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La nouvelle a de quoi surprendre : à la gare de Neuilly-Plaisance, en Seine-Saint-Denis, un simple portique défectueux a provoqué pendant plusieurs mois une véritable hémorragie de tickets. C’est grâce à la ténacité d’un usager régulier que l’affaire a été révélée. Aujourd’hui, la RATP reconnaît le problème et annonce avoir réparé les installations, mais de nombreux voyageurs pourraient avoir été lésés sans même s’en rendre compte.
Un bug qui a trompé des milliers de voyageurs
Chaque année, la gare de Neuilly-Plaisance voit passer plus de 4,6 millions de passagers. Parmi eux, un seul a repéré l’anomalie. En franchissant les portiques réversibles, ceux qui font office à la fois d’entrée et de sortie, le système enregistrait parfois deux passages au lieu d’un. Résultat : un ticket supplémentaire était débité, comme si le voyageur avait effectué une sortie non justifiée.
Un détail technique qui a fini par coûter cher à certains voyageurs, sans qu’ils comprennent forcément l’origine du problème. Car ces décomptes invisibles se faisaient directement sur leur carnet ou leur pass rechargeable, grignotant peu à peu leur crédit.
Un usager mène sa propre enquête
L’histoire prend un tournant inattendu avec ce voyageur assidu de la ligne. Habitué à emprunter la gare chaque jour, il a commencé à remarquer que son Navigo Easy, rechargeable à l’unité ou par carnet de dix voyages, se vidait à une vitesse bien trop rapide. Intrigué, il a décidé de surveiller de près chacun de ses trajets.
Pendant près de six mois, il a comptabilisé ses déplacements, croisé les données de son pass et analysé les incohérences. À force de persévérance, il a découvert ce qu’il appelle une véritable « arnaque aux tickets ». Et pour alerter le grand public, il a choisi de publier ses conclusions sur les réseaux sociaux. *« J’ai fini par comprendre que ce n’était pas moi qui utilisais mal le pass, mais bien le portique qui enregistrait trop de passages »*, expliquait-il en ligne.
Une réaction tardive mais efficace de la RATP
Face au buzz provoqué par cette révélation, la RATP a fini par reconnaître l’existence d’un bug. Officiellement, l’entreprise minimise l’incident et refuse de communiquer sur l’ampleur du préjudice. Impossible donc de savoir combien d’usagers ont été concernés et depuis combien de temps le dysfonctionnement existait.
Cependant, une vérification technique a bien eu lieu. Les portiques concernés ont été inspectés et une intervention a permis de corriger le défaut. Depuis, la RATP assure que le problème est résolu et que les voyageurs ne risquent plus de voir leurs tickets fondre sans explication.
Des usagers invités à réclamer un remboursement
Pour ceux qui estiment avoir été victimes de ce bug, la régie de transport conseille de se rapprocher du service client. Une procédure de remboursement est possible, mais elle demande aux voyageurs d’apporter des preuves, comme des relevés de consommation ou des tickets numériques. Une tâche parfois compliquée, d’autant que beaucoup n’ont pas pensé à surveiller le détail de leurs trajets au jour le jour.
Certains usagers regrettent d’ailleurs ce manque de transparence. « Quand une telle erreur survient, on s’attend à ce que la RATP communique clairement et propose un dédommagement automatique », déplore un habitant du secteur. Mais pour l’heure, aucune indemnisation générale n’est prévue.
Un malaise qui dépasse le simple bug
Au-delà de ce couac technique, l’affaire souligne la relation parfois tendue entre voyageurs et opérateurs de transport. Dans un contexte où le prix des abonnements et des tickets ne cesse d’augmenter, la moindre erreur de facturation est vécue comme une injustice. D’autant plus quand elle dure plusieurs mois sans être détectée par l’entreprise.
Elle met aussi en lumière l’importance des usagers vigilants. Sans l’enquête minutieuse de ce voyageur, il est probable que le bug serait passé inaperçu plus longtemps. Et que des centaines, voire des milliers de tickets auraient continué à disparaître en silence.
Une affaire qui laisse des traces
À Neuilly-Plaisance, les portiques sont désormais réparés. Mais la confiance, elle, a été entamée. Beaucoup se demandent combien de temps l’anomalie a duré, combien de passagers ont été concernés et surtout, pourquoi il a fallu attendre qu’un simple usager tire la sonnette d’alarme pour que l’incident soit corrigé.
Une certitude demeure : ce coup de théâtre rappelle à tous les voyageurs qu’il est toujours utile de vérifier ses titres de transport. Car même dans un réseau aussi vaste que celui de la RATP, un simple portique peut transformer un trajet quotidien en une dépense injuste.

