Allocations familiales : une mauvaise surprise se prépare pour des millions de ménages en 2026

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Alors que 2025 a vu des revalorisations encourageantes pour les allocations familiales, l’année 2026 s’annonce plus compliquée pour de nombreux foyers. Une réforme majeure pourrait modifier l’âge de certaines majorations et impacter directement le budget des familles. Explications.

2025 : une année de revalorisation pour les familles

En 2025, la base mensuelle de calcul (BMAF) des allocations familiales a été augmentée d’environ 1,7 %, passant de 474,37 €, offrant ainsi un soutien plus conséquent aux bénéficiaires.

Les plafonds de ressources pour l’octroi des allocations ont également été relevés d’environ 4,8 % par rapport à 2024, permettant à un plus grand nombre de foyers de bénéficier de ces aides.

Les barèmes restent segmentés en trois tranches :

  • revenus modestes : allocation pleine ;
  • revenus intermédiaires : montant intermédiaire ;
  • au-dessus du plafond : allocation réduite ;

La majoration pour les enfants de 14 ans et plus a aussi été revue à la hausse. L’Assemblée nationale a même adopté une proposition pour étendre le droit aux allocations dès le premier enfant à charge, au lieu du deuxième, rendant le dispositif plus universel. Un rapport parlementaire est prévu pour évaluer les effets financiers et sociaux de cette mesure.

Enfin, la CAF a modernisé sa communication en 2025 avec une interface repensée, adaptée aux jeunes de 16 à 25 ans, et des services en ligne mieux adaptés à diverses situations familiales.

2026 : une réforme qui risque de fâcher les parents

Le gouvernement prévoit de repousser l’âge de la majoration des allocations familiales de 14 à 18 ans, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cette mesure, qualifiée de “réglementaire”, entrerait en vigueur dès le 1er mars 2026, mais uniquement pour les nouveaux bénéficiaires. Les familles déjà concernées ne subiraient aucun changement.

L’exécutif estime que cette réforme permettra d’économiser plus de 200 millions d’euros dès 2026, montant qui augmenterait progressivement jusqu’en 2029. Ces fonds seraient redirigés vers le financement d’un futur congé supplémentaire de naissance.

Actuellement, les familles avec au moins deux enfants de moins de 20 ans perçoivent une majoration dès que le second enfant atteint 14 ans :

  • 75,53 € pour les foyers modestes ;
  • 37,77 € pour les revenus moyens ;
  • 18,88 € pour les plus aisés ;

Avec le report de cette majoration à 18 ans, de nombreux foyers pourraient perdre un soutien financier précieux. Une famille de deux enfants pourrait voir sa perte annuelle atteindre jusqu’à 906 €, et un ménage de trois enfants plus de 2 700 €.

Pourquoi ce changement ?

Le gouvernement s’appuie sur une étude de la Drees publiée en 2023. Selon cette étude, le surcoût lié à l’âge d’un enfant intervient désormais autour de 18 ans et non plus à 14 ans. Les anciens calculs de l’Insee, jugés obsolètes, reposaient sur des données d’après-guerre, lorsque l’alimentation représentait la dépense principale des ménages.

La Drees souligne que les besoins des adolescents ont changé : ils évoluent davantage en nature qu’en intensité. Cependant, pour les associations familiales, cette réforme est difficile à accepter. Familles de France dénonce une décision déconnectée du coût réel d’un adolescent.

Les dépenses de loisirs, de transport, de vêtements ou de technologie pèsent lourdement sur le budget des foyers, pouvant atteindre jusqu’à 300 € par mois. Pour l’association, supprimer cette aide risquerait d’ignorer la réalité quotidienne des parents et d’accroître les inégalités, tout en fragilisant la politique nataliste du pays.

Ce que cela signifie pour les familles

En résumé, 2026 s’annonce comme une année de transition délicate pour les allocataires. Si certaines mesures prises en 2025 ont été bénéfiques, la réforme concernant l’âge de la majoration pourrait réduire le soutien accordé aux familles, impactant leur pouvoir d’achat.

Les parents devront anticiper ce changement et réévaluer leur budget pour faire face à cette nouvelle donne. La vigilance et l’information restent les meilleurs outils pour s’adapter à cette réforme et protéger ses revenus familiaux.


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