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- France Travail, la nouvelle pierre angulaire du plein emploi
- Un suivi renforcé et des obligations pour les allocataires du RSA
- Un interlocuteur unique pour les entreprises et les jeunes
- Une réforme adoptée à l’Assemblée nationale
- Des conditions d’accès assouplies pour les primo-entrants
- Une mesure saluée par le ministère du Travail
- Vers une assurance chômage plus inclusive
Bonne nouvelle pour les jeunes actifs : France Travail s’apprête à assouplir les conditions d’accès aux allocations chômage. Une réforme qui marque une étape importante dans la politique de l’emploi en France, avec pour objectif de soutenir ceux qui débutent leur vie professionnelle.
France Travail, la nouvelle pierre angulaire du plein emploi
Depuis le 1er janvier 2025, France Travail a officiellement remplacé Pôle emploi. Ce changement n’est pas qu’une question de nom : il symbolise la volonté du gouvernement d’atteindre le plein emploi en modernisant l’accompagnement des demandeurs d’emploi, des bénéficiaires du RSA et des jeunes en insertion.
La réforme issue de la loi pour le plein emploi vise à simplifier les démarches administratives et à mieux coordonner les acteurs du marché du travail, de la formation et de l’insertion. Désormais, toute personne sans emploi est automatiquement inscrite à France Travail, afin d’éviter les ruptures dans le parcours d’accompagnement.
Chaque inscrit reçoit un contrat d’engagement personnalisé : il fixe les objectifs à atteindre, les formations à suivre et les étapes nécessaires pour retrouver un emploi. Ce système repose sur un engagement mutuel : l’État promet un accompagnement renforcé, tandis que le bénéficiaire s’engage à participer activement à son retour à l’emploi.
Un suivi renforcé et des obligations pour les allocataires du RSA
Parmi les grands changements, les bénéficiaires du RSA intègrent désormais pleinement le réseau France Travail. Ils devront suivre un parcours d’insertion comprenant entre 15 et 20 heures d’activités par semaine ; un dispositif qui vise à replacer les publics éloignés de l’emploi dans une dynamique professionnelle tout en leur offrant un appui concret.
L’objectif est clair : faire de France Travail un acteur central, capable de rapprocher les demandeurs d’emploi des entreprises, mais aussi de coordonner efficacement les initiatives locales autour d’une même stratégie nationale.
Un interlocuteur unique pour les entreprises et les jeunes
Avec cette réforme, France Travail devient également un interlocuteur unique pour les entreprises. L’organisme facilite les recrutements et met en relation les employeurs avec les bons profils. En parallèle, il s’appuie sur un réseau territorial unifié réunissant :
- les collectivités locales ;
- les missions locales ;
- et les organismes de formation.
Ce maillage territorial doit permettre une meilleure coordination et un accompagnement plus efficace. Toutefois, les défis restent nombreux : manque de moyens humains, disparités entre régions et inquiétudes concernant un contrôle plus strict des demandeurs d’emploi.
Une réforme adoptée à l’Assemblée nationale
Le projet de loi transposant les accords sur l’Assurance chômage a été définitivement adopté à l’Assemblée nationale le 15 octobre. C’est le premier texte porté par le gouvernement de Sébastien Lecornu. Il reprend plusieurs mesures signées entre syndicats et patronat à la fin de l’année 2024 et au printemps 2025.
Parmi ces mesures, une avancée majeure : l’élargissement de l’accès à l’indemnisation chômage pour les jeunes et les travailleurs débutants. Le texte introduit la notion de « primo-entrant », qui désigne toute personne accédant pour la première fois à l’Assurance chômage.
Des conditions d’accès assouplies pour les primo-entrants
Jusqu’ici, il fallait avoir travaillé au moins six mois sur les vingt-quatre derniers mois pour pouvoir toucher une allocation. Désormais, les primo-entrants n’auront besoin que de cinq mois d’activité sur cette même période. Une différence d’un mois qui pourrait tout changer pour de nombreux jeunes en situation précaire ou en début de carrière.
Selon le ministère du Travail, cette mesure vise à renforcer le rôle protecteur de l’Assurance chômage dans un contexte où le chômage des jeunes progresse. D’après l’Insee, le taux de chômage des 15-24 ans atteignait 19 % au quatrième trimestre 2024, contre 7,3 % pour l’ensemble de la population.
Mais cette réforme ne concerne pas uniquement les jeunes. Tous les primo-entrants, quel que soit leur âge, pourront en bénéficier. C’est une évolution majeure pour celles et ceux qui entrent pour la première fois sur le marché du travail après une période d’étude, de formation ou d’inactivité.
Une mesure saluée par le ministère du Travail
Dans un communiqué adressé à la presse, Jean-Pierre Farandou, nouveau ministre du Travail et ancien PDG de la SNCF, s’est félicité de l’adoption du texte. *« Cette réforme concrétise notre volonté d’une assurance chômage plus juste et plus inclusive »*, a-t-il déclaré.
La mesure phare, qui facilite l’accès à l’indemnisation pour les primo-entrants, devrait entrer en vigueur d’ici à la fin de l’année 2025, une fois la loi promulguée et publiée au Journal officiel.
Son intégration dans le Code du travail marque une avancée significative vers un système plus équitable, adapté aux nouvelles réalités du marché de l’emploi, où les parcours professionnels sont de plus en plus discontinus.
Vers une assurance chômage plus inclusive
Au-delà de la réforme administrative, ce changement traduit un véritable tournant dans la philosophie du service public de l’emploi. En abaissant les critères d’accès, l’État envoie un signal fort : celui de vouloir accompagner davantage les jeunes actifs et de leur offrir une sécurité financière en cas de perte d’emploi.
Reste désormais à observer comment cette réforme sera mise en œuvre sur le terrain, et si les moyens suivront pour concrétiser cette ambition de plein emploi. En attendant, pour des milliers de jeunes, la perspective d’un soutien plus accessible constitue déjà une avancée notable.

