« J’ai le droit de garder l’argent » : son employeur lui verse 74 000 € par erreur, il refuse de les restituer

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Imaginez votre compte bancaire soudain crédité d’une somme que vous n’attendiez pas. C’est exactement ce qui est arrivé à un employé russe, qui a vu apparaître 74.000 euros alors qu’il devait percevoir une simple prime de 500 euros. Convaincu qu’il avait le droit de conserver l’argent, il a refusé de le restituer, entraînant une longue bataille judiciaire qui a atteint la Cour suprême.

Une erreur monumentale sur son compte

Tout a commencé lorsque Vladimir Rychagov a consulté son compte bancaire et découvert 7 millions de roubles, soit environ 74.000 euros. Un montant colossal pour lui, correspondant en réalité aux salaires d’une trentaine d’employés d’une autre filiale du groupe, virés par erreur sur son compte.

Au lieu d’alerter immédiatement son employeur, il a décidé de ne rien dire. Le service comptabilité a rapidement pris contact pour réclamer la restitution de la somme. Mais Vladimir a refusé, affirmant : « J’ai cru que j’avais le droit de les garder ». Il est même allé jusqu’à proposer un compromis surprenant : conserver l’argent à condition de réduire son salaire de 20 %. L’entreprise, évidemment, a rejeté cette proposition.

Des justifications surprenantes

Pour appuyer sa décision, Vladimir a consulté Internet. Il a trouvé plusieurs forums où des internautes affirmaient que si une erreur provenait d’un bug technique, le bénéficiaire n’était pas obligé de rembourser. Il a alors estimé : « Plus tard, j’ai appris qu’il s’agissait d’une erreur technique et j’ai donc conclu que j’avais le droit de garder l’argent », comme il l’a expliqué au média local M24.

Cette interprétation a été jugée erronée par l’entreprise, qui a décidé de porter l’affaire devant la justice. Les comptes de Vladimir ont été gelés et il a été accusé de fraude. Faute de preuves suffisantes, la justice a écarté cette accusation, mais a jugé que l’argent devait être restitué, car il ne s’agissait pas d’un salaire légitime mais bien d’un virement erroné.

Une bataille judiciaire qui atteint la Cour suprême

Le tribunal de première instance a tranché en faveur de l’employeur. Le salarié a fait appel, et le dossier a été porté devant la Cour suprême russe. Si la décision initiale est confirmée, Vladimir pourrait être contraint de rembourser la totalité des 74.000 euros. Dans le pire des cas, il pourrait même encourir une peine de prison pouvant aller jusqu’à dix ans.

Cette affaire illustre parfaitement les risques liés aux erreurs bancaires. Même si le bénéficiaire estime que l’argent est un « bonus » inattendu, la justice considère qu’un virement erroné doit être restitué. Les forums et conseils en ligne ne suffisent pas à justifier la conservation d’une somme qui ne vous appartient pas légalement.

Un précédent qui fait réfléchir

Les experts en droit du travail et en fiscalité rappellent que toute erreur de virement, qu’elle soit minime ou énorme, doit être signalée immédiatement. Conserver des fonds sans en informer l’employeur peut être considéré comme un enrichissement illégitime, pouvant entraîner des sanctions civiles et pénales.

Dans ce cas précis, le montant faramineux de 74.000 euros amplifie l’impact médiatique et judiciaire. Les sommes en jeu dépassent largement ce que la majorité des salariés touchent en un an, ce qui explique l’attention particulière portée par la Cour suprême. L’affaire montre aussi que les solutions « informelles » ou basées sur des conseils en ligne sont très risquées et rarement acceptées par la justice.

Leçons à retenir pour les salariés

Pour éviter de se retrouver dans une situation similaire, les professionnels recommandent de :

  • vérifier immédiatement tout virement inhabituel et contacter l’employeur ou la banque ;
  • ne jamais utiliser ou transférer l’argent reçu par erreur ;
  • conserver une trace écrite de la communication avec l’employeur en cas d’erreur ;
  • consulter un avocat avant toute décision de remboursement ou de contestation.

La morale est simple : même lorsqu’un virement semble être un cadeau inattendu, il n’appartient pas légalement à celui qui le reçoit. Refuser de le rendre peut avoir de lourdes conséquences, comme le montre cette affaire russe qui a fait le tour des médias internationaux.

En fin de compte, cette histoire met en lumière l’importance de la transparence et de la prudence dans la gestion de son compte bancaire. Les sommes faramineuses ne sont jamais vraiment « à vous » si elles proviennent d’une erreur. Et mieux vaut prévenir que devoir affronter un procès pouvant durer des années.


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