« Je suis choqué que personne n’en parle » : le coup de gueule d’un Sétois de 84 ans, encore victime d’une tentative d’arnaque par mail

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Les escroqueries en ligne ne cessent de se multiplier et de se perfectionner. Cette fois-ci, c’est un Sétois de 84 ans, Georges-Raymond Vinci, qui en a fait les frais. Si la tentative n’a pas abouti grâce à sa vigilance, l’homme pousse aujourd’hui un cri d’alarme face à ce fléau qui touche de plus en plus de Français, et particulièrement les seniors.

Un mail piégé qui aurait pu coûter cher

Cela commence par un message électronique comme tant d’autres. Intitulé « Vigilance », le courriel laissait croire à un retrait frauduleux de 1 500 euros sur le compte bancaire du retraité, avec un lien incitant à cliquer pour régulariser la situation. Un scénario classique, utilisé par les fraudeurs pour semer la panique et pousser leurs victimes à agir dans la précipitation.

Heureusement, Georges-Raymond Vinci ne s’est pas laissé piéger. Plutôt que de cliquer, il a pris son téléphone et appelé directement sa banque pour vérifier. Aucun retrait suspect n’avait été constaté. Un réflexe simple, mais qui lui a évité le pire.

Un ras-le-bol face à l’inaction

Au-delà de l’incident, c’est la répétition de ces tentatives d’arnaque qui révolte le Sétois. À 84 ans, il en a assez de voir ces pratiques se banaliser. Il ne mâche pas ses mots : « Je suis choqué que personne n’en parle vraiment, qu’on ne sensibilise pas davantage les gens. Pourquoi n’existe-t-il pas un dispositif d’alerte ? Que fait le gouvernement ? J’ai encore toute ma tête, mais dans quelques années, je pourrais me faire avoir… »

Ex-secrétaire national des pensionnés de la marine marchande et membre du Conseil supérieur de la Marine, il connaît la rigueur des institutions. Et c’est justement ce manque de réaction officielle qui l’agace. Pour lui, ces attaques devraient être prises au sérieux au même titre que d’autres formes de criminalité.

Un dépôt de plainte refusé

Décidé à agir, Georges-Raymond Vinci s’est rendu au commissariat de Sète pour déposer plainte. Mais les policiers l’en ont dissuadé, estimant qu’il s’agissait d’une tentative trop courante, difficile à traiter. S’il a fini par comprendre la réponse des forces de l’ordre, sa colère, elle, est restée intacte.

C’est donc vers la rédaction locale du Midi Libre que le Sétois s’est tourné. Il a voulu témoigner de son expérience, qu’il sait partagée par des milliers d’autres citoyens, pour que son coup de gueule ne passe pas inaperçu.

Un fléau en forte progression

Le témoignage de Georges-Raymond Vinci illustre une réalité inquiétante : les arnaques numériques explosent en France. Selon le dernier rapport du ministère de l’Intérieur, près d’un Français sur trois a déjà été la cible d’une tentative de phishing ou d’escroquerie en ligne. En 2024, les signalements liés aux fraudes numériques ont bondi de plus de 20 % par rapport à l’année précédente.

Les seniors, souvent moins familiers avec les codes d’Internet, figurent parmi les victimes les plus exposées. Certains perdent leurs économies en quelques clics. D’autres, comme Georges-Raymond, parviennent à détecter le piège, mais tous ressortent avec un sentiment d’insécurité.

Comment se protéger efficacement

Les autorités et associations de consommateurs rappellent quelques gestes simples pour éviter de tomber dans le piège :

  • Ne jamais cliquer sur un lien reçu par mail ou SMS sans en vérifier l’origine ;
  • Contacter directement sa banque ou l’organisme concerné en cas de doute ;
  • Installer un filtre anti-spam et maintenir son antivirus à jour ;
  • Se méfier des messages alarmistes qui poussent à agir rapidement ;
  • Parler de ces tentatives à ses proches pour partager les bons réflexes ;

« La meilleure défense reste la vigilance et l’échange d’informations entre proches. Plus on en parle, moins les escrocs ont de chances de réussir », rappelle une porte-parole de la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr.

Un appel à la sensibilisation

Au-delà des conseils pratiques, la colère du retraité sétois souligne un besoin urgent : celui d’une campagne nationale de prévention. Pour lui, il est impensable que les citoyens soient laissés seuls face à cette menace numérique grandissante. Et son message résonne avec force : « Aujourd’hui j’ai résisté, mais demain, combien seront à tomber dans le piège ? »

En poussant son coup de gueule, Georges-Raymond Vinci a mis des mots sur une inquiétude partagée par beaucoup. Ces escroqueries ne sont pas de simples désagréments : elles minent la confiance, isolent les victimes et fragilisent encore davantage les plus âgés. Plus que jamais, la vigilance collective est de mise pour contrer ce fléau numérique qui infiltre nos vies quotidiennes.


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