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Travailler durant des décennies en Belgique donne droit à une pension bien méritée. Mais à combien s’élève réellement cette pension en 2025, quand on a cotisé toute sa vie dans le pays ? Alors que de nouvelles règles sont entrées en vigueur cette année, voici un aperçu clair et humain de ce que vous pouvez attendre, en fonction de votre carrière, de votre situation familiale et de vos revenus.
Un système basé sur la solidarité
La Belgique fonctionne avec un régime de retraite par répartition : les actifs financent les pensions des retraités. Ce modèle repose sur la solidarité intergénérationnelle, via l’Office national des pensions (ONP). En 2025, plusieurs changements ont été introduits. L’âge légal de départ passe désormais à 66 ans, et les conditions pour bénéficier de la pension minimum ont été resserrées. En revanche, un bonus a été ajouté pour ceux qui choisissent de prolonger leur activité professionnelle au-delà de l’âge requis.
Quels critères pour une pension à taux plein ?
Pour toucher une pension complète, il faut avoir cotisé pendant 45 années à temps plein, ce qui correspond à 14 040 journées équivalentes. Le calcul prend en compte la rémunération moyenne, revalorisée en fonction du coût de la vie, divisée par 45. Ensuite, un taux familial est appliqué :
- 60 % pour une personne seule ;
- 75 % pour un couple, si ce taux est plus avantageux que deux pensions séparées.
Ce système tient compte de la situation conjugale et des ressources du ménage, afin d’ajuster la pension au plus juste.
Des cotisations réparties entre employeur et salarié
Les cotisations sociales sont prélevées chaque mois : 16,36 % du salaire brut, réparties entre le salarié (7,50 %) et l’employeur (8,86 %). Pour les salariés qui bénéficient de congés payés, la base de calcul est majorée de 8 %. Les trois grands régimes belges sont concernés : salariés, indépendants et fonctionnaires. Même les périodes de travail à l’étranger peuvent entrer dans le calcul si le pays est lié à la Belgique par une convention, comme c’est le cas de la France.
Quel montant pouvez-vous espérer ?
En 2025, une pension complète pour une carrière entière de 45 ans donne droit à :
- 2 260,26 € brut par mois pour un couple (taux de 75 %) ;
- 1 808,77 € brut par mois pour une personne seule (taux de 60 %).
Ces montants sont régulièrement indexés pour suivre l’évolution des prix. D’autres éléments peuvent influencer la pension : travail à temps partiel, invalidité, ou statut mixte (salarié et indépendant). En cas de carrière incomplète, le montant est calculé au prorata, selon les années effectivement cotisées.
Et si vous partez avant 66 ans ?
La retraite anticipée est encore possible en 2025 dès 60 ans, à condition d’avoir travaillé pendant 46 ans. Pour ceux qui continuent de travailler après leur retraite, le cumul emploi-retraite est autorisé sans plafond si l’âge légal est atteint ou si la carrière est complète. Sinon, un plafond de revenus annuels s’applique – par exemple, 7 876 € pour les flexi-jobs. Au-delà, la pension peut être diminuée, voire suspendue.
Et pour le conjoint survivant ?
En Belgique, un conjoint veuf peut percevoir une pension de survie (sans limite de durée) ou une allocation de transition (temporaire, entre 12 et 24 mois). Un ex-conjoint divorcé peut également y avoir droit, sous certaines conditions. Le cumul entre pension personnelle et pension de réversion est plafonné à l’équivalent d’une carrière complète, soit 14 040 journées cotisées.
Que se passe-t-il si vous avez travaillé dans plusieurs pays ?
Pour les frontaliers, la pension est partagée entre les pays concernés. Par exemple, si vous avez travaillé en France et en Belgique, chacun versera sa part. La demande doit être faite dans votre pays de résidence – la France par exemple – entre 4 et 8 mois avant le départ. C’est ensuite la caisse française qui se chargera de la coordination avec l’ONP belge.
Le système de pension belge reste solide malgré les ajustements. Il récompense les longues carrières tout en gardant une certaine souplesse pour les parcours mixtes. Pour les futurs retraités, le plus important est de vérifier régulièrement leur relevé de carrière afin de s’assurer que tout est bien pris en compte.