Coup de théâtre : l’Ukraine démonte un drone russe et découvre qu’il est entièrement chinois

Afficher les titres Masquer les titres

Les relations entre Moscou et Pékin prennent un nouveau tournant. En démontant un drone ennemi, les services de renseignement ukrainien ont découvert que l’appareil était entièrement composé de composants chinois. Une révélation qui alimente les soupçons d’une coopération technologique plus étroite entre les deux puissances, bien au-delà des discours officiels. Et ce soutien discret inquiète sérieusement l’Ukraine.

Un drone-leurre au cœur de la guerre technologique

Le 22 juillet, la Direction du renseignement de défense ukrainienne (GUR) a fait une découverte inattendue : un drone russe récemment récupéré était intégralement équipé de pièces venues de Chine. Ce modèle, inconnu jusqu’ici de l’armée ukrainienne, serait utilisé comme leurre pour perturber les systèmes de défense antiaérienne, mais il pourrait aussi transporter jusqu’à 15 kilos d’explosifs.

Selon le site spécialisé The War Zone, cette nouvelle génération de drones est au centre d’une stratégie russe visant à saturer les défenses ukrainiennes par le nombre, en y intégrant des tactiques plus agressives et des technologies toujours plus avancées.

Des pièces venues tout droit de Guangdong

Les experts du GUR ont été formels : « Tous les composants et blocs de ces nouveaux drones sont d’origine chinoise ». Cette affirmation provient du projet War&Sanctions, qui recense les pièces étrangères retrouvées dans les équipements militaires russes. L’analyse a montré qu’un drone contenait principalement du matériel fourni par une seule entreprise : CUAV Technology.

Cette société, basée dans le Guangdong, est spécialisée dans les systèmes sans pilote open source. Elle conçoit des modules GPS, des contrôleurs de vol, des antennes et même des capteurs de vitesse. Des équipements de haute précision, habituellement destinés à un usage civil ou commercial… et pourtant retrouvés dans un engin militaire russe.

Une interdiction contournée ?

Ce qui interpelle particulièrement les autorités ukrainiennes, c’est que CUAV Technology avait annoncé, en octobre 2022, la fin de ses exportations vers la Russie et l’Ukraine, affirmant vouloir empêcher toute utilisation militaire. Et pourtant, un an plus tard, un drone de fabrication russe, présenté comme une création nationale, s’est révélé être une copie quasi-identique d’un modèle CUAV… disponible sur AliExpress.

« La Fédération de Russie a présenté un drone à décollage vertical prétendument de sa propre conception, qui s’est avéré être un produit CUAV Technology », dénoncent les analystes ukrainiens.

Un partenariat technologique de plus en plus visible

Ce n’est pas la première fois que la Chine est pointée du doigt pour sa contribution technique au matériel militaire russe. En juin dernier, le GUR avait déjà alerté sur la présence d’intelligence artificielle dans un drone russe utilisé dans la région de Soumy. Ce drone de barrage, baptisé V2U, était capable de sélectionner ses cibles sans intervention humaine.

Ces révélations confirment une tendance lourde : la Russie, affaiblie par les sanctions occidentales, semble se tourner de plus en plus vers la Chine pour maintenir à flot son industrie militaire, en particulier dans le domaine des drones et de l’IA.

Un soutien qui reste officieusement officieux

Jusqu’à présent, Pékin évite de s’afficher comme un soutien militaire direct de Moscou. Officiellement, la Chine appelle au dialogue et à la désescalade du conflit. Mais la réalité observée sur le terrain raconte une autre histoire, faite de composants électroniques livrés discrètement, de sociétés privées aux marges floues, et de plateformes de commerce en ligne qui servent de canaux d’exportation déguisés.

Le GUR assure qu’il poursuit ses enquêtes sur la traçabilité de ces équipements, avec pour objectif de démontrer, preuves à l’appui, l’implication indirecte mais décisive de Pékin dans le conflit en Ukraine.

Une ligne rouge franchie ?

Si ces découvertes venaient à être étayées par des enquêtes internationales, elles pourraient pousser l’Union européenne ou les États-Unis à revoir leur position vis-à-vis de la Chine. En continuant d’alimenter, même discrètement, l’arsenal russe, Pékin prend le risque d’un isolement diplomatique accru, voire de nouvelles sanctions économiques.

Mais dans l’immédiat, c’est sur le champ de bataille que les conséquences se font sentir. Les drones russes deviennent plus intelligents, plus nombreux, et désormais, plus chinois que jamais. Pour l’Ukraine, cela signifie redoubler de vigilance… et trouver des ripostes adaptées à cette nouvelle alliance technologique.

À mesure que la guerre s’enlise, chaque composant électronique devient une pièce du puzzle géopolitique mondial. Et derrière chaque drone abattu, c’est une chaîne d’approvisionnement globale qui se révèle peu à peu.


Faites passer le mot en partageant !