Voitures radars privées : le dispositif « Dexter » se déploie massivement en Occitanie, voici les zones concernées

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Vous les avez peut-être déjà croisées sans vous en rendre compte : les voitures radars privées sont de retour sur les routes françaises, et leur présence s’intensifie, notamment en Occitanie. Cet été, neuf départements supplémentaires rejoignent la liste des zones concernées par ce dispositif baptisé « Dexter ». Et ce n’est qu’un début. Tour d’horizon de cette technologie discrète mais redoutablement efficace.

Des voitures pas comme les autres, gérées par des privés

L’idée n’est pas nouvelle. Depuis 2013, des véhicules banalisés sillonnent les routes pour traquer les excès de vitesse. Mais depuis 2015, l’État a franchi une nouvelle étape : confier cette mission à des entreprises privées.

En 2025, on comptait environ 400 véhicules actifs dans toute la France. Parmi eux, 250 sont conduits par des chauffeurs de sociétés privées, le reste étant toujours sous la responsabilité de policiers ou gendarmes. L’Occitanie, elle, a confié la gestion de ce parc à l’entreprise OTC. Montant du contrat ? Plus de 34 millions d’euros, sur la période de décembre 2024 à décembre 2026. Et une prolongation n’est pas à exclure.

Chaque voiture circule entre 5 et 6 heures par jour, sur des trajets décidés par l’État. Objectif annoncé : libérer les forces de l’ordre d’une partie de leurs tâches pour mieux se concentrer sur d’autres priorités. Mais surtout, tenter d’enrayer la légère hausse de la mortalité routière observée ces dernières années. En 2024, 3 190 personnes ont perdu la vie sur les routes de métropole, contre 3 167 en 2023.

Une technologie avancée, une marge de tolérance plus large

Ces voitures banalisées sont de véritables concentrés de technologie : caméras, radars, capteurs, écrans embarqués… Rien ne leur échappe. Elles peuvent circuler à toute heure, sur tous les types de routes, et détecter les excès de vitesse sans jamais avoir besoin de s’arrêter.

À noter que la marge de tolérance est un peu plus élevée que sur les radars fixes traditionnels : 10 km/h pour les vitesses inférieures à 100 km/h, et 10 % au-delà. Une manière de cibler en priorité les grands excès de vitesse.

Ces voitures pourraient rapporter jusqu’à 400 000 euros par an, selon certaines estimations. Un chiffre qui alimente forcément la critique de ceux qui dénoncent un « business de la contravention ».

Les départements déjà concernés en Occitanie

Dans la région, plusieurs départements ont déjà vu les premières voitures radars débarquer ces derniers mois :

  • dans l’Aude : deux véhicules sont en service depuis le 15 avril ;
  • dans l’Aveyron : le dispositif a démarré le 15 mai, dans un contexte marqué par plusieurs accidents mortels ;
  • dans le Gard : trois voitures circulent depuis le 2 juin, mais les verbalisations commenceront à partir du 16 août ;
  • dans le Lot : les véhicules sont opérationnels depuis le début du mois de juin ;
  • dans l’Ariège : deux voitures sillonnent les routes depuis juin également.

Dans les Hautes-Pyrénées, le préfet Jean Salomon a précisé que les trajets ciblent les zones les plus dangereuses hors agglomération tarbaise : « Nous avons déjà établi les futurs trajets de ces voitures radars qui circuleront à partir du troisième trimestre ».

Dans le Tarn, le lancement est prévu « au dernier trimestre 2025 », selon la préfecture. Et pour le Tarn-et-Garonne ainsi que les Pyrénées-Orientales, les véhicules entrent en action dès le 2 juillet.

Et les autres ?

Pour l’instant, aucun déploiement n’est prévu – du moins officiellement – dans les départements de l’Hérault, de la Lozère ou de la Haute-Garonne. Les automobilistes peuvent encore souffler, mais pour combien de temps ?

Le dispositif « Dexter » semble bien parti pour s’étendre dans toute la région, au nom de la sécurité routière, même si les critiques restent vives. Beaucoup y voient une machine à cash plus qu’un réel outil de prévention. D’autres, au contraire, saluent une méthode efficace pour mettre fin à une certaine impunité sur les routes.

Une chose est sûre : il sera de plus en plus difficile de repérer ces voitures à temps. Et pour les automobilistes, la vigilance reste plus que jamais de mise.


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