La « guerre des transats » atteint des sommets : des touristes campent dehors pour profiter des meilleures places

Afficher les titres Masquer les titres

La « guerre des transats » prend un nouveau tournant. À Tenerife, dans les îles Canaries, certains vacanciers ne se contentent plus de poser leur serviette à l’aube ou de courir dès l’ouverture pour réserver un emplacement près de la piscine. Désormais, certains vont beaucoup plus loin : ils passent littéralement la nuit dehors, installés sur les chaises longues, pour s’assurer un spot privilégié au réveil. Une scène insolite, captée fin août, est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux.

Une pratique extrême qui étonne les vacanciers

La scène s’est déroulée à l’hôtel GF Fañabe, un établissement de la station balnéaire de Costa Adeje, où une nuit coûte près de 300 euros. Un touriste britannique raconte avoir eu la surprise, au petit matin, de découvrir que les transats les plus proches de la piscine étaient déjà occupés par des dormeurs improvisés. Interrogé par le journal Metro, il explique avoir été témoin d’une véritable stratégie de « campeurs » prêts à tout pour ne pas perdre leur place.

Les vidéos circulant en ligne montrent plusieurs vacanciers profondément endormis, recouverts de serviettes ou de couvertures légères, comme si dormir dehors au bord de la piscine était devenu une étape normale de leurs vacances. L’ampleur du phénomène a immédiatement suscité des réactions partagées : amusement pour certains, consternation pour d’autres.

Pourquoi une telle « guerre des transats » ?

Le phénomène n’est pas nouveau. Dans les hôtels de bord de mer, la ruée vers les meilleures places existe depuis longtemps. Mais cette fois, la pratique atteint un niveau inédit. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce comportement :

  • le manque de transats disponibles dans les zones les plus convoitées ;
  • la volonté d’avoir une place à proximité immédiate de la piscine ;
  • l’envie de profiter d’un emplacement ombragé avant que le soleil ne devienne trop fort ;
  • la compétition croissante entre touristes, amplifiée par la forte fréquentation estivale.

En réalité, beaucoup de vacanciers redoutent de passer leur journée relégués au second plan, loin de la piscine ou du bar, et préfèrent sacrifier une partie de leur confort nocturne pour garantir un emplacement stratégique.

Des images qui enflamment les réseaux sociaux

La diffusion des vidéos a déclenché une avalanche de réactions en ligne. Sur TikTok comme sur X (anciennement Twitter), les internautes n’ont pas manqué d’ironie. Certains saluent la « détermination » des vacanciers, d’autres dénoncent une obsession qui frise le ridicule. Plusieurs commentaires s’amusent à comparer ces scènes à des « concerts de rock » où l’on campe la veille pour être au premier rang, sauf qu’ici, il s’agit simplement d’un transat.

Pour beaucoup, cette histoire symbolise les dérives du tourisme de masse : quand le simple fait de profiter d’une piscine devient une compétition acharnée. D’autres pointent du doigt les hôtels, accusés de ne pas prévoir suffisamment d’emplacements pour satisfaire tout le monde, malgré des tarifs élevés.

Un problème récurrent dans les stations balnéaires

La « guerre des transats » ne se limite pas aux Canaries. On la retrouve dans de nombreuses stations balnéaires d’Espagne, du Portugal ou de Grèce. Les scènes de touristes courant à l’ouverture pour poser leur serviette sont devenues un classique estival. Les établissements hôteliers tentent régulièrement d’imposer des règles : interdiction de réserver avant une certaine heure, retrait des serviettes laissées sans surveillance, voire limitation du temps d’occupation des transats. Mais ces mesures sont difficiles à appliquer et souvent contournées.

À Costa Adeje, l’épisode du sommeil sur transat montre que la créativité des vacanciers n’a pas de limite. Face à la concurrence, certains préfèrent adopter des méthodes radicales, quitte à transformer leurs vacances en drôle d’aventure nocturne.

Les solutions envisagées par les hôtels

Certains complexes touristiques réfléchissent à des alternatives pour limiter ce type d’excès. Parmi les mesures déjà testées :

  • l’attribution de transats numérotés dès l’arrivée des clients ;
  • la réservation payante de certains emplacements premium ;
  • un contrôle plus strict du personnel pour éviter l’occupation prolongée et injustifiée ;
  • la création de zones supplémentaires de détente pour réduire la pression sur la piscine principale.

Ces solutions ne font pas toujours l’unanimité. L’idée de payer un supplément pour profiter d’un simple transat en agace plus d’un, tandis que d’autres estiment que cela permettrait de mettre fin à cette compétition absurde. Quoi qu’il en soit, les hôteliers sont contraints de trouver un équilibre entre la satisfaction de leurs clients et la gestion de comportements de plus en plus extrêmes.

Des vacances pas toujours reposantes

Si l’épisode prête à sourire, il illustre surtout la pression croissante dans les zones touristiques bondées. Les vacances, censées être synonymes de détente, se transforment parfois en véritable parcours du combattant pour obtenir un peu de confort. Dormir dehors pour protéger un transat peut sembler extravagant, mais pour certains, c’est devenu la seule garantie de passer une journée paisible au bord de l’eau.

Au fond, cette « guerre des transats » révèle une facette paradoxale du tourisme de masse : chacun recherche calme et sérénité, mais la foule et la compétition transforment ce rêve en lutte permanente. Un phénomène à la fois cocasse et révélateur, qui devrait encore alimenter les discussions… au bord de la piscine.


Faites passer le mot en partageant !