit d’envoyer directement de l’argent vers le livret d’un tiers. Même entre parents et enfants majeurs, la transaction est bloquée. Cette interdiction vise à limiter le blanchiment et à sécuriser les échanges financiers. La seule exception tolérée concerne les mineurs sous la responsabilité d’un parent ou d’un tuteur légal.
Ces règles peuvent surprendre les familles habituées à verser de l’argent de poche sur le livret d’un enfant étudiant. Désormais, il faut passer par le compte courant de la personne concernée avant d’alimenter son épargne.
Les bons réflexes à adopter pour gérer son épargne
Pour s’adapter à cette nouvelle organisation, mieux vaut prendre quelques habitudes simples :
- anticiper le temps supplémentaire induit par les deux opérations ;
- vérifier l’IBAN avant chaque virement ;
- utiliser uniquement l’application ou l’espace en ligne officiel de sa banque ;
- suivre les notifications envoyées par son établissement en cas de modification des procédures.
Ces pratiques offrent une meilleure visibilité sur ses finances et permettent d’éviter toute erreur, en particulier lorsqu’il s’agit d’alimenter régulièrement les comptes épargne des enfants ou petits-enfants.
Que se passe-t-il si l’on tente un virement interdit ?
Si un client essaie malgré tout d’envoyer de l’argent directement d’un livret à un autre, la transaction est immédiatement bloquée. Dans certains cas, la demande peut d’abord être enregistrée puis annulée après contrôle. Le service client de la banque prend alors contact pour rappeler la marche à suivre : toujours passer par le compte courant.
En cas de doute, il est conseillé de demander directement l’avis d’un conseiller bancaire. Celui-ci pourra préciser les interdictions et proposer des solutions adaptées, notamment pour les familles souhaitant gérer l’épargne de leurs enfants.
L’exception prévue pour les mineurs
La seule souplesse de cette réglementation concerne les enfants mineurs. Les parents ou tuteurs légaux peuvent toujours verser de l’argent sur leur livret, même si celui-ci est ouvert dans une autre banque. Cette exception disparaît automatiquement à la majorité de l’enfant, car la loi impose alors une stricte séparation des patrimoines.
Dans le cas de familles recomposées ou sous délégation d’autorité parentale, un justificatif officiel peut être exigé par la banque pour prouver le statut de tuteur. Certaines enseignes proposent d’ailleurs des virements programmés pour simplifier l’alimentation régulière des livrets des enfants.
Une tendance qui s’étend en Europe
La France applique déjà strictement ces règles inspirées par la directive européenne DSP2. Mais d’autres pays de l’Union suivent la même voie. L’objectif est de parvenir à une uniformisation des procédures, afin que chaque citoyen ait les mêmes droits et obligations, quel que soit l’établissement bancaire.
En s’habituant dès aujourd’hui à ces nouvelles pratiques, chacun se prépare plus sereinement à cette harmonisation. Si la gestion quotidienne demande un peu plus de rigueur, elle garantit en échange une meilleure sécurité et une confiance renforcée dans le système bancaire.
Un changement contraignant mais sécurisant
La fin des virements directs entre livrets oblige les épargnants à revoir leurs habitudes, mais elle apporte une protection supplémentaire contre les fraudes. Passer par son compte courant peut sembler une étape de plus, mais cette règle permet d’assurer une transparence totale sur les flux financiers. Au final, ces restrictions, parfois perçues comme lourdes, renforcent la sécurité des épargnants et préparent une gestion plus homogène au niveau européen.