« J’ai ouvert un point relais chez moi » : voici ce que je gagne chaque mois

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Gagner un peu d’argent sans quitter son domicile, tout en rendant service à ses voisins : voilà ce que proposent des plateformes comme Welco ou Pickme. Grâce à elles, de plus en plus de particuliers transforment leur salon ou leur entrée en point de retrait de colis. Et sans faire de bruit, ce nouveau mode de service s’installe partout en France. Témoignages et chiffres à l’appui, découvrons combien cela peut vraiment rapporter.

Une activité à domicile simple, flexible… et sociale

À Grigny-sur-Rhône, Hugo, 35 ans, a dû mettre fin à sa carrière de plombier après un accident. Contraint de rester chez lui, il découvre Welco au printemps 2024. « J’avais besoin de m’occuper, et je cherchais un moyen de rester actif tout en complétant mes revenus« , explique-t-il. Très vite, il devient relais de colis depuis son domicile.

À plusieurs centaines de kilomètres, Christine, retraitée de 66 ans, s’est elle aussi lancée dans l’aventure après avoir vu un reportage à la télévision. « Mon mari est en fauteuil roulant, on sort peu. Alors accueillir les colis des voisins, c’est devenu un petit rituel. Je rends service, et ça crée du lien« , raconte-t-elle.

Le principe est simple : les colis sont livrés chez eux par des transporteurs partenaires comme UPS ou VintedGo. Ensuite, les destinataires viennent les récupérer à des horaires convenus. Chacun aménage son espace comme il l’entend. Hugo a installé des étagères pour trier les colis ; Christine, elle, utilise un coin lumineux près de sa fenêtre pour les remises.

Des horaires personnalisés… et quelques imprévus

Être relais de quartier implique un peu d’organisation. Hugo a fixé des horaires : « Je suis dispo tous les jours sauf le mercredi et le dimanche, de 14h à 20h. Mais les gens viennent souvent après le boulot« , précise-t-il. Christine, de son côté, fonctionne au feeling : « Je préviens par téléphone quand un colis arrive, et ils passent quand ça les arrange. »

Si la majorité des échanges se déroulent bien, Hugo a parfois dû gérer des abus. « Certains m’appelaient en pleine nuit, ou sonnaient à 6h du matin. J’ai fini par créer une ligne dédiée pour filtrer tout ça. » Une réalité qui rappelle que cette activité, bien que souple, demande un minimum de cadre.

Combien ça rapporte vraiment ?

Chez Welco, chaque colis remis rapporte 0,40 €, peu importe son poids ou sa taille. Hugo, qui reçoit entre 20 et 30 colis par jour, gagne entre 100 et 150 € par mois. « Ce n’est pas un salaire, mais c’est un vrai petit complément. Et surtout, je reste actif. »

Christine, moins sollicitée, tourne autour de 70 colis mensuels, soit environ 28 €. Sur l’année 2024, elle a gagné 140 €. « Ça me paie mes péages quand on part en vacances. Et en prime, j’ai fait de belles rencontres. »

Un modèle qui séduit de plus en plus

Welco revendique aujourd’hui plus de 120 000 inscrits, avec environ 200 nouvelles inscriptions chaque jour. L’inscription est simple, en trois étapes :

  • remplir un questionnaire pour évaluer son profil ;
  • signer une charte de bonne conduite ;
  • fournir des justificatifs (identité, domicile, assurance).

Une fois le profil validé, les colis peuvent arriver. Et contrairement aux points relais traditionnels, ces particuliers sont totalement indépendants. « Il n’y a aucun lien de subordination. 80 % des revenus leur sont reversés, les 20 % restants couvrent nos frais », explique Romain Barraud, cofondateur de la plateforme.

Faut-il déclarer ces revenus ?

En dessous de 3 000 € par an, ces revenus ne sont pas imposables. Pour atteindre ce seuil, il faut gérer environ 625 colis par mois, soit entre 30 et 40 colis par jour sur six jours. En moyenne, un relais gère 47 colis mensuels, ce qui représente un gain d’environ 18,80 € par mois.

Le service est donc plus un complément qu’un vrai revenu. Mais pour beaucoup, il coche toutes les cases : utilité, souplesse, et contact humain. Et dans une époque où le lien social se perd parfois, ces relais de quartier apportent un souffle de proximité bienvenu.

Entre petits revenus, gestion libre et entraide locale, ces nouveaux relais de quartier séduisent autant les actifs en reconversion que les retraités. De quoi transformer une simple livraison de colis en opportunité conviviale… et rentable.


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