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Pour de nombreux Français, le Livret A est synonyme de sécurité et de tranquillité. Pourtant, un quinquagénaire de Tours vient de découvrir que son compte, ouvert en 1975, avait été clôturé sans aucun avertissement. Après des décennies à voir ses économies fructifier, il se retrouve face à un vide financier et un choc inattendu. Cette mésaventure rappelle que même les produits réputés sûrs exigent une vigilance constante.
Une fermeture surprise qui coûte cher
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L’homme avait hérité de son Livret A ouvert par ses parents à la Caisse d’Épargne d’Indre-et-Loire. Depuis, il avait laissé son argent croître naturellement, sans jamais toucher au capital, pensant que son compte était parfaitement sécurisé. Mais en mai 2024, la réalité le rattrape : son livret avait été clôturé… depuis 2016, et aucun avis ne lui avait été adressé.
La perte est considérable : près de 27 000 euros, soit le plafond légal de 22 950 euros majoré des intérêts accumulés pendant des années. * »Ce sont les économies d’une vie« *, s’indigne-t-il. L’homme se retrouve désemparé face à cette disparition soudaine de son patrimoine, alors qu’il pensait bénéficier d’un placement intouchable.
Des chiffres rassurants, mais pas sans risque
Le Livret A reste un produit phare en France, avec 57 millions de comptes ouverts fin 2023 et un encours total de 414 milliards d’euros. La moyenne déposée par titulaire est de 7 077 euros, en hausse de 700 euros par rapport à l’année précédente. Ces chiffres donnent l’illusion d’une sécurité totale, mais des situations comme celle-ci montrent que des problèmes peuvent survenir, même pour des comptes considérés comme historiques.
Dans le cas de notre Tourangeau, le compte n’avait jamais été clôturé volontairement. Il continuait de générer des intérêts, ce qui renforce son incompréhension et sa colère. Son avocat, Me Tournier, précise : « Son livret était au plafond, seuls les intérêts s’accumulaient. »
La version de la banque et la loi Eckert
La Caisse d’Épargne avance une autre explication : elle aurait appliqué la loi Eckert de 2016, qui impose aux banques de transférer les fonds des comptes inactifs à la Caisse des dépôts et consignations. Cependant, le client affirme n’avoir reçu aucun courrier ni notification, et la banque n’a pas retrouvé de trace de ce transfert. Le désaccord sur la situation réelle des fonds accentue le sentiment d’injustice.
Comment éviter ce type de mésaventure
Cette affaire souligne la nécessité pour tous les détenteurs de Livret A de rester vigilants. Même un compte réglementé peut présenter des risques si certaines démarches ne sont pas suivies régulièrement. Quelques précautions simples peuvent protéger vos économies :
- Vérifier régulièrement ses relevés bancaires ;
- Actualiser ses coordonnées auprès de la banque ;
- Se renseigner sur la réglementation applicable aux comptes inactifs ;
- Contacter sa banque si le compte ne génère plus d’intérêts apparents.
Une procédure judiciaire engagée
Déterminé à récupérer ses fonds, le quinquagénaire a engagé une action en justice contre la Caisse d’Épargne. Le tribunal judiciaire de Tours examinera le dossier en mars prochain. L’enjeu est double : obtenir le remboursement intégral des sommes perdues et clarifier la responsabilité de la banque.
Les experts estiment que ce type de litige pourrait faire jurisprudence, incitant d’autres clients à vérifier leur situation et à se protéger contre la fermeture intempestive de comptes historiques. Les produits jugés sûrs ne sont jamais totalement à l’abri des problèmes administratifs ou des incompréhensions sur la loi.
Un rappel pour tous les épargnants
Au-delà du cas individuel, cette histoire est un avertissement. Même avec un Livret A, il est essentiel de :
- Suivre régulièrement ses mouvements bancaires ;
- Vérifier l’activité réelle de son compte ;
- Être attentif aux changements législatifs et aux règles de transfert des comptes inactifs.
Cette mésaventure montre que la vigilance est la meilleure assurance pour protéger ses économies et éviter de voir disparaître des années d’efforts financiers en un simple coup de pinceau administratif.
