Coup de théâtre à Vétraz-Monthoux : les gens du voyage investissent le parking du collège

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La rentrée n’aura pas été de tout repos pour la commune de Vétraz-Monthoux. Ce dimanche 28 septembre, alors que le nouveau collège Les Gélines accueille ses premiers élèves, le parking de la gare routière a vu débarquer plusieurs dizaines de caravanes. Une situation qui n’est pas inédite dans la région, mais qui suscite une fois encore l’agacement des élus et l’inquiétude des familles.

Un parking occupé dès dimanche

Dès la matinée, les caravanes ont commencé à arriver au compte-gouttes. En fin d’après-midi, ce sont près d’une cinquantaine d’attelages qui avaient pris possession du parking destiné aux bus scolaires. Un lieu stratégique puisqu’il s’agit de l’endroit où les autocars déposent habituellement les collégiens.

Le maire de la commune, Patrick Antoine, ne cachait pas sa colère : « Comme pour le collège de Cranves-Sales, ils profitent du moindre espace pour s’installer ! » a-t-il lancé, dénonçant un manque de moyens pour empêcher ce type d’occupation. Le parking, encore en travaux, n’était pas totalement sécurisé. « Il manquait les portails, et forcément, le moindre espace, ils le trouvent », a-t-il ajouté.

Un lundi sous surveillance

Malgré cette installation impromptue, le collège a bien ouvert ses portes lundi matin. Pour garantir la sécurité des élèves, la municipalité a annoncé la présence renforcée de la police municipale aux abords de l’établissement. Le maire a également indiqué que les démarches d’expulsion étaient déjà en cours, en lien avec la sous-préfecture et la préfecture.

En fin de journée dimanche, une partie des caravanes avait quitté les lieux, ne laissant qu’une dizaine d’attelages. Selon la mairie, cette présence résiduelle ne devrait pas perturber le déroulement de la rentrée scolaire.

Un problème récurrent pour la commune

Ce n’est pas la première fois que Vétraz-Monthoux se retrouve confrontée à ce type d’installation. Ces dernières années, plusieurs espaces publics ont été occupés de manière similaire. Le terrain du Centre Léman est régulièrement investi, tout comme certains parkings encore en aménagement.

Cette situation n’est pas isolée. Dans la commune voisine de Cranves-Sales, les mêmes difficultés se répètent. Début septembre, plusieurs maires de l’agglomération avaient même organisé une manifestation devant la préfecture d’Annecy pour exprimer leur exaspération face à ce qu’ils considèrent comme une multiplication des installations illicites.

Une tension entre élus et gens du voyage

Ces occupations de terrain par les gens du voyage mettent régulièrement en lumière une problématique complexe. D’un côté, des familles en déplacement qui cherchent des lieux où stationner leurs caravanes. De l’autre, des élus locaux qui doivent gérer la colère des habitants et la perturbation de la vie quotidienne.

Pour les communes, l’enjeu est double : préserver la tranquillité des riverains et garantir la continuité des services publics, en particulier autour des écoles. « Ce n’est pas une opposition de principe, mais une question de sécurité et de respect des espaces communs », confiait récemment un élu lors d’un rassemblement contre ces installations.

Un débat qui dépasse les frontières locales

Au-delà du seul cas de Vétraz-Monthoux, la question de l’accueil des gens du voyage revient régulièrement dans le débat public. Les préfectures rappellent que les collectivités ont l’obligation de mettre à disposition des aires d’accueil adaptées. Mais dans la pratique, ces espaces sont souvent saturés ou jugés insuffisants par les familles concernées.

Résultat : de nombreuses caravanes finissent par s’installer sur des parkings, des terrains vagues ou des zones en construction. Un phénomène qui alimente les tensions et qui appelle à des réponses à la fois locales et nationales.

Entre dialogue et contraintes

Pour les élus, la solution passe par un équilibre difficile à trouver entre fermeté et concertation. Si les démarches judiciaires permettent d’obtenir des expulsions rapides, elles ne règlent pas le problème de fond. De leur côté, les associations de défense des gens du voyage rappellent que ces familles ont besoin de lieux dignes pour vivre temporairement, sans être rejetées de toutes parts.

La situation de Vétraz-Monthoux illustre donc une réalité : sans politique claire et concertée, ces occupations continueront de se répéter. Elles deviennent à chaque fois des symboles d’incompréhension entre deux mondes qui peinent à dialoguer.

Un quotidien chamboulé, mais une rentrée maintenue

Ce lundi matin, malgré les tensions, les collégiens de Vétraz-Monthoux ont bien retrouvé le chemin des classes. L’établissement a ouvert normalement, sous l’œil attentif des autorités locales. Si une partie des caravanes reste encore sur place, la rentrée n’a finalement pas été perturbée.

Reste que l’épisode de ce week-end s’ajoute à une longue série et laisse entrevoir un automne encore animé sur ce sujet sensible. À Vétraz-Monthoux comme ailleurs, la question du stationnement des caravanes continue de diviser, sans solution durable en vue.


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