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Le RSA Jeune Actif, destiné aux 18-25 ans, continue de faire parler de lui. Si l’idée est de soutenir les jeunes en difficulté financière tout en les incitant à s’insérer professionnellement, certains témoignages mettent en lumière les limites du dispositif. C’est le cas d’une jeune femme de 19 ans, vivant chez ses parents, qui perçoit 580 euros par mois et déclare son sport dans ses 15 heures d’activité obligatoire. Cette situation révèle les failles du système et questionne l’efficacité du contrôle des déclarations.
Le RSA Jeune Actif : comment ça marche ?
Depuis la réforme de 2025, les bénéficiaires du RSA Jeune doivent justifier de 15 à 20 heures d’activité chaque semaine, allant de la formation à l’accompagnement vers l’emploi. Le dispositif vise à aider les jeunes adultes précaires, mais l’accès reste encadré : il est normalement réservé aux 18-25 ans ayant travaillé deux ans à temps plein ou ayant été au chômage indemnisé. Dans ce contexte, la jeune femme interrogée n’aurait pas dû pouvoir bénéficier du RSA, et pourtant, elle le touche sans justifier réellement son activité. Son exemple illustre le contournement possible du système, sa déclaration se limitant à quelques heures de sport ou un petit service à une voisine.
Déclaration d’activité : un suivi trop souple ?
Pour recevoir le RSA, chaque bénéficiaire doit déclarer précisément ses heures d’activité : emploi, formation, bénévolat ou projet de retour à l’emploi. L’objectif officiel est d’accompagner les jeunes vers l’autonomie et le marché du travail. Dans la pratique, certains exploitent les failles du suivi pour déclarer des occupations limitées. Selon le témoignage des proches de la jeune femme, le contrôle reste très faible : « personne ne vérifie réellement », affirme le père. Cette souplesse semble insuffisante pour générer un réel changement dans le parcours des jeunes.
Quelles activités comptent réellement ?
Le RSA reconnaît officiellement comme activité :
- Rendez-vous avec des conseillers ou organismes d’accompagnement ;
- Participation à des ateliers collectifs ou sessions de formation ;
- Emplois, même précaires ou temporaires ;
- Actions bénévoles ou solidaires ;
- Séances de sport, si elles s’inscrivent dans un projet de remobilisation.
Cependant, rien n’empêche sur le papier de multiplier de petites heures peu structurantes pour remplir les obligations. Cette latitude alimente le sentiment de détournement et questionne la fermeté des contrôles.
Contrôles : mythe ou réalité ?
Le suivi des heures déclarées reste limité, surtout face à un volume élevé de dossiers administratifs. Les sanctions existent en théorie : remboursement des sommes perçues indûment, suspension ou suppression du RSA, voire poursuites pénales en cas de fraude volontaire. Pourtant, l’absence de vérification réelle laisse penser que le dispositif peut être exploité. Les dérives sont possibles, notamment lorsque déclarer une seule heure de sport suffit à valider les 15 heures hebdomadaires exigées.
Des dérives qui posent question
Ce type de situation interroge sur l’efficacité de la réforme : le dispositif aurait dû responsabiliser les jeunes, mais certains continuent de percevoir 580 euros mensuels sans réelle contrepartie. Pour certaines familles, le RSA maintient un jeune dans une dépendance financière, au lieu de favoriser un retour actif à l’emploi. Ces constats relancent le débat sur la capacité du dispositif à inciter véritablement à l’autonomie.
Comment renforcer le dispositif ?
Pour éviter les abus, plusieurs pistes sont envisagées :
- Multiplier les entretiens individuels ;
- Exiger des preuves concrètes des heures réalisées ;
- Harmoniser les critères de validation des activités ;
- Coordonner mieux l’action des conseillers et associations locales.
L’objectif est de resserrer le suivi, tout en évitant d’alourdir la charge administrative pour les jeunes sincères. Le RSA pourrait ainsi redevenir un véritable levier pour favoriser l’insertion et limiter les abus, tout en rétablissant la confiance des citoyens dans la solidarité nationale.
Au final, ce témoignage illustre que le dispositif fonctionne encore trop sur la base de la confiance et que des ajustements sont nécessaires. La réforme de 2025 a posé les bases, mais le chemin vers un RSA jeune réellement efficace reste à consolider.

