« Inacceptable » : En pleine canicule, une famille avec 3 enfants expulsée et confinée dans 10 m² !

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Chaque été, la canicule met en lumière une réalité sociale difficile en Catalogne : celle des familles précaires expulsées sans solution d’hébergement digne. Ce témoignage poignant d’une famille avec trois enfants, obligée de vivre dans un garage de 10 m² à L’Hospitalet de Llobregat, près de Barcelone, illustre la double peine du mal-logement et d’un système de soutien encore trop limité face à l’urgence.

Un quotidien insoutenable pour une famille expulsée en pleine vague de chaleur

Depuis début mai 2025, Younes Oucharaa, sa compagne et leurs trois enfants tentent de survivre dans un garage exigu et insalubre. Ce lieu, transformé en abri provisoire, ne répond en rien aux besoins d’une famille avec des enfants âgés de 3, 5 et 9 ans. « Chaque jour, la chaleur devient une épreuve supplémentaire, on vit dans des conditions inhumaines », confie le père.

Leur expulsion est survenue brutalement, suite à un arrêt maladie de Younes pour un mal de dos. Ne pouvant plus payer le loyer, la famille s’est retrouvée confrontée à une procédure judiciaire rapide lancée par le propriétaire, qui était aussi l’employeur de Younes. Malgré plusieurs demandes d’aide auprès des services sociaux, aucune solution concrète n’a été proposée. Le couple a dû multiplier les démarches, se heurtant à des refus et des listes d’attente interminables, dans un contexte où la solidarité institutionnelle peine à répondre à l’urgence.

Vivre à cinq dans un espace de 10 m², un défi insurmontable sous la canicule

Après un court passage chez des proches, la famille n’a eu d’autre choix que d’accepter ce garage surchargé, situé face à l’école des enfants. Sans isolation, sans eau potable ni ventilation, cet espace entassé de jouets, sacs d’école et ferrailles devient un véritable four pendant les pics de chaleur. La promiscuité et l’absence de conditions minimales d’hygiène rendent la vie quotidienne infernale.

Les nuits sont particulièrement éprouvantes, avec des températures étouffantes qui empêchent un repos suffisant. « Les enfants sont épuisés, on s’inquiète pour leur santé mentale et physique », témoignent les parents. Même les activités simples, comme faire les devoirs ou jouer, deviennent compliquées à cause du bruit constant de la rue et de la poussière omniprésente.

Une santé fragilisée par des conditions de vie indignes

Les spécialistes alertent depuis longtemps sur l’impact du mal-logement, surtout en période de canicule. Le manque d’air frais, la chaleur excessive et la promiscuité accentuent les risques pour la santé, en particulier chez les enfants. Pourtant, faute d’alternatives, de nombreuses familles se voient contraintes d’accepter des lieux qui aggravent leur vulnérabilité.

De plus, l’utilisation fréquente de la climatisation pour supporter la chaleur peut faire grimper considérablement les factures d’électricité, un poids supplémentaire pour des budgets déjà serrés.

Les obstacles répétés à une solution durable

Malgré tous leurs efforts, la famille a dû faire face à de nombreux refus. Chaque tentative d’améliorer leur situation a été stoppée net par des interventions policières, notamment lorsqu’ils ont essayé d’occuper temporairement un logement vacant. Les dispositifs officiels d’aide existent, mais restent très limités face à l’augmentation constante des expulsions dans la région de Barcelone.

Younes a alerté plusieurs médias locaux pour dénoncer cette situation, qui ne concerne malheureusement pas seulement sa famille. « La précarité sociale augmente, et ceux qui n’ont plus rien se retrouvent à utiliser les moindres espaces libres, même les plus inadaptés », souligne-t-il.

Une crise sociale aggravée par la canicule et des structures insuffisantes

Cette histoire révèle à quel point une baisse de revenus peut rapidement plonger une famille dans la précarité du mal-logement. Avec un revenu mensuel plafonné à 900 euros pour cinq personnes, chaque mois devient une lutte pour garder un toit. La canicule ne fait qu’amplifier cette urgence, dévoilant les limites d’un système social qui peine à garantir un logement digne à tous.

Les freins au retour à la stabilité sont nombreux :

  • Une forte demande de logements abordables face à une offre réduite ;
  • Des procédures administratives longues et complexes pour accéder à un hébergement social ;
  • Des aides financières souvent inadaptées ou trop lentes à débloquer, particulièrement pour les familles nombreuses ;
  • Une stigmatisation sociale des familles vivant dans des conditions précaires comme les garages ou mobil-homes.

Ces difficultés maintiennent de nombreuses familles dans des situations dangereuses, rendant l’accès à un logement normal presque impossible malgré les multiples démarches engagées.

Un problème qui touche bien plus que cette famille

Le cas de cette famille n’est pas isolé. Il reflète la réalité de nombreuses personnes modestes en Catalogne, confrontées à la flambée des loyers et à l’augmentation des expulsions sans relogement. Qu’il s’agisse de vivre dans une voiture, un mobil-home vétuste ou un garage exigu, la résilience face à la précarité se heurte à des structures sociales défaillantes.

En période de canicule, cette vulnérabilité est d’autant plus visible et inquiétante. Elle soulève une question cruciale : comment garantir dignité et protection à tous, quand le système montre autant de failles ?

Ce témoignage appelle à une prise de conscience urgente sur la nécessité d’un soutien renforcé pour les familles en difficulté, surtout dans des conditions climatiques extrêmes.


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