Impôt sur le revenu : la fameuse case 2OP bientôt supprimée ?

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Chaque printemps, au moment de remplir sa déclaration, de nombreux contribuables se posent la même question : faut-il cocher ou non la case 2OP ? Ce simple petit carré, souvent méconnu, peut pourtant avoir un impact majeur sur le montant de vos impôts. Mais le gouvernement semble décidé à simplifier la donne : dans son projet de budget 2026, il prévoit de rendre cette option beaucoup plus souple, voire d’en finir avec son caractère irrévocable. Un changement qui pourrait enfin corriger une injustice fiscale bien connue.

La case 2OP, un casse-tête pour les épargnants

La flat tax — ou prélèvement forfaitaire unique — s’applique automatiquement sur les revenus de l’épargne : intérêts, dividendes ou plus-values. Elle correspond à un taux global de 30 %, soit 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de cotisations sociales. Pour certains foyers très imposés, c’est une bénédiction. Mais pour les ménages modestes, qui ne paient parfois aucun impôt, c’est tout le contraire. Sans action de leur part, ils se retrouvent à payer une taxe qu’ils auraient pu éviter.

C’est justement pour corriger cette situation qu’existe la fameuse case 2OP. En la cochant lors de la déclaration, le contribuable renonce à la flat tax pour opter à la place pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Autrement dit, pour les foyers non imposables, les revenus de l’épargne deviennent tout simplement exonérés. Une option simple sur le papier, mais souvent source d’erreurs dans la pratique.

Une option oubliée par des millions de foyers

Depuis la création de la flat tax en 2018, plus de 8 millions de contribuables auraient perdu de l’argent en oubliant de cocher cette case. Un simple clic manqué leur a coûté cher, alors même qu’ils avaient droit à une exonération. Pour éviter ces oublis, le fisc a fini par réagir. Lors de la déclaration en ligne, une alerte rappelle désormais l’existence de cette option. Mieux encore, la case 2OP est pré-cochée si le contribuable l’avait déjà sélectionnée l’année précédente.

La direction des finances publiques (DGFiP) affiche aussi des messages d’avertissement personnalisés : si vos revenus ont augmenté, elle vous avertit qu’il est peut-être préférable de conserver la flat tax. En parallèle, ceux qui ont oublié de cocher la fameuse case peuvent toujours adresser une réclamation au fisc après coup, comme l’a confirmé une réponse ministérielle publiée à l’automne dernier. Une petite souplesse bienvenue, mais limitée.

Impossible de revenir en arrière… jusqu’à maintenant

Car si le fisc autorise les contribuables à passer de la flat tax au barème progressif après coup, l’inverse n’est pas possible. Une fois que vous avez choisi l’imposition au barème, ce choix devient définitif. Vous ne pouvez plus demander à revenir à la flat tax, même si cette option s’avère finalement plus avantageuse. Une situation confirmée par plusieurs décisions du Conseil d’État, et jugée injuste par de nombreux fiscalistes.

Selon les textes actuels, l’option pour le barème progressif est « irrévocable ». Autrement dit, une erreur de choix coûte cher, et le fisc ne laisse aucune porte de sortie. Pour les épargnants qui veulent bien faire mais se trompent, c’est souvent la désillusion. Une rigidité que le gouvernement souhaite désormais corriger.

Le projet de budget 2026 change les règles du jeu

Le projet de loi de finances 2026, présenté ce mardi, pourrait rebattre les cartes. Son article 29 prévoit de supprimer le caractère irrévocable de cette fameuse option. Autrement dit, un contribuable ayant choisi le barème progressif pourrait, s’il le souhaite, revenir à la flat tax. Un revirement qui offrirait enfin une vraie flexibilité aux particuliers, sans risquer de se retrouver piégés par une case cochée trop vite.

Ce changement s’appliquerait à l’ensemble des revenus de capitaux mobiliers, c’est-à-dire aux intérêts, dividendes et plus-values. L’objectif affiché : simplifier les démarches et permettre à chacun d’ajuster sa déclaration en fonction de sa situation réelle. Une mesure saluée par plusieurs associations de consommateurs, qui dénonçaient depuis des années le caractère arbitraire du système actuel.

Une mesure encore incertaine

Reste à savoir si cette réforme ira jusqu’au bout. Pour l’heure, il ne s’agit que d’un projet de loi. Le texte doit encore être examiné et adopté par le Parlement dans les prochaines semaines. Or, comme souvent, les débats autour de la fiscalité de l’épargne risquent d’être animés. Certains députés craignent que cette souplesse n’entraîne des abus, tandis que d’autres y voient une mesure de bon sens dans un contexte économique tendu.

Si elle est adoptée, cette réforme pourrait s’appliquer dès la déclaration de revenus du printemps 2026. De quoi offrir une bouffée d’air à des millions de contribuables et réduire le stress lié à la fameuse case 2OP, souvent synonyme de casse-tête fiscal. Pour l’instant, il faut encore patienter avant de crier victoire.

En attendant, mieux vaut rester vigilant : vérifiez toujours vos options avant de valider votre déclaration. Car, même si la simplification se profile, un simple oubli peut encore coûter cher.


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