Coup de tonnerre : il squatte une piscine, se blesse gravement… et réclame des indemnités aux propriétaires

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À Toulouse, une histoire pour le moins surprenante vient relancer le débat sur les droits et devoirs des propriétaires face aux squatteurs. Un jeune homme, grièvement blessé après s’être introduit sans autorisation dans une piscine privée, a décidé d’attaquer les propriétaires en justice. Entre incompréhension et colère, cette affaire soulève de nombreuses interrogations sur la sécurité des piscines privées et les responsabilités qui pèsent sur leurs propriétaires.

Quand un simple plongeon illégal tourne au drame

Les faits remontent à l’été 2022. Ce jour-là, un jeune de 18 ans s’introduit dans une résidence privée de Toulouse pour profiter de la piscine. Sans vérifier la profondeur de l’eau, il tente un plongeon. Le geste vire au cauchemar : il se blesse grièvement aux vertèbres et devient tétraplégique. Deux ans plus tard, il choisit de poursuivre les propriétaires devant la justice. Selon lui, la piscine n’était pas suffisamment sécurisée et les copropriétaires auraient fait preuve de négligence.

Pour leur part, les propriétaires sont abasourdis. Ils affirment avoir respecté toutes les règles en vigueur : profondeur indiquée, espace clôturé, demandes répétées pour que les jeunes quittent les lieux avant le drame. « La situation est tragique, mais nous n’avons rien à nous reprocher », déclare Alexandra, une copropriétaire interrogée par BFMTV.

Les intrusions dans les piscines privées : un phénomène qui inquiète

Ce type d’intrusion devient malheureusement fréquent, surtout durant les étés caniculaires du sud de la France. Selon Le Figaro, Police Secours reçoit entre 10 à 15 appels par jour en pleine saison pour signaler des squats de piscines. Les propriétaires sont bien souvent désarmés face à ces intrusions ; les protections juridiques restent limitées ; les squatteurs partagent même parfois leurs exploits sur les réseaux sociaux, ce qui banalise ces comportements.

« Seul, on ne peut rien faire face à un groupe de squatteurs », regrette Thomas, propriétaire à Toulouse, qui a déjà été confronté à ce problème. Pourtant, ces actes sont passibles de trois ans de prison et de 45 000 euros d’amende. Malgré cela, en cas d’accident, c’est parfois le propriétaire qui se retrouve sur le banc des accusés.

Que dit la loi quand un squatteur se blesse sur votre propriété ?

L’histoire toulousaine pose une vraie question : un propriétaire peut-il être tenu responsable si un intrus se blesse dans sa piscine ? La réponse n’est pas si simple. L’article 1244 du Code civil précise qu’un propriétaire peut être responsable des dommages causés par son bien, même si la victime est entrée sans autorisation. En clair : la responsabilité du propriétaire est engagée s’il n’a pas mis en place toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de son installation.

Me Fabien Gaillard, avocat spécialisé en droit immobilier, rappelle que « le propriétaire doit prouver qu’il a tout fait pour éviter l’accident ». Cela passe par des équipements de sécurité adaptés ; une barrière solide ; une alarme efficace ; des panneaux d’avertissement visibles ; ou encore des caméras de surveillance. À défaut, il risque de devoir verser des indemnités, même à un squatteur.

Des conséquences qui pourraient faire jurisprudence

Le procès qui s’ouvre pourrait bien faire date et servir d’exemple pour d’autres affaires similaires. Si les propriétaires étaient condamnés, cela renforcerait les obligations des détenteurs de piscines et les inciterait à redoubler de vigilance pour éviter ce genre de mésaventure. Ce serait aussi un signal fort envoyé aux intrus : un plongeon illégal peut coûter cher, mais un accident peut aussi se retourner contre ceux qui tentent de protéger leur propriété.

En résumé, cette affaire de piscine squattée à Toulouse révèle les limites de la législation actuelle et rappelle à tous les propriétaires l’importance de sécuriser au maximum leurs installations. Elle montre aussi que, parfois, ce sont les victimes des squats qui finissent dans la ligne de mire de la justice. Une histoire qui laisse un goût amer et qui, à coup sûr, fera encore parler d’elle cet été.


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