Phénomène rare : James Webb capte une supernova répétée trois fois à cause d’une boucle cosmique

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Imaginez une explosion d’étoile vieille de plusieurs milliards d’années… qui se rejoue trois fois sous vos yeux. C’est la scène spectaculaire captée récemment par le télescope spatial James Webb. Grâce à un curieux phénomène cosmique, une seule supernova s’est montrée à trois reprises, comme un écho lumineux à travers le temps et l’espace.

Quand l’univers joue avec les reflets

Le télescope James Webb, véritable joyau de la science moderne, a observé un événement exceptionnel : une supernova de type Ia s’affichant trois fois dans le ciel. Cette découverte a eu lieu dans un amas de galaxies baptisé PLCK G165.7+67.0, situé à près de 3,6 milliards d’années-lumière de la Terre.

Mais attention : il ne s’agit pas de trois explosions différentes. C’est bien le même événement, aperçu sous plusieurs angles à cause d’un phénomène fascinant : la lentille gravitationnelle. En clair, la lumière de cette explosion a été déformée et amplifiée par une galaxie massive placée entre nous et la supernova. Résultat : l’univers agit comme un miroir déformant, et nous offre trois visions de la même scène.

La gravité, magicienne du cosmos

Ce tour de passe-passe cosmique, connu sous le nom de lentille gravitationnelle, repose sur une idée simple : une masse très importante, comme une galaxie, peut courber l’espace autour d’elle. Cette courbure dévie la lumière, comme une loupe céleste. C’est exactement ce qu’il s’est produit ici : l’éclat de la supernova, pourtant vieille de plus de 10 milliards d’années, a été visible trois fois à des instants légèrement différents.

Pour les scientifiques, c’est une occasion en or. Car les supernovae de type Ia sont utilisées comme des « balises » cosmiques : leur éclat est constant, ce qui permet de mesurer précisément les distances dans l’univers. Elles jouent donc un rôle clé pour évaluer la vitesse d’expansion du cosmos.

Une vieille querelle scientifique ravivée

Depuis des années, les chercheurs ne s’accordent pas sur une question pourtant centrale : à quelle vitesse notre univers s’étend-il vraiment ? Deux méthodes existent. L’une s’appuie sur les traces du Big Bang et donne une valeur de 67 km/s/Mpc. L’autre, basée sur l’observation d’étoiles proches (comme les Céphéides), indique une vitesse plus rapide, autour de 73 km/s/Mpc.

Ce désaccord porte un nom : la tension de Hubble. Et la récente observation par James Webb vient rajouter de l’huile sur le feu. En analysant cette supernova dédoublée par effet de lentille, les chercheurs ont trouvé une vitesse d’expansion encore plus élevée : environ 75,4 km/s/Mpc.

De quoi relancer le débat, voire remettre en question certains fondements de notre compréhension du cosmos.

“L’univers est plus complexe qu’on ne le croit”

La scientifique Brenda Frye, co-autrice de l’étude, ne cache pas son enthousiasme : “Nos résultats accentuent les tensions entre les différentes mesures de l’expansion de l’univers. Cela suggère qu’il y a quelque chose que nous ne comprenons pas encore”.

Ces découvertes pourraient remettre en cause notre vision actuelle de la fameuse énergie noire, cette force mystérieuse censée expliquer pourquoi l’univers s’accélère. Peut-être ne sommes-nous qu’au début d’une toute nouvelle page de la physique.

Une nouvelle ère pour la recherche spatiale

Ce phénomène de supernova reflétée n’est sans doute pas un cas isolé. Grâce à James Webb et à sa technologie de pointe, d’autres explosions stellaires de ce genre pourraient bientôt être repérées. L’objectif est clair : collecter plus de données, affiner les mesures, et comprendre si notre univers évolue comme on le pense… ou pas.

Voir aujourd’hui la lumière d’un astre qui a explosé il y a des milliards d’années, c’est comme feuilleter le grand livre de l’histoire de l’univers. Et parfois, une même page semble se tourner trois fois, nous rappelant que dans le cosmos, tout n’est pas linéaire.

Ce type d’observation ouvre une porte fascinante sur les lois cachées de l’espace-temps. Et laisse entrevoir, peut-être, de nouvelles réponses à la plus grande des questions : que savons-nous vraiment de notre univers ?


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