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Ce qui devait être un voyage médical important pour un petit garçon s’est transformé en cauchemar logistique et émotionnel. Une mère de famille partie d’Irlande pour emmener son enfant en soins intensifs en Pologne s’est retrouvée totalement livrée à elle-même à l’arrivée. En cause : le fauteuil roulant de son fils, indispensable à ses déplacements, a été égaré puis endommagé par la compagnie Ryanair.
Un départ sous tension pour des soins essentiels
Le samedi 28 juin, Kirsty Diaso s’envole de Dublin vers Varsovie avec son fils Andre, âgé de 3 ans. Atteint de paralysie cérébrale, ce petit garçon est quadriplégique et souffre de troubles de la vision. Ce séjour en clinique spécialisée est essentiel pour sa santé. Mais à peine l’avion posé, la mère apprend une nouvelle qui fait tout basculer : le fauteuil d’Andre est resté en Irlande.
Sans fauteuil, sans aide, sans solution
À l’aéroport, le choc est brutal. Pas de fauteuil adapté pour remplacer celui d’Andre. On propose bien un modèle, mais pour adulte. Inutilisable pour un enfant en bas âge. La compagnie ne lui offre aucune alternative concrète.
Dans un témoignage bouleversant, Kirsty explique : « Ce que les gens ne comprennent pas, c’est qu’un enfant handicapé ne se porte pas comme un bébé qui marche. Ce n’est pas juste quelques minutes dans les bras. C’est une charge physique permanente. »
Une arrivée à bout de forces
Seule, sans soutien, elle est contrainte de porter son fils, deux sacs à dos, deux valises et même un lit pliant. Elle s’installe dans un appartement loué pour le séjour… mais reste coincée trois jours, sans pouvoir sortir.
« Je ne pouvais même pas aller acheter de l’eau. C’était horrible, terriblement stressant », confie-t-elle. La situation devient intenable. Tout ce qui avait été minutieusement organisé s’effondre à cause d’une négligence logistique.
Fauteuil retrouvé… mais détruit
Finalement, Ryanair envoie le fauteuil sur un vol suivant. Mais une fois arrivé à la clinique, nouveau coup de massue : l’appareil est cassé. Évalué à près de 3 000 €, le fauteuil est déclaré irréparable par un professionnel.
Aucune alternative, aucun remplacement, aucune indemnité immédiate. La compagnie botte en touche et demande de la « patience ». Pire encore : elle clôt la plainte en estimant que le fauteuil n’était pas abîmé à l’arrivée.
Un sentiment d’abandon total
Pour Kirsty, ce silence et ce manque d’aide sont inacceptables. Elle s’inquiète surtout pour l’avenir de son fils : « Est-ce que ce sera pareil quand Andre voyagera seul à 23 ans ? Est-ce qu’il sera lui aussi abandonné dans un aéroport sans fauteuil, sans assistance ? »
Elle souligne une réalité bien trop fréquente : le manque d’empathie envers les passagers en situation de handicap. Dans son cas, les conséquences ne sont pas seulement logistiques, mais profondément humaines.
Un appel à la prise de responsabilité
Ce témoignage soulève une question centrale : comment une compagnie aérienne peut-elle laisser un enfant handicapé sans moyen de se déplacer, sans aide concrète, et sans même reconnaître sa faute ?
Le cas d’Andre n’est pas isolé. De nombreuses familles dénoncent régulièrement un manque cruel de prise en charge dans les transports. En dépit des obligations européennes en matière d’assistance, certaines compagnies semblent encore trop peu préparées à gérer ces situations.
Ce qu’a vécu Kirsty Diaso ne devrait jamais arriver à une mère, ni à un enfant dépendant de son fauteuil. Et pourtant, cela se produit encore. Son histoire rappelle combien l’accessibilité ne devrait jamais être une option ou une faveur, mais un droit fondamental.
En attendant, la plainte est déposée, et Kirsty continue d’espérer une réponse digne, à la hauteur du préjudice subi.