« Les voyous font la loi » : à 80 ans, elle squatte un refuge animalier et rend la vie impossible aux bénévoles

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Ce qui devait être un simple coup de pouce s’est transformé en cauchemar qui dure depuis des années. À Neuvecelle, en Haute-Savoie, les bénévoles de l’École du chat libre sont à bout. Ils avaient accepté, par pure compassion, d’héberger une femme âgée de 80 ans expulsée de son logement. Cinq ans plus tard, elle occupe toujours les lieux, refusant de partir, et met l’association dans une situation financière et humaine désastreuse.

D’un hébergement temporaire à une cohabitation forcée

En 2019, les portes du refuge s’ouvrent à l’octogénaire. À l’époque, elle venait de perdre son logement et se retrouvait à la rue avec son chien et ses trois chats. Les bénévoles, touchés par sa détresse, lui offrent un abri temporaire. Mais ce qui devait durer quelques jours ou semaines est vite devenu une installation permanente. Très vite, la dame prend ses aises, au point d’aller jusqu’à changer les serrures du local afin d’en garder le contrôle total.

La cohabitation tourne rapidement au conflit. « Cette dame est exécrable. Elle salit la maison, et c’est à nous de nettoyer derrière elle. Dans ces conditions, il est devenu extrêmement difficile de s’occuper correctement des chats », explique une bénévole. Le climat est tendu, et chaque interaction se transforme en source de stress pour l’équipe.

Des factures qui explosent et des ressources qui s’évaporent

Au-delà de l’atmosphère pesante, les dépenses du refuge s’envolent. Une autre bénévole témoigne : « Elle fait fonctionner le chauffage à fond avec les fenêtres ouvertes, même au cœur de l’été. Résultat : la facture a doublé pour atteindre 7 500 euros ». Impossible pour l’association de couper l’électricité ou le chauffage, car ses propres activités en dépendent.

Et ce n’est pas tout. Lorsque sa voiture tombe en panne, l’octogénaire s’approprie purement et simplement le véhicule du refuge. Restituée un an plus tard, la voiture nécessitait 1 000 euros de réparations. Le refuge a également déboursé près de 8 000 euros pour louer des box afin d’entreposer les affaires personnelles de la squatteuse. Comme si cela ne suffisait pas, elle aurait même collecté l’argent des pensions félines destinées au refuge, privant ainsi l’association d’une partie de ses revenus.

Une expulsion décidée… mais jamais appliquée

En novembre 2024, après des années de patience et de démarches juridiques, le tribunal de Thonon-les-Bains ordonne l’expulsion de la femme. Sur le papier, la bataille semble gagnée. Mais dans les faits, rien ne change. Près d’un an plus tard, elle est toujours sur place.

La directrice du refuge ne cache pas son désarroi : « Elle ne bouge pas et la police ne vient pas. La préfecture nous répond qu’il faut un avis médical pour intervenir, et rien n’est fait« . Ce blocage administratif empêche toute action concrète et laisse les bénévoles totalement impuissants face à une situation qui s’éternise.

Un refuge menacé de fermeture

Les conséquences sont lourdes. Moins de moyens financiers signifie moins de soins, moins de nourriture, et moins de places pour les chats abandonnés. « Si la situation continue, l’École du chat va disparaître… On ne peut plus aider autant de monde qu’avant, et l’argent qui devrait aller aux animaux part ailleurs », alerte la directrice. Les bénévoles ont le sentiment amer que ceux qui tendent la main sont punis, tandis que ceux qui abusent semblent intouchables.

Pour un refuge qui vit essentiellement de dons et d’actions bénévoles, chaque euro compte. Et aujourd’hui, une grande partie de ces ressources part dans des frais qui n’ont rien à voir avec la mission première : sauver et protéger les chats errants ou maltraités.

En attendant une solution, les bénévoles continuent de se battre, jonglant entre la gestion du refuge, les factures qui s’accumulent et les démarches pour faire appliquer la décision de justice. Mais le temps joue contre eux. Chaque mois qui passe fragilise un peu plus la structure et réduit sa capacité à remplir sa mission.

Pour ceux qui donnent sans compter leur temps et leur énergie pour sauver des vies animales, cette épreuve laisse un goût amer. Car au bout du compte, ce ne sont pas seulement les bénévoles qui souffrent, mais surtout les chats qui, faute de moyens, risquent de ne plus trouver de refuge où se mettre à l’abri.


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