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La nouvelle est passée presque inaperçue, mais ses effets pourraient se faire sentir très vite. À partir de janvier 2026, les placements financiers de millions de Français risquent d’être plus lourdement taxés. En cause, une hausse programmée de la CSG qui va rogner les rendements, parfois sans que les épargnants ne s’en rendent compte immédiatement. Une perspective qui inquiète, alors que beaucoup comptaient sur ces revenus pour compléter leur budget.
Adoptée dans le cadre du projet de financement de la Sécurité sociale, cette mesure s’inscrit dans un contexte budgétaire tendu. Et elle pourrait bien rebattre les cartes pour ceux qui pensaient leur épargne relativement protégée.
Une hausse de la CSG qui change la donne
Le cœur de la réforme repose sur la CSG, cet impôt prélevé directement sur de nombreux revenus. Les députés ont validé une augmentation de son taux sur les revenus du capital.
Concrètement, la CSG appliquée aux placements financiers passerait de 9,2 % à 10,6 %. Une hausse qui peut sembler modeste sur le papier, mais qui a des effets très concrets sur les gains perçus.
Selon les estimations, cette décision permettrait de rapporter plusieurs milliards d’euros supplémentaires à la Sécurité sociale. Mais pour les épargnants, cela signifie surtout une part plus importante de leurs intérêts qui partira en prélèvements.
Des rendements directement impactés
Avec cette réforme, le taux global de prélèvement sur de nombreux revenus du capital augmenterait dès le début de l’année 2026.
Aujourd’hui, les intérêts issus de certains placements sont taxés à hauteur de 30 %. Demain, ce taux pourrait grimper à 31,4 %. Une différence qui pèse sur la durée, surtout pour ceux qui détiennent des sommes importantes.
Les produits concernés sont nombreux et largement répandus dans les foyers français.
- les contrats d’assurance-vie ;
- les comptes-titres ordinaires ;
- les plans d’épargne en actions ;
- les plans d’épargne logement ;
Pour tous ces supports, la conséquence est la même : un rendement net en baisse, parfois difficile à anticiper pour les particuliers.
Les livrets réglementés restent protégés
Face à cette hausse généralisée, certains produits échappent toutefois à la fiscalité. Les livrets réglementés conservent leur statut à part.
Le Livret A, le Livret d’épargne populaire et le Livret de développement durable et solidaire restent totalement exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux. Les intérêts générés ne sont donc pas touchés par la hausse de la CSG.
Cette protection vise avant tout les ménages modestes et les classes moyennes, qui détiennent majoritairement ces produits. Pour eux, aucun changement à l’horizon sur ce point précis.
PEL, PEA, assurance-vie : les plus touchés
Les détenteurs de PEL et de PEA figurent parmi les plus concernés par la réforme. Des millions de Français possèdent ces placements, souvent dans une logique de long terme.
Avec la hausse de la CSG, les prélèvements sociaux passeraient de 17,2 % à 18,6 %. Une évolution qui réduit mécaniquement les gains, même lorsque le placement bénéficie d’avantages fiscaux par ailleurs.
Le cas du PEA est emblématique. Même après cinq ans de détention, période après laquelle l’impôt sur le revenu ne s’applique plus, les prélèvements sociaux continueraient d’augmenter.
L’assurance-vie, placement préféré des Français, n’est pas épargnée non plus. Les contrats de longue durée, qui profitaient d’un cadre fiscal avantageux, verraient leur taux global de prélèvement progresser. Une perte discrète, mais bien réelle pour les épargnants.
Une trajectoire fiscale déjà tracée
Et ce n’est sans doute pas la fin de l’histoire. Les projections évoquent déjà une nouvelle hausse de la CSG à l’horizon 2027.
L’objectif affiché est clair : faire contribuer davantage les ménages les plus aisés afin de renforcer les finances publiques. Une stratégie assumée, qui s’appuie sur les revenus du capital plutôt que sur ceux du travail.
Pour les épargnants, cette perspective impose une réflexion. Adapter ses placements, diversifier ses supports ou privilégier les produits encore protégés devient un enjeu central. Car derrière ces décisions fiscales, c’est bien le rendement réel de l’épargne qui se joue, année après année.

