Coup dur pour l’alternance : 65 000 postes pourraient disparaître avant la fin de l’année

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Une mauvaise nouvelle plane sur le marché de l’alternance : près de 65 000 postes d’alternants pourraient disparaître d’ici la fin de l’année. Un signal inquiétant pour les étudiants et jeunes en formation professionnelle, alors que l’accès aux premières expériences professionnelles se resserre.

Un retournement annoncé par l’Insee

L’Insee a publié, le 11 septembre, une note de conjoncture alarmante. Selon l’institut, « l’emploi en alternance, pour lequel l’essentiel des embauches ont lieu en septembre, se retournerait d’ici la fin de l’année avec 65 000 postes d’alternants détruits en six mois ». Cette baisse s’explique par une combinaison de facteurs, notamment le durcissement des politiques de l’emploi et la réduction du soutien public.

Alors que 2024 avait marqué un record historique avec 870 000 contrats d’alternance signés par des jeunes, le marché semble se refroidir brutalement. L’Insee pointe les nouvelles mesures de la réforme de l’apprentissage, mises en place en juillet 2025, comme un facteur clé de ce retournement.

Une réforme qui pèse sur les entreprises

La réforme impose aux entreprises une participation obligatoire de 750 euros pour financer le coût pédagogique des apprentis préparant un diplôme de niveau Bac+3 ou supérieur. Cette charge supplémentaire pourrait décourager certaines entreprises de recruter de nouveaux alternants, malgré le dynamisme récent du secteur.

Cette contribution s’ajoute à d’autres contraintes et réduit l’attrait de l’alternance pour les employeurs. Les jeunes candidats pourraient ainsi se retrouver avec moins d’opportunités, au moment où ils cherchent à entrer sur le marché du travail.

Rémunération en baisse et aides réduites

Le soutien public aux apprentis a également diminué. Jusqu’à fin 2024, un apprenti au Smic percevait environ 1 422 euros net après exonération. Depuis mars 2025, ce montant est tombé à 1 276 euros, car la part du salaire soumise aux cotisations a augmenté. Cette baisse rend l’alternance moins attractive, tant pour les jeunes que pour les entreprises, et s’ajoute aux effets de la réforme.

Pour les étudiants, cette diminution du revenu peut compliquer la vie quotidienne et limiter l’indépendance financière. Pour les entreprises, recruter un alternant devient moins rentable, ce qui pourrait expliquer la réduction prochaine de 65 000 postes.

Impact sur l’emploi privé et public

L’Insee précise que le durcissement des politiques de l’emploi se matérialiserait surtout dans le secteur privé, où l’alternance représente une part importante des nouvelles embauches. L’emploi privé pourrait reculer de 51 000 postes sur l’ensemble de 2025, tandis que l’emploi public resterait stable, après des hausses annuelles constantes depuis 2019, en raison de la raréfaction des emplois aidés.

Des conséquences limitées sur le chômage global

Malgré cette perte de postes, l’Insee relativise l’impact sur le chômage global. Selon l’institut, *« Les craintes sur le chômage culminent au plus haut depuis dix ans (hors crise sanitaire), alors même que l’emploi résiste et que le chômage n’augmenterait que légèrement d’ici la fin de l’année, à 7,6 % de la population active »*. Néanmoins, pour les jeunes et les alternants, la situation reste préoccupante.

Pour mieux comprendre et se protéger, il est conseillé de :

  • Vérifier régulièrement les offres d’alternance et leur fiabilité ;
  • Comparer les aides financières et la rémunération réelle avant de signer un contrat ;
  • Se renseigner sur les nouvelles obligations légales pour les entreprises recruteurs ;
  • Préparer un plan B avec d’autres types de formations ou stages rémunérés.

Le marché de l’alternance, qui avait connu un record de contrats en 2024, entre maintenant dans une phase incertaine. Les jeunes candidats doivent redoubler de vigilance, tandis que les entreprises réfléchissent aux coûts supplémentaires imposés par la réforme. Cette situation rappelle que l’accès à l’expérience professionnelle reste fragile et dépend fortement des décisions politiques et économiques du moment.


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