Héritage : « J’ai donné de l’argent à mon fils à ces moments précis, et je n’ai jamais eu à payer d’impôts »

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Beaucoup de Français ignorent qu’il est possible de transmettre de l’argent à ses proches sans être imposé, à condition de respecter certaines règles. Ce mécanisme, appelé présent d’usage, permet d’effectuer des dons lors d’occasions précises comme un anniversaire, un mariage ou une réussite scolaire, sans affecter la succession. Bien utilisé, il offre un cadre légal simple pour faire plaisir à ses proches tout en restant en règle avec le fisc.

Qu’est-ce qu’un présent d’usage ?

Un présent d’usage est un don d’un montant raisonnable offert à l’occasion d’un événement particulier. Il se distingue d’une donation classique qui entre dans la fiscalité successorale. Le don peut prendre différentes formes : argent liquide, virement, chèque, ou même bijoux, tant que sa valeur reste proportionnée aux revenus du donateur.

L’administration fiscale n’accepte l’exonération que si le don se fait lors d’événements précis reconnus socialement. Il est donc crucial de bien distinguer le présent d’usage d’une donation traditionnelle, sous peine de complications. Cette distinction protège le donateur tout en permettant d’offrir un geste significatif à ses proches.

Quelles occasions permettent ces dons ?

Les présents d’usage peuvent accompagner aussi bien les fêtes religieuses que les événements civils :

  • Pentecôte, Ascension, Assomption ;
  • Noël et Nouvel An (1er janvier) ;
  • Pâques, Aïd el-Fitr, Aïd el-Kebir ;
  • Pessah, Yom Kippour ;
  • Anniversaires, mariages, réussites scolaires.

Pour planifier un don, certaines dates sont à retenir, comme le 29 mai 2025 (Ascension), le 9 juin (Pentecôte), le 15 août (Assomption) ou le 1er octobre (Yom Kippour). Ces moments garantissent un cadre légal sûr pour offrir de l’argent ou un cadeau sans déclaration fiscale.

Qui peut bénéficier de ces présents ?

Ces dons concernent généralement les proches : enfants, petits-enfants, conjoints ou membres de la famille élargie. L’objectif est de célébrer un événement heureux sans alourdir la succession. Le don doit rester ponctuel, lié à une occasion spécifique, et ne pas constituer une rente ou une avance sur héritage.

Le dispositif est accessible à tous, quel que soit le patrimoine. L’administration s’assure que la somme reste proportionnée aux revenus du donateur. Si elle apparaît trop élevée, elle peut être requalifiée et soumise à l’impôt. Il est donc recommandé de rester raisonnable et, si nécessaire, de se renseigner sur les montants acceptables après 60 ans.

Présents d’usage et succession : la limite à ne pas franchir

La frontière entre présent d’usage et donation taxable n’est pas toujours évidente. Les présents d’usage ne sont pas pris en compte dans la succession, contrairement aux dons manuels ou donations classiques. La clé est la proportionnalité : le don ne doit jamais mettre en difficulté financière le donateur.

En cas de doute, il est prudent de consulter un notaire ou de se référer à la doctrine administrative, chaque situation étant examinée individuellement par le fisc.

Quels montants offrir sans risque ?

Il n’existe pas de plafond officiel, mais un don représentant moins de 1 à 2 % du patrimoine est généralement accepté. Pour un revenu annuel de 25 000 euros, offrir entre 250 et 500 euros à un enfant ou petit-enfant lors d’une fête est rarement contesté. Il est conseillé de garder une trace écrite du don, par virement, lettre ou attestation, pour prouver le caractère exceptionnel et non récurrent.

Que risquer en cas de requalification fiscale ?

Si le fisc estime le don disproportionné ou l’occasion inappropriée, il peut être requalifié en donation classique. Cela peut entraîner des rappels d’impôts et des pénalités. Rassembler des justificatifs et pouvoir expliquer le contexte du don est essentiel pour éviter tout problème. Oublier d’utiliser les abattements ou dépasser la proportion raisonnable peut avoir de lourdes conséquences.

Pour se protéger, il est conseillé de consulter le site du service public ou un notaire. Ces experts connaissent les règles de transmission de patrimoine et peuvent guider le donateur dans le respect de la loi.

En suivant ces conseils, il est possible de faire plaisir à ses proches en toute légalité, sans alourdir sa succession et en conservant une totale tranquillité d’esprit. Le présent d’usage se révèle ainsi un outil pratique et sûr pour transmettre un geste symbolique ou financier à ceux que l’on aime.


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