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Une histoire incroyable a secoué le monde du travail chilien. Un salarié a reçu par erreur une somme colossale et, après avoir démissionné, la justice a décidé qu’il pouvait la conserver. Une affaire qui ressemble à un scénario de film mais qui est bien réelle.
Une erreur monumentale dans le paiement
Le Consortium industriel d’alimentation, connu sous le nom de Cial, contrôle plusieurs marques alimentaires en Amérique latine. En 2022, l’entreprise a versé par inadvertance à un de ses employés la somme faramineuse de 165 millions de pesos, soit environ 150 000 euros, alors que son salaire mensuel normal était d’environ 500 000 pesos. Une multiplication par 330 qui a surpris tout le monde.
L’employé, un simple assistant de bureau, a constaté le trop-perçu et a informé sa banque. Cependant, quelques semaines plus tard, il a présenté sa démission par voie d’avocat. Ce geste a déclenché une bataille judiciaire entre l’homme et son ancien employeur, qui voulait récupérer l’argent et le poursuivre pour détournement de fonds.
Un tribunal qui fait polémique
Le 8 septembre 2025, le tribunal de première instance de Santiago a statué en faveur de l’ancien employé. Il a été acquitté du délit de vol par découverte, une décision qui a surpris et scandalisé la direction de Cial. Selon le journal chilien Diario Financiero, l’entreprise conteste toujours ce jugement et a déposé un recours devant la Cour d’appel.
L’avocat de la société n’a pas caché sa colère :
- Le tribunal a commis une grave erreur ;
- Les faits étaient avérés et auraient dû être considérés comme un délit ;
- Le salarié a profité d’une situation qu’il connaissait et l’a exploitée volontairement.
Dans les colonnes de The Clinic, l’avocat dénonce une décision « incorrecte » et insiste sur le caractère malveillant de l’attitude de l’employé. L’entreprise parle même d’un « complot » derrière cette erreur de plusieurs millions de pesos.
Les faits tels qu’ils se sont déroulés
En mai 2022, après avoir découvert le trop-perçu, le salarié s’est rendu à sa banque et a émis un mandat au nom de l’entreprise, comme convenu. Mais près d’un mois plus tard, il a officialisé sa démission, laissant l’entreprise avec une somme colossale sur les bras. Malgré la levée du secret bancaire, le tribunal a considéré qu’il n’y avait pas de délit et l’a acquitté.
Cette décision repose sur la notion de vol par découverte, selon laquelle un salarié qui trouve une somme sur son compte par erreur de l’employeur pourrait être poursuivi. Mais ici, le tribunal a estimé que l’employé n’avait commis aucune fraude intentionnelle, même si le montant était énorme.
Une affaire qui choque le public
Les réactions au Chili et dans le monde ont été vives. Beaucoup s’étonnent qu’un salarié puisse conserver une telle somme, tandis que d’autres soulignent que le jugement respecte le principe juridique de non-culpabilité sans preuve d’intention de nuire. Cette histoire met en lumière les failles possibles dans la gestion des salaires et la vigilance nécessaire des entreprises.
Pour l’entreprise, la pilule est difficile à avaler :
- Un versement inattendu de 165 millions de pesos ;
- La démission volontaire du salarié ;
- Une procédure judiciaire longue et coûteuse ;
- Une décision de justice qui ne lui est pas favorable.
Pour l’ancien employé, c’est une véritable manne : il reçoit l’équivalent de plusieurs années de salaire en un seul coup et conserve ses droits à la retraite et autres prestations sans conséquence juridique.
Leçons à retenir
Cette affaire rappelle aux entreprises l’importance d’un contrôle strict des salaires et des virements bancaires. Même une erreur humaine peut coûter des millions et entraîner une médiatisation mondiale. Pour les salariés, elle illustre également les zones grises du droit lorsque des sommes sont versées par inadvertance.
En fin de compte, le tribunal a tranché en faveur de l’employé, et l’histoire s’achève sur une note surréaliste : un salarié reçoit par erreur une fortune et peut légalement la garder. Un véritable coup de tonnerre dans le monde du travail chilien et une leçon pour toutes les entreprises sur la vigilance et la gestion des erreurs financières.