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Une affaire d’escroquerie bancaire secoue Marseille. Un dirigeant d’entreprise est accusé d’avoir prélevé pendant plusieurs années de petites sommes sur les comptes de ses clients, sous couvert d’une assurance pour téléphone portable. Le parquet appelle désormais les victimes à se manifester pour compléter l’enquête.
Une fraude organisée sur des années
Le dirigeant de la société marseillaise CSV, officiellement spécialisée dans la réparation d’ordinateurs et d’objets personnels, est au centre d’une escroquerie estimée à 7 millions d’euros. Pendant des années, il aurait prélevé des montants modestes sur les comptes de clients, sans que ces derniers s’en aperçoivent forcément. Les victimes pensaient avoir souscrit à une assurance pour leur téléphone portable, mais en réalité, aucun service n’était fourni.
Selon le parquet de Marseille, le système reposait sur des mandats de prélèvements fictifs, appelés contrats « affinitaires », très courants lors de l’achat de matériel informatique ou de téléphonie. Les clients étaient débités de 3,99 euros par mois, parfois pendant plusieurs années, sans jamais bénéficier d’une couverture réelle. Certaines victimes avaient déjà souscrit dans le passé à des contrats similaires auprès d’une autre société, CWI à Aix-en-Provence, ce qui rendait la fraude encore plus difficile à détecter.
Les premières alertes et la garde à vue
Les premiers signalements sont apparus dès le début de l’année 2020. L’affaire a été portée à la connaissance des autorités qui ont ouvert une enquête préliminaire en mars 2025 pour escroquerie, blanchiment et pratiques commerciales trompeuses. Le dirigeant a été entendu en garde à vue le 17 juin 2025.
“Les signalements des consommateurs ont été cruciaux pour lancer l’enquête”, précise une source judiciaire. Grâce à ces témoignages, les enquêteurs ont pu identifier un système de prélèvements trompeurs et retracer le parcours des fonds.
Des libellés bancaires trompeurs
Pour échapper à la vigilance des clients, le dirigeant utilisait des libellés variés sur les relevés bancaires, rendant les prélèvements difficiles à identifier. Les débits apparaissaient sous des noms comme :
- ASSUR ;
- ASSURANTIK ;
- ASSURANTI ;
- ASSURA ;
- ASSURTEL ;
- ASSURANCE TEL PORT ;
- ASSURX ;
- ASS TEL PORT ;
- ASSURO5 ;
- ASSURIK ASSURB41T ;
La société était identifiée sur les relevés sous le numéro de créancier SEPA FR24ZZZ669169. Les clients pouvaient donc facilement être trompés en croyant qu’il s’agissait de prélèvements légitimes liés à leur assurance téléphonique.
Des saisies déjà réalisées
Dans le cadre de l’enquête, des saisies patrimoniales ont été opérées pour sécuriser les fonds. Les enquêteurs ont bloqué des biens immobiliers, des comptes bancaires et même des cryptoactifs du dirigeant, pour un montant total d’environ 3,4 millions d’euros. L’objectif est désormais de retrouver d’autres victimes entre le 1er janvier 2020 et le 17 juin 2025 afin de compléter le dossier.
Comment se faire connaître ?
Le parquet de Marseille invite toutes les personnes concernées à se manifester. Si vous pensez avoir été victime de cette escroquerie, vous pouvez vous constituer partie civile en contactant l’adresse mail suivante : [email protected]. Vous recevrez alors un courrier détaillant les démarches à suivre.
“Nous encourageons toutes les victimes à se faire connaître pour que justice soit faite et que le préjudice soit réparé”, insiste un représentant du parquet.
Une affaire qui inquiète les consommateurs
Cette escroquerie met en lumière la vigilance nécessaire face aux contrats d’assurance affinitaires, souvent proposés lors d’achats de téléphones ou de matériel informatique. Même de petits montants prélevés régulièrement peuvent représenter des milliers d’euros sur plusieurs années.
Les autorités rappellent qu’il est essentiel de vérifier régulièrement ses relevés bancaires et de s’assurer que chaque prélèvement correspond bien à un service réellement fourni. Pour les victimes, il est crucial de ne pas laisser passer le temps et de se manifester rapidement afin de pouvoir réclamer réparation.
En résumé, cette fraude à Marseille a touché des milliers de clients, pour un préjudice global de plusieurs millions d’euros. Le parquet poursuit son enquête et attend que les victimes se signalent pour que l’affaire puisse avancer et que les fonds indûment prélevés soient récupérés.