Coup de théâtre : SFR sur le point d’être vendu… et les abonnés s’inquiètent

Rédigé par Miora Raveloarison

14 juin 2025

C’est officiel : Altice a décidé de vendre SFR. Après des semaines d’incertitude, la nouvelle est confirmée, et elle concerne directement des millions de Français. Le géant des télécoms s’apprête à changer de main, et les conséquences pourraient être majeures pour ses abonnés. Qui sera le futur propriétaire ? Quelles seront les répercussions pour les clients ? Un point sur cette affaire qui secoue le secteur.

Une vente qui s’accélère

La vente de SFR n’est plus un projet lointain : elle débute dès juillet. La procédure est déjà bien avancée, avec des discussions en cours entre Altice, les créanciers et les potentiels acheteurs. La justice suit également l’affaire de près. Le 2 juin, une audience a eu lieu au tribunal de Paris. L’administrateur judiciaire, nommé récemment, a désormais la lourde tâche de trouver un accord pour concrétiser cette vente. L’objectif : céder SFR à un repreneur capable de redresser l’entreprise.

Sur la liste des intéressés, on retrouve des acteurs français, mais aussi des géants étrangers : le fonds américain KKR, l’opérateur émirati Etisalat, et même la société saoudienne STC. Tous lorgnent sur le portefeuille de SFR : ses 25 millions d’abonnés fixes et mobiles ; ses réseaux de fibre optique ; ses boutiques et ses fréquences.

Un opérateur en perte de vitesse

Ce grand bouleversement intervient alors que SFR traverse une période difficile. En 2024, l’opérateur a vu partir des centaines de milliers d’abonnés : 343 000 sur le mobile et 87 000 sur le fixe. Malgré cela, il reste un poids lourd des télécommunications avec près de 19,6 millions de clients mobiles et 6,2 millions de clients fixes. Tous se posent la même question : leur service va-t-il changer ? Leurs tarifs vont-ils augmenter ? Le flou persiste, et l’inquiétude grandit.

Des infrastructures qui attirent les convoitises

La valeur de SFR ne se limite pas à ses clients. Les repreneurs sont surtout intéressés par ses infrastructures stratégiques : ses réseaux de fibre optique, ses antennes, ses boutiques présentes sur tout le territoire. Ces actifs font de SFR un acteur clé, difficile à contourner dans le paysage des télécoms français. C’est bien ce qui attise l’appétit des investisseurs étrangers.

Les marques du groupe, comme Red by SFR, ajoutent encore à cet intérêt, car elles offrent des millions de contrats supplémentaires et une clientèle variée. Dans ce contexte, le rachat de SFR pourrait rebattre les cartes du marché.

L’État monte la garde

Face à cette vente, l’État français reste vigilant. Impossible pour lui de laisser filer un opérateur aussi stratégique sans s’en mêler. Les télécoms, comme la cybersécurité ou les données personnelles, font partie des secteurs sensibles pour la souveraineté nationale. On se souvient des lois votées en 2019 pour limiter l’installation des équipements Huawei sur le réseau 5G français, par crainte d’espionnage.

La vente de SFR pourrait donc être freinée, voire bloquée, si un investisseur étranger était jugé trop risqué. Le gouvernement pourrait exiger des garanties solides pour protéger les intérêts français et éviter une mainmise étrangère sur un pilier des communications du pays.

Qu’attendre pour les clients ?

Pour les abonnés, l’incertitude domine. Un changement de propriétaire pourrait entraîner des modifications sur plusieurs plans : évolution des offres ; ajustement des prix ; qualité du service revue à la hausse ou à la baisse. Pour l’instant, rien n’a été annoncé officiellement. Mais les négociations en coulisse détermineront l’avenir des millions de foyers qui comptent sur SFR pour leur mobile ou leur connexion Internet.

Ce qui est sûr, c’est que cette vente pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire des télécoms français. Les prochains mois seront décisifs pour savoir si SFR restera un acteur national ou passera sous pavillon étranger. En attendant, les abonnés, comme les salariés, retiennent leur souffle face à cette transition qui s’annonce majeure.

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Diplômée de l'Université Catholique de Madagascar, Miora met depuis 10 ans sa passion pour l’écriture au service du web. En tant que journaliste expérimentée, elle sait transformer des idées en contenus captivants et pertinents, adaptés aux attentes d’un public varié. Sa formation en sciences sociales lui permet d’aborder des sujets complexes avec une perspective humaniste, tout en créant des articles clairs et engageants.