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Chaque année, des dizaines de propriétaires français découvrent leur logement occupé illégalement. La situation, déjà difficile à vivre, se transforme souvent en véritable parcours du combattant administratif et judiciaire. Pourtant, un avocat affirme qu’une précaution très simple permettrait d’éviter bien des cauchemars. Peu de gens la connaissent, mais elle pourrait sauver bien des foyers.
Le fléau des squats en France
En France, le problème des squatteurs prend de l’ampleur. Selon l’Observatoire des squats, 124 procédures ont été lancées en seulement cinq mois en 2021. Un chiffre qui ne reflète qu’une partie de la réalité, puisque de nombreux cas ne sont pas signalés. Derrière ces statistiques, des propriétaires vivent des situations d’angoisse : leur bien devient inaccessible, leur quotidien bouleversé.
Malgré l’adoption d’une loi le 27 juillet 2023 censée accélérer la procédure d’expulsion, les délais restent longs. Entre démarches administratives, recours devant la préfecture et lenteurs judiciaires, il n’est pas rare que l’attente dure plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Pendant ce temps, l’occupant profite du logement, et le propriétaire se retrouve impuissant.
La ruse simple mais redoutable des squatteurs
Si les squatteurs réussissent à compliquer les expulsions, c’est grâce à une astuce administrative. Il leur suffit de contacter l’ancien fournisseur d’énergie du logement pour demander le contrat à leur nom. À partir de là, ils obtiennent rapidement une facture. Et ce simple papier devient une arme redoutable : lorsqu’ils sont confrontés à la police, ils présentent cette facture comme une preuve d’occupation, faisant croire à une présence légitime.
Résultat : l’expulsion devient beaucoup plus difficile. Sans réaction rapide du propriétaire, la situation se bloque. Les forces de l’ordre hésitent, les démarches s’enlisent, et le logement reste occupé illégalement.
La solution proposée par un avocat
C’est sur le réseau social TikTok que Maître Dimitri Bougeard a décidé de partager son astuce anti-squat. Sa méthode repose sur une action administrative simple mais efficace : envoyer une lettre recommandée à son fournisseur d’énergie.
Dans ce courrier, le propriétaire doit préciser qu’il interdit tout changement de nom sur son abonnement sans son accord explicite, et sans vérification préalable de son identité. *« Cela empêche les squatteurs de détourner un simple contrat d’énergie en une preuve d’occupation »*, explique l’avocat.
Peu de propriétaires pensent à cette formalité, mais elle pourrait pourtant faire une grande différence. En verrouillant cette faille administrative, ils réduisent considérablement le risque de voir des inconnus s’installer chez eux en toute impunité.
D’autres réflexes pour protéger son logement
Bien sûr, cette précaution ne suffit pas à elle seule. Pour limiter le risque de squat, plusieurs bonnes pratiques sont recommandées :
- visiter régulièrement le logement, même lorsqu’il est vide ;
- installer un système de télésurveillance ou une alarme visible ;
- faire relever le courrier afin de ne pas signaler une absence prolongée ;
- prévenir ses voisins pour qu’ils puissent donner l’alerte en cas de mouvement suspect ;
- confier les clés à une personne de confiance lors d’une longue absence ;
- signer une convention d’occupation temporaire avec une association pour éviter que le bien reste inoccupé.
Ces gestes simples ne garantissent pas une sécurité absolue, mais ils compliquent la tâche des squatteurs, qui préfèrent toujours s’attaquer à un logement vide et vulnérable.
Un rappel pour les propriétaires
L’occupation illégale d’un logement n’est pas seulement une atteinte au patrimoine, c’est aussi une épreuve psychologique pour les propriétaires concernés. Se protéger en amont devient donc essentiel. Une simple lettre recommandée envoyée à son fournisseur peut éviter qu’un squatteur prenne l’avantage grâce à une manipulation administrative. Associée à quelques réflexes de vigilance, cette démarche offre une défense supplémentaire.
En définitive, le meilleur moyen de se prémunir reste d’anticiper. Car face aux délais parfois interminables de la justice, mieux vaut prévenir que guérir.